L’avènement de la voiture électrique au Japon

Des grands constructeurs automobiles japonais vont lancer, l’un après l’autre, des voitures électriques sur le marché. Mitsubishi Motors a présenté, le 4 juin 2009, le modèle "iMiEV", qui sera mis en vente en juillet.

Cette voiture à quatre places est équipée de batteries lithium-ion de haute qualité, qui sont rechargeables sur des prises domestiques et dont l’autonomie est de 160 kilomètres. C’est la première voiture de ce type au monde à être produite en série. Par ailleurs, Fuji Heavy Industry commencera à livrer la "Plug-in Stella" à la fin du mois de juillet 2009. Toyota, quant à lui, envisage de lancer une voiture électrique sur le marché japonais au cours de cette année et sur le marché américain avant la fin 2012.

Bien que leur prix de vente demeure plus élevé que celui des autres types de voitures et que leur autonomie soit moins importante, les voitures électriques, qu’on qualifie de "dernières voitures propres", s’imposent de plus en plus dans un contexte où s’élèvent des voix, toujours plus nombreuses, qui demandent une diminution de l’impact des véhicules sur l’environnement.

Le Professeur Yoshihisa MURASAWA de l’Université de Tôkyô, spécialiste de la stratégie des entreprises, analyse la situation des constructeurs automobiles japonais comme suit : "Les constructeurs automobiles ont mis au point leurs technologies et accumulé leur savoir-faire au cours des années du développement des voitures à essence. La convergence des technologies mécaniques et électroniques (mécatroniques) leur a permis de réaliser des produits très précis et compliqués. La complexité de la conception de la voiture a créé un monde pyramidal géré, au sommet, par de grands constructeurs. Ceux-ci regroupent des équipementiers qui fabriquent des pièces spécifiques, excluant ainsi l’arrivée de nouvelles entreprises. Dans ce monde, les constructeurs japonais, à commencer par Toyota, étaient les gagnants.

Même après l’apparition sur le marché de voitures à faibles émissions, comme les voitures hybrides, le paysage de ce monde restait inchangé, car on a mis au point ces voitures à partir des concepts acquis précédemment. Par exemple, la "Prius", voiture hybride de Toyota, repose sur des systèmes excessivement compliqués et précis. Or les voitures électriques, qui n’émettent pas de gaz carbonique, ont une structure relativement simple. Elles roulent avec des moteurs et des batteries qui ne sont pas forcément spécifiques aux voitures. Cela ouvre la porte toute grande à de nouvelles entreprises de différentes tailles et de différents domaines, qui n’ont souvent rien à voir avec l’automobile.

Pour les actuels constructeurs automobiles, le lancement des voitures électriques n’est pas très difficile du point de vue technologique et il s’impose pour répondre aux besoins actuels. Toutefois, cela signifie l’abandon des technologies qu’ils ont accumulées au cours de la longue histoire de développement des voitures à essence. Il y a là un dilemme pour eux, mais ils savent bien que cette évolution est inévitable. La question pour eux est de savoir quand ils décideront de changer de cap."

BE Japon numéro 506 (19/06/2009) – Ambassade de France au Japon / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59586.htm

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boris d

Plusieurs constructeurs et fabricants se sont alliés mais c’est au Japon et aux Etats-Unis, ils contruisent des usines communes ou les batteries seront fabriquées à l’échelle industrielle. On peut éspérer que les couts de production vont baisser et les voitures électriques seront abordables. Les japonais on déja pris une certaine avance, ils sont suivis par les américains avec une alliance de 14 industriels et  Argonne National Laboratory pour développer et promouvoir les batteries Li-Ion dans l’automobile. La fin de l’article est intérresante parce que pour les constructeurs il est aussi difficile de renoncer aux technologies actuelles ( diesel haute pression par exemple) que de mettre au point la voiture électrique.

Electrocar

Comme il est dit dans l’article vers la fin :”Elles roulent avec des moteurs et des batteries qui ne sont pas forcément spécifiques aux voitures. Cela ouvre la porte toute grande à de nouvelles entreprises de différentes tailles et de différents domaines, qui n’ont souvent rien à voir avec l’automobile.”  Et aussi :”cela signifie l’abandon des technologies qu’ils ont accumulées au cours de la longue histoire de développement des voitures à essence.”     Autrement dit ,ils perdront une très grande part du controle de la production ,de l’équipement,de la maitenance . Alors,il ne faut pas s’étonner qu’ils(les industriels auto) freinent des 4 fers,pour retarder le plus possible l’avenement de l’auto électrique.

Nimbus

Ibm a un programme de recherche sur des batteries Lithium-Air. La recherche sur les batterie devient frénétique. Encore un effort et nous pourrons respirer. Nimbus.