Le Canada développe le stockage de CO2

Le Premier ministre canadien Stephen Harper a annoncé lundi que le gouvernement du Canada s’associera à la Saskatchewan pour réaliser l’un des premiers et des plus grands projets de démonstration au monde sur les technologies de séquestration et de stockage du carbone.

Le Premier ministre en a fait l’annonce en compagnie de son homologue provincial Brad Wall après une visite de la centrale du barrage Boundary de la SaskPower, sur le site même du projet. 

« En associant les technologies ultramodernes du charbon épuré à la récupération assistée des hydrocarbures et à la séquestration du carbone, le projet permettra de réduire d’un million de tonnes par année les émissions de gaz à effet de serre du Canada tout en produisant jusqu’à 100 mégawatts d’énergie propre, a promis Stephan Harper. La rentabilité commerciale de cette technologie est un élément clé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »

La contribution de 240 millions de dollars du gouvernement du Canada est prévue dans le budget de 2008. Une fois la loi d’exécution adoptée, les fonds seront versés en fiducie à la Saskatchewan. Combinés à la contribution équivalente de 758 millions de la SaskPower, ils serviront à établir des partenariats avec l’industrie. 

« Cette annonce témoigne de l’engagement pris par les gouvernements fédéral et provincial de développer des technologies du charbon épuré, a mentionné M. Wall. Ce projet reflète l’engagement de la Saskatchewan de soutenir notre dynamisme économie grâce à la production d’énergie propre. » 

Le séquestration et le stockage du carbone s’intégre dans le plan mis en place par le gouvernement fédéral pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada de 20 % en chiffres absolus d’ici 2020.

Le Groupe de travail ÉcoEnergie Canada-Alberta sur le séquestration et le stockage du dioxyde de carbone estime que le Canada pourrait ainsi stocker sous terre jusqu’à 600 millions de tonnes de dioxyde de carbone par année, soit environ les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre du Canada à l’heure actuelle.

L’ouest du Canada offre à cet égard d’excellents débouchés, explique Stephen Harper sur son site internet. Un nombre important de grands émetteurs de CO2 pur s’y trouve à proximité de sites de stockage souterrain, dans le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien. Un potentiel de stockage à plus long terme existe aussi en Ontario et au large des côtes des provinces de l’Atlantique.

"Le développement des techniques de séquestration et de stockage peut nous permettre de profiter économiquement de ces ressources tout en respectant les priorités environnementales des Canadiennes et des Canadiens" estime-t-il.

« Le projet du barrage Boundary est un excellent exemple de la relation de travail positive qui existe entre Ottawa et la Saskatchewan, a ajouté le Premier ministre Harper. Nos gouvernements sont tous deux déterminés à trouver un équilibre adéquat entre croissance économique et protection de l’environnement. Nous prenons donc des mesures concrètes qui permettront de produire des résultats tangibles et de faire du Canada un leader mondial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »

Une équipe internationale de chercheurs prend part au projet de stockage du carbone. Le C02 y est transporté par pipeline à partir d’une usine de gazéification du charbon du Dakota du Nord. Pour empêcher sa libération dans l’atmosphère, on l’injecte dans un champ pétrolifère partiellement épuisé. Autre avantage, la poussée du dioxyde de carbone dans le sol fait remonter à la surface du pétrole que l’on n’aurait pas pu extraire par des moyens traditionnels.

Outre Ressources naturelles Canada, près de trois douzaines d’autres organisations représentant l’industrie, le gouvernement et le secteur de la recherche au Canada, aux États-Unis et en Europe ont pris part à la première phase du projet.

Le principal objectif du projet, qui est sanctionné par l’Agence internationale de l’énergie, consiste à trouver des preuves irréfutables que le C02 peut être stocké de façon sûre pendant une période de temps raisonnable (théoriquement 5 000 ans). Les résultats des tests et les simulations informatiques qui ont été menés montrent que c’est le cas.

            

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Gascarbonic

portant su le stockage du CO2″ aurait été plus correct comme titre, mais moins accrocheur je l’avoue. Le CCS beaucoup en parlent et peu l’étudient. Procédé complexe, non encore reconnu par l’ONU comme procédé écolo. Il sera cher en capitaux et consommateur d’énergie. Il faut compter 10 ans pour mettre au point un procédé de A à Z, 15 ans pour voir les premières réalisations industrielles, si les fonds perdus sont disponibles ou si les droits d’émissions du CO2 sont à 100 euros la tonne. Un développement ne s’engage qu’après des études de faisabilité techniques et financières. On n’en est pas là.

Dan

C’est ce que je pensais, le charbon “propre” n’existe que sur le papier. De plus les techniques envisagées semblent assez energivores (+ 50 % ?). Voir à ce sujet : le rapport du GIEC (IPCC) intitulé “PIÉGEAGE ET STOCKAGE DU DIOXYDE DE CARBONE” et le rapport intitulé “Charbon propre mythe ou réalité ?” de la documentation française. On voit bien les enjeux considérables, mais aussi les difficultés. Dire charbon “propre” c’est plus facile que mener 15 ans d’études et d’expérimentation pour valider une solution de stockage de masse très fiable. Pourtant, le charbon va nous “empoisonner” encore longtemps et massivement et plus sûrement que d’autres formes d’énergie. le procédé ultime s’il est mis en oeuvre, n’aura rien “d’écolo”, il sera seulement efficace dans un contexte donné résultant d’une analyse bénéfice/risque.