Les financements pour limiter le réchauffement climatique sont insuffisants

Les investissements annuels mondiaux pour limiter le changement climatique auraient atteint environ 364 milliards de dollars en 2010 / 2011 selon un nouveau rapport publié mardi, intitulé ‘Contexte mondial du financement lié au climat 2012**’ et produit par Climate Policy Initiative (CPI).

Ce chiffre, bien qu’important, est inférieur à la plupart des estimations sur les investissements nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. D’après l’Agence internationale de l’énergie, il faudrait chaque année environ 1.000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans le seul secteur de l’énergie pour promouvoir une croissance à faibles émissions de carbone. Une somme bien plus importante sera nécessaire pour parvenir à un développement résilient au changement climatique au niveau mondial.

Selon ce rapport, le secteur privé a constitué la principale source de financement de la lutte contre le changement climatique au niveau mondial, contribuant à hauteur de 217 à 243 milliards de dollars, émanant essentiellement des entreprises et des développeurs de projets dans les énergies renouvelables. Les investissements du secteur public ont totalisé entre 16 et 23 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La plupart des investissements provenant du secteur public ont joué un rôle de catalyseur pour les investissements privés par le biais de mécanismes d’incitation et de subventions ayant contribué à réduire les coûts d’investissement.

Les organisations intermédiaires des secteurs public et privé telles que les banques nationales de développement et les banques commerciales ont également joué un rôle important, levant et répartissant des fonds de 110 à 120 milliards de dollars, et offrant souvent un soutien à des projets qui sans cela ne seraient pas viables.

« Le fait que les politiques publiques et les incitations commencent à stimuler l’investissement privé est une bonne nouvelle pour les décideurs politiques disposant de budgets limités », a déclaré Barbara Buchner, directrice de CPI Europe et l’une des principales auteures du rapport. « Toutefois, le niveau des investissements disponibles est toujours inférieur à la somme totale nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius. Nous devons nous concentrer sur les politiques qui fonctionnent et agir au plus vite pour les étendre à travers le monde ».

L’Allemagne est un pays vers lequel on pourrait se tourner pour avoir des exemples sur les manières d’encourager l’investissement privé. Selon un rapport connexe de CPI, intitulé The German Climate Finance Landscape (Contexte du financement lié au climat en Allemagne), qui sera publié dans le courant du mois, le secteur privé a contribué à hauteur de plus de 95 % du