les brumes européennes se dissipent depuis 30 ans

Une étude publiée le 18 janvier 2009 dans Nature Geoscience indique que la diminution des conditions de brume et de brouillard en Europe, qui serait liée à l’amélioration de la qualité de l’air, peut avoir contribué, en moyenne, à hauteur de 10 à 20 % au réchauffement diurne. Les résultats sont issus du travail de chercheurs néerlandais et français, dont des chercheurs du CEA.

Depuis trente ans, le ciel de l’Europe s’éclaircit. Pour montrer cela, Robert Vautard et Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, laboratoire du CEA, du CNRS et de l’Université de Versailles-Saint-Quentin), et Geert Jan van Oldenborgh, de l’Institut Royal Météorologique Néerlandais (KNMI) ont analysé les données de visibilité horizontale de plus de 300 stations météorologiques d’Europe.

Ces données n’avaient jamais été étudiées à l’échelle d’un continent. « Nous avons démontré que les conditions de faible visibilité comme le brouillard et la brume* sont deux fois moins fréquentes aujourd’hui qu’il y a trente ans, explique Robert Vautard, responsable du LSCE. Cette diminution est spatialement corrélée avec le déclin des émissions de dioxyde de soufre, ce qui suggère que l’amélioration de la qualité de l’air est un facteur important de cette évolution. »

L’effet de masque des particules atmosphériques de la brume et du brouillard diminue la quantité d’énergie solaire reçue à la surface terrestre et donc la température atmosphérique. Les chercheurs ont réalisé une analyse statistique des liens entre température et visibilité.

« L’augmentation de la visibilité peut avoir contribué, en moyenne, à hauteur de 10 à 20 % au réchauffement diurne constaté en Europe pendant ces décennies, conclue Pascal You, chercheur au LSCE. L’effet, particulièrement marqué en Europe de l’Est, atteint 50 %. »

Cette étude suggère des liens étroits entre le climat d’une région et sa qualité de l’air. En Europe, l’augmentation de la visibilité devrait désormais faiblir, grâce aux efforts déjà effectués pour diminuer la pollution atmosphérique durant les 30 dernières années. En revanche, dans d’autres régions polluées comme en Chine, l’augmentation des émissions polluantes devrait accroître cet effet de masque.

Ces résultats sont publiés dans l’article de Nature Geoscience 10.1038/NGEO414 (2009).

* Le brouillard correspond à une visibilité inférieure à un kilomètre et la brume à une visibilité inférieure à cinq kilomètres

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lion

L’amélioration de la qualité de l’air en Europe est incontestable. Mais les médias alertent régulièrement le public sur les pics de pollution au lieu de mettre l’accent sur une amélioration permanente. Le grand public est donc persuadé que l’atmosphère est de plus en plus polluée. Les scientifiques pointent les oxydes de souffre mais ils doivent sûrement ajouter qu’à l’époque du chauffage individuel au charbon (50 ans), il y avait aussi les poussières liées aux cendres qui étaient souvent de la silice ou de la chaux. Ensuite quand le charbon a été remplacé par le fuel, les poussières ont disparu. Si le grand public pouvait voir les photos du nuage sur des villes comme Lyon,il y a 50 ans, il réaliserait enfin le chemin parcouru.

Levallois

rappeller que   les médias alertent régulièrement le public sur les pics de pollution au lieu de mettre l’accent sur une amélioration permanente . Les médias  préfèrent  le  sensationnel  à la vraie information .