Les 10 plans industriels pour la transition énergétique

Dans le cadre du premier anniversaire du lancement des 34 plans de la Nouvelle France Industrielle, lancé il y a un an, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie et de l’Énergie s’est rendue à l’Elysée où une présentation de drone a eu lieu en présence du Chef de l’Etat et du nouveau ministre de l’économie.

Le 16 mai dernier un point d’étape a été fait sur les travaux menés par les équipes projets, conduisant à l’élaboration d’une feuille de route, détaillant les actions et les projets concrets qui seront tous validés avant l’été.

Les échanges ont permis d’identifier les actions à mener, dans les territoires, pour amplifier la dynamique de ces 10 plans de la Nouvelle France industrielle. Il se sont articulés autour de trois axes : Contribuer au nouveau modèle énergétique ; Soutenir l’innovation en faveur de la mobilité écologique ; Encourager l’usage de ressources et matériaux verts.

Pour rappel, voici les 10 plans industriels engagés pour la transition énergétique :

1- Energies renouvelables

En matière de développement des énergies renouvelables, la France doit porter à 23% en 2020 la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie.

L’objectif de 23 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 est décliné par filière :

– Chaleur (géothermie, biomasse) : 33%
– Electricité : 27%
– Transports : 10.5%

La part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale est passée de 9.7% en 2005 à 13.7% en 2012, pour un objectif de 23% en 2020. La France avait inscrit dans son plan
national d’action un pourcentage cible d’énergie renouvelable dans la consommation finale brute d’énergie de 14% pour 2012. Une comparaison directe fait apparaître que la France est en retard de -0,3% par rapport à sa trajectoire. Toutefois, ce léger retard en 2012 est à comparer au retard plus important enregistré en 2011 (-0,8%).

2- Réseaux électriques intelligents

Aujourd’hui les réseaux électriques doivent répondre à de nouveaux défis :

L’augmentation de la consommation d’électricité : les appareils électriques se multiplient, et de nouveaux usages de consommation apparaissent. Le réseau électrique doit être
capable de transporter suffisamment d’énergie pour répondre à ces nouveaux besoins. Les réseaux électriques intelligents permettent de réduire les pertes en ligne, optimisent les
réglages des équipements réseau, permettent les effacements de consommation d’électricité lors des périodes de pointe électrique

– Le développement de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien). Cette électricité, produite de manière intermittente et décentralisée doit être connectée au réseau dès qu’elle est produite.

La réduction des émissions de CO2 pour respecter les engagements de la France. Le déploiement des réseaux électriques intelligent apportera des contributions à la réduction des émissions de gaz à effet de serre : réduction de 2.2 Gt de CO2 par an d’ici 2050 à l’échelle mondiale.

Les systèmes énergétiques intelligents sont la clé de voûte de la transition énergétique, en favorisant l’efficacité énergétique via le pilotage de la demande avec les consommateurs actifs la maîtrise de la consommation, l’insertion massive d’énergies renouvelables, et des nouveaux usages de l’énergie comme le développement des véhicules électriques, tout en favorisent la réduction des gaz à effet de serre.

3- Bornes électriques de recharge

Le déploiement des infrastructures de recharge pour véhicules électrique est un élément important devant permettre l’essor de la mobilité électrique. Pour permettre un réel décollage des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables, il est nécessaire de développer un réseau de points de recharge accessibles au public qui « sécurise » les utilisateurs. Le développement de points de recharge privés doit également être facilité.

L’offre de recharge publique a augmenté de façon significative en 2013. Alors qu’on ne comptait que 1 800 points de charge ouverts au public en juillet 2012, on en comptait 5 766 au 1er mars 2013 et 8 000 en fin d’année 2013. Ce sont même 10 000 points de charge ouverts au public qui seront fonctionnels à la fin du premier semestre 2014. L’objectif est de mettre en circulation 2 millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans le parc automobile français à l’horizon 2020.

4- Autonomie et puissance des batteries

La France s’est donné un objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie à horizon 2020. Or, l’éolien et le solaire produisent de l’électricité de façon intermittente à des moments où les consommateurs n’en ont pas forcément besoin. Il est donc nécessaire de trouver des moyens de stockage ou de valorisation de cette énergie.
Le stockage d’énergie est essentiel pour apporter de la flexibilité et renforcer la fiabilité des systèmes énergétiques.

