Le potentiel des baleines pour capturer le carbone : Mythe ou réalité ?

Le potentiel des baleines pour capturer le carbone : Mythe ou réalité ?

Dirigée par le scientifique Dr Olaf Meynecke, l’équipe du programme de recherche “Baleines et Climat” a examiné les principales manières par lesquelles les baleines à fanons (comme les baleines à bosse) réduisent le carbone atmosphérique à l’échelle régionale et mondiale.

Malgré certains espoirs, l’étude menée par l’Université Griffith (Australie) en collaboration avec une équipe de chercheurs internationaux révèle que le potentiel de capture du carbone par les baleines est trop insignifiant pour influencer significativement la progression du changement climatique.

Les chercheurs ont conclu que la quantité potentiellement séquestrée par les baleines était trop minime pour influencer significativement la trajectoire du changement climatique.

Notre étude confirme que les baleines sont importantes pour l’écosystème marin, mais que leur contribution au flux mondial de carbone est trop faible pour réduire efficacement le carbone atmosphérique“, a déclaré le Dr Meynecke.

Et d’ajouter : “Alors que notre groupe de recherche souhaiterait vivement mettre en évidence le contraire afin de favoriser la conservation des baleines et peut-être un jour utiliser les crédits carbone pour soutenir la recherche, le débat est mal orienté et crée de faux espoirs.

Cela contraste avec les médias qui perpétuent l’idée que les baleines sont des ingénieurs du climat.

Créer de faux espoirs dans la capacité des espèces charismatiques à être des ingénieurs du climat peut contribuer à retarder davantage le changement de comportement urgent nécessaire pour éviter les impacts catastrophiques du changement climatique, ce qui peut à son tour avoir des conséquences indirectes sur la reconstitution des populations de baleines“.

Le cycle du carbone océanique est l’un des principaux moteurs du climat mondial et des recherches plus approfondies sur les lacunes existantes dans l’écologie des baleines aideront à clarifier leur contribution à ce cycle, a souligné l’équipe.

Il existe d’autres voies potentielles par lesquelles les baleines peuvent contribuer à la capture du carbone : par leur biomasse, dans laquelle le carbone est conservé pendant des décennies (en fonction de leur durée de vie), et lorsqu’une baleine meurt en tombant au fond de l’océan, où elle peut éventuellement être recouverte par des sédiments.

Bien que les baleines soient essentielles au bon fonctionnement des écosystèmes marins, M. Meynecke a indiqué qu’en surestimant leur capacité à prévenir ou à contrebalancer les changements induits par l’homme dans les bilans carbone mondiaux, on risquait de détourner involontairement l’attention de méthodes bien établies de réduction des gaz à effet de serre.

Ce programme de recherche permet d’acquérir une compréhension fondamentale de la manière dont l’évolution des conditions océaniques influe sur la reconstitution des populations de baleines à bosse et d’élaborer des scénarios d’adaptation pour faire progresser la conservation des baleines, les politiques et les programmes dans le cadre de divers projets. Il ouvrira également la voie à de futures recherches sur d’autres espèces à fanons.

Les estimations précédentes négligent l’échelle à laquelle la séquestration du carbone s’est produite, à la fois dans le temps et dans l’espace. Certaines voies suggérées pour le piégeage du carbone, telles que les chutes de baleines (lorsque les baleines meurent et coulent au fond de l’océan mais retiennent le carbone pendant des décennies), sous-estiment également la respiration des baleines.

Nous pensons qu’il est important de reconnaître qu’il existe d’autres valeurs des baleines qui sont plus pertinentes pour leur conservation que la capture du carbone.

La protection à grande échelle des environnements marins, y compris des habitats des baleines, renforcera la résilience et contribuera à la capture naturelle du carbone à l’échelle mondiale.”/Es

La recherche “Do whales really increase the oceanic removal of atmospheric carbon” a été publiée dans Frontiers in Marine Science, Marine Megafauna.

Cette recherche a bénéficié d’un financement du programme de recherche sur les baleines et le climat.

[ Rédaction ]
Lien principal : dx.doi.org/10.3389/fmars.2023.1117409

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