Le gouvernement suspend les projets de forages pétroliers en Guyane

À environ 150 kilomètres au nord-est de Cayenne, le forage du puits Zaedyus réalisé en eaux profondes en 2011, à plus de 2 000 mètres sous la surface de l’océan Atlantique, par l’opérateur britannique Tullow Oil, pourrait recélé des millions de barils de pétrole.

L’hypothèse la plus optimiste estime à environ 5 milliards de barils les réserves du bassin de Guyane, ce qui placerait la France au même niveau que ceux des petits producteurs d’hydrocarbures comme la Malaisie, l’Indonésie ou encore le sultanat d’Oman. De plus, la qualité des hydrocarbures semble être «intéressante» d’après le consortium composé de Tullow (27,5 %) de Shell (45 %) et de Total (25 %).

Le nouveau gouvernement français a assuré de son côté que les réserves pétrolières de Guyane pourraient permettre d’assurer à la France un approvisionnement important en hydrocarbures, à coût réduit par rapport aux prix du marché. "Ces réserves représentent un enjeu important pour la France en contribuant à réduire le déficit de la balance commerciale essentiellement lié aux achats de pétrole et de gaz et à améliorer la compétitivité de notre économie" a déclaré le Cabinet de Nicole BRICQ, minstre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

Et d’ajouter : "l’exploitation des gisements guyanais contribuera à libérer des marges de manœuvre budgétaires pour le financement de la transition énergétique."

Par contre, le gouvernement actuel estime que "la prise en compte des problématiques d’environnement n’est pas satisfaisante (…) et l’inspiration excessivement libérale du code minier inadapté et obsolète prive le pays et ses collectivités des ressources significatives qu’ils sont en droit d’en attendre."

Les autorités françaises ont indiqué mercredi qu’elles ne remettront pas cause la recherche sur les gisements guyanais, mais réformeront en profondeur le code minier, "en particulier pour restaurer la souveraineté nationale en matière d’exploitation de ses propres ressources et mieux protéger l’environnement. (…) Il veillera également à ce que les retombées économiques soient justement définies au bénéfice de la population et des collectivités guyanaises."

En attendant, la France annonce qu’elle va procéder à "une remise à plat des permis concernés." Les projets exploratoires du pétrolier Shell qui devaient démarrer fin juin semblent donc être conpromis, temporairement du moins…

 

            

Articles connexes

7 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Gf

Il faut interdire définitivement l’usage des produits pétroliers en France. Le pétrole importé d’Arabie, d’Algérie ou de Norvège est produit sans aucun respect de l’environnement, sans parler du gaz !!!

Kwatz

Mais oui ! interdisons l’usage des produits pétroliers ! Après tout on peut très bien s’en passer! on se demande pourquoi personne n’a eu cette idée plus tôt… Peut-être parce que nous n’avons aucun substituts crédibles pour les remplacer dans tous nos besoins actuels? J’aimerai bien vous voir dans votre quotidien si on vous retirait TOUS vos produits fabriqués à base de pétrole… Et votre argument de dire qu’à l’étranger les normes environnementales sont très faible donc il ne faut pas importer ne tient pas la route. Dans ce cas, pourquoi refuser de produire les ressources “nationales” sous contrôle strict de l’Etat, avec une attention particulière aux retombées environnementales?

Enpassant

quand on voit comment eric woerth brade les biens de l etat (hippodrome de compiegne) et magouille les comptes de l ump (avec les generosites de l heritiere de l oreal)…., pardonnez moi si j emets de tres serieuses reserves sur le “controle strict de l etat”… dès lors qu il y a de grosses sommes en jeu il ne peut y avoir de controle. la seule solution c est l interdiction absolue (sauf que, comme vous le faites justement remarquer, c est impossible). alors on fait quoi ? d autres propositions ? transports en commun ? voiture electrique ?

benkebab

Le pétrole reste majoritaire dans notre mix énergétique primaire, et le restera pendant encore certainement quelques décennies. Alors, en attendant d’être sevrés du pétrole, et de développer des technologies alternatives, nous pourrions au moins alléger la facture énergétique et profiter de ces ressources au lieu d’importer au prix fort… Le débat va aussi revenir sur le tapis pour les gaz de schistes!

Pastilleverte

jolie la langue de bois : on a besoin du (futur) pétrole au large de la Guyane, mais surtout ne faisons rien pour en accélérer la mise en production. Joli enrobage écologique. De son temps, Jacques Chirac 1° avait fait enregistrer le principe de précaution dans le préambule de la constitution. et on se gaussait de ce “vieux” qui pétochait comme ses “vieux” électeurs. Aujourd’hui on a un président “normal” qui va nous appliquer le principe de pétochon, avec les beaux discours qui vont avec. Super, c’est tout benef pour le redressement industriel ! (encore un beau papier cadeau) PS : mais bien sur, passons-nous de tout produit pétrolier, et je dirais même plus de tout produit contenant du carbone, comme ça on va direct au trou.

Kimo

“Et d’ajouter : “l’exploitation des gisements guyanais contribuera à libérer des marges de manœuvre budgétaires pour le financement de la transition énergétique.” Mais bien sûr continuons à encourager l’utilisation du pétrôle pour pouvoir faire la transition énergétique, vraiment très contradictoire comme propos pour une ministre de l’écologie qui semble plutôt être une ministre de l’énergie avec un peu de vert autour… D’ailleurs je vais de ce pas prendre mon 4×4 pour aller chercher ma baguette au bas de la rue, je suis sûr que ça encouragera les autres à prendre leurs vélos.

yp

mais pourquoi interrompre ce qui est en cours? que de temps perdu et de tracas gratuits. Réglementer oui, empêcher non.