Les chocs électriques peuvent causer des troubles

Une étude réalisée par des professeurs cliniciens de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine démontre que les chocs électriques de 120 à 52 000 volts peuvent causer des troubles neurologiques et neuropsychologiques chez l’humain.

À la suite d’un choc électrique, certaines personnes peuvent souffrir de séquelles émotionnelles et comportementales, mais aussi de pertes de mémoire et de symptômes associés à la dépression. Les résultats ont été publiés dans l’American Journal of Emergency Medicine du mois de mai.

Le Dr Benoit Bailey, pédiatre-urgentiste et toxicologue, et les pédiatres Pierre Gaudreault et Robert Thivierge ont évalué, dans le cadre de cette étude subventionnée par Hydro-Québec, la fréquence des symptômes neurologiques et neuropsychologiques à court et moyen termes chez des patients ayant reçu un choc électrique assez sévère pour nécessiter une surveillance cardiaque de 24 heures en milieu hospitalier en raison de la présence d’un facteur de risque, tels un courant transthoracique, des spasmes neuromusculaires (tétanie), une perte de conscience ou un voltage de 1000 volts ou plus.

Vingt et un centres hospitaliers québécois ont participé à cette étude, réalisée d’octobre 2000 à novembre 2004. L’étude a été menée sur 134 patients âgés de 1 à 67 ans, dont 26 enfants. Quatre-vingt-huit des cas étaient des accidents de travail. La majorité des chocs électriques (48 %) ont été provoqués par un courant domestique (120 à 240 volts) et 38 % par un courant industriel (347 à 1200 volts).

Deux suivis téléphoniques ont été effectués auprès des patients par une infirmière de recherche : un suivi à court terme a été fait dans les premiers mois après le choc électrique et un suivi à moyen terme a été fait un an plus tard. Ces suivis ont permis de vérifier la présence ou l’absence de symptômes neurologiques et neuropsychologiques, tels que de la fatigue généralisée, des douleurs, de la faiblesse musculaire, et des engourdissements dans les membres, des maux de tête, des pertes de mémoire, des symptômes psychologiques, des étourdissements, ou une dépression.

Lors du suivi à court terme, 30 patients sur 114 (26%) se sont plaint de symptômes qui n’étaient pas présents avant leur choc électrique, les plus mentionnés étant la fatigue généralisée et la douleur. Après un an, 24 patients sur 86 (28 %) souffraient encore d’un ou plusieurs de ces symptômes : 12 patients ont rapporté les mêmes symptômes que lors du suivi à court terme alors que 12 patient en ont rapporté de nouveaux, apparus après le premier suivi.

«Les causes des symptômes neurologiques et neuropsychologiques rapportés après un choc électrique ne sont toutefois pas claires, prévient le Dr Benoit Bailey. Plusieurs mécanismes sont probablement impliqués. Nous avons cependant observé qu’ils ressemblaient beaucoup à ceux causés par un trauma crânien. C’est pourquoi nous croyons important que les urgentologues informent leurs patients victimes d’un choc électrique des symptômes susceptibles de se manifester à court ou à moyen terme et, si besoin est, d’assurer le même type de suivi que celui effectué auprès des traumatisés crâniens

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zelectron

D’où l’extrême vigilance en ce qui concerne ces armes soit-disant “non-létales”