Le Danemark pionnier mondial dans le carburant vert

Le souci environnemental est une priorité européenne. Aussi existe-il maintenant un environnement de recherche qui travaille spécifiquement sur une nouvelle source d’énergie pour les transports: l’ énergie dite verte. Cette énergie verte est issue de la biochimie.

Il s’agit en fait de modifier les sources d’énergie traditionnelles, polluantes et à termes non renouvelables (pétrole) par des sources d’énergies renouvelables, biodégradables et moins dangereuses quant à la contribution à l’effet de serre.

Le Danemark, leader dans les années 90 dans les énergies renouvelables éoliennes, s’assure maintenant une position de pionner dans la recherche et le développement sur le bioéthanol, qui remplacerait à terme le pétrole. Le Laboratoire de recherche Risø a fait de la bioénergie dans les transports une priorité. Erik Steen Jensen est responsable de la coordination à Risø des différentes activités impliquées dans la recherche sur les bioénergies. Deux entreprises danoises d’ électricité ELSAM et Energi E2 se sont associées pour créer DON ENERGY (Danish Oil Natural Gaz company) et travaillent avec Risø sur un projet "VENZIN" (le pétrole vert).

L’enjeu du pétrole vert appelé "bioéthanol" est immense. D’abord il correspond à une directive européenne qui indique qu’en 2010, les pays de l’UEE devraient avoir au moins 5,75% de biocarburants dans le secteur des transports. Jusqu’ à présent peu de pays peuvent prétendre satisfaire cette directive qui préconisait un taux de 2% dans les transports (pas même le Danemark). De plus la production de bioénergie permet, quand elle est optimisée, d’être rentable dans différents domaines (agriculture, industrie, recherche). C’est ce que cherche à étudier et développer Risø à travers son projet appelé IBUS (système d’utilisation de la biomasse intégrée). Il existe une pression réelle des scientifiques, agriculteurs et industriels autour de ce projet car le Danemark possède déjà d’excellentes technologies qui peuvent être vendues dans le monde entier.

Qu’est ce que le bioéthanol ? Le bioéthanol est un produit issu de l’exploitation des sucres de la biomasse (terme générique qui désigne les matériaux organiques qui résultent de la photosynthèse utilisant le soleil comme source d’énergie, par exemple les déchets végétaux, bois, récolte, paille …) et utilisé comme carburant pour les voitures. Il est déjà largement produit à l’échelle mondiale (Brésil, USA) grâce à technologie de première génération. La consommation de biomasse compte maintenant pour 75% (alors qu’on a 18% pour l’énergie éolienne) dans le bilan de la production d’énergies renouvelables. Mais le problème de ces technologies est qu’elles ne permettent pas un bilan d’énergie positif : l’énergie produite par le procédé qui traite la biomasse n’est pas supérieure à celle mise en oeuvre.

Le projet danois IBUS est le plus grand projet européen sur le carburant vert. 100 millions de couronnes danoises (13,4 millions d’euros) ont été investies par l’Europe dans ce projet. Ce projet, en collaboration avec ELSAM cherche à développer des technologies qui permettent d’utiliser la biomasse avec un taux d’efficacité optimal, c’est à dire d’avoir un bilan énergétique positif grâce à des technologies de 2ème et 3ème générations.

L’idée consiste en fait à exploiter les différents composants de la biomasse par le biais d’une bio raffinerie et de placer cette bio raffinerie à proximité des centrales d’énergie existantes, ceci permettant de bénéficier de la chaleur résiduelle des centrales pour exploiter la biomasse à moindre coût. La bio raffinerie traite les différents composants de la biomasse. Aussi elle extraie les produits de haute valeur qu’elle revend dans l’industrie alimentaire pour animaux, extraits les sucres pour les convertir en bioéthanol, extrait les bio polymères pour faire des bioplastiques. Le résultat du traitement produit aussi de la chaleur.

Les équipes de Risø s’occupant spécifiquement de la phase de prétraitement de la biomasse pour la bio raffinerie, ont réussi à concevoir des machines pouvant traiter jusqu’à 1000 kg/heure de biomasse. Pour pouvoir atteindre le seuil de production industrielle, il leur faut une vitesse de 20 à 30 fois supérieure.

Compte tenu de l’importance et l’enjeu de ces recherches dans les années à venir, le gouvernement a récemment accordé 200 millions de couronnes danoises (26,8 millions d’euros) pour la recherche pour le carburant vert.

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gutenmaher

Nous sommes interesees de conetre les manieres comme en Danemark sont traitee le problemes de fabrication de bioethanol obtenu du grains de cereales, sucre de sorgho,et residuus des plantes dans le meme instalation.

Mokaba

Bonjour, Je suis très intéressé par la biocarburant. Merci de me renseigner sur comment m’y investir ?