5- Rénovation thermique des bâtiments

Les économies d’énergies sont l’un des axes prioritaires de la transition énergétique : elles apportent en même temps pouvoir d’achat pour les ménages, compétitivité pour les entreprises, innovation et création d’activité économique. Pour être durable, notre économie doit diminuer sa dépendance à l’énergie.

La facture annuelle de chauffage représente environ 900 € en moyenne par ménage, avec de grandes disparités : de 250 € pour une maison « basse consommation » à plus de 2 500 € pour une maison mal isolée.

Le Plan de rénovation énergétique de l’habitat ambitionne un rythme de rénovation de 500 000 logements par an d’ici à 2017. Il vise à faire diminuer de 38 % la consommation d’énergie dans le secteur du bâtiment à horizon 2020 et réduire les factures d’énergie qui pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des Français. Pour accompagner ces évolutions et répondre à ces besoins, les métiers du bâtiment et de l’énergie doivent évoluer. Des formations adaptées sont à développer, à l’image du programme FEEBAT (formation aux économies d’énergie des artisans et entreprises du bâtiment) qui fin 2012, avait permis de former plus de 52 000 professionnels du bâtiment aux enjeux de l’efficacité énergétique après quatre ans d’existence. Une nouvelle convention a été signée pour la période 2014-2017. Avec ce nouvel engagement, 25 000 professionnels pourront se former chaque année entre 2014 et 2017.

6- La voiture pour tous consommant 2 litres aux 100 km

L’objectif fixé par le Gouvernement est la mise sur le marché d’ici 2020 de voitures particulières consommant moins de 2 litres de carburant aux 100 km, développées et assemblées sur le territoire national, le tout à un prix abordable.

7- Usine du futur

Pour retrouver son rang dans la bataille mondiale, pour gagner en compétitivité, attirer toujours plus de production et maintenir de l’emploi industriel, la France est mise au double défi de moderniser son outil productif d’une part, de concevoir et de développer les processus de production de demain d’autre part.

8- Industries du bois

Les propriétés techniques, économiques et environnementales du bois en font un matériau stratégique aux usages multiples : construction, ameublement, chimie, biomasse… Il est désormais possible de construire de grands immeubles en ossature bois et de valoriser les sous-produits de l’industrie papetière. Les innovations techniques offrent de fortes perspectives de croissance économique et de création d’emplois dans les industries du bois.

Troisième surface forestière d’Europe, la France possède des atouts exceptionnels qu’il convient d’exploiter davantage. La filière bois constitue, en effet, le deuxième poste de déficit de la balance commerciale avec une situation singulière : nous exportons notre bois fraîchement sorti de nos forêts et importons les produits finis à plus forte valeur ajoutée. Résultat : un poste déficitaire de plus de 6 milliards d’euros par an dans notre balance commerciale. Les entreprises du secteur, majoritairement des PME et des TPE familiales doivent s’organiser, investir et innover.

9- Chimie verte et biocarburant

Le secteur de la chimie est doublement dépendant des hydrocarbures : comme énergie et comme matière première. L’augmentation irrémédiable de leur prix pèse sur notre branche chimique dont les sites industriels sont dispersés, de petite taille et parfois vieillissants. Encourager l’innovation pour maintenir la compétitivité est donc une priorité.

La filière doit s’orienter vers une chimie verte et durable répondant aux exigences d’économie d’énergie, de préservation de l’environnement et de développement économique afin de se placer au cœur de l’après-pétrole.

10- Recyclage et matériaux verts

Éviter le gaspillage des ressources naturelles et de l’énergie ainsi que diminuer l’impact de notre économie sur l’environnement figurent parmi les enjeux majeurs du siècle qui s’ouvre. Notre nation doit en outre sécuriser ses approvisionnements en matières premières de toutes natures. Le recyclage des matériaux constitue dès lors une solution d’avenir.

La France peut à la fois compter sur un socle solide d’entreprises leaders de la gestion des déchets et sur un tissu de TPE-PME dense développant l’économie circulaire.

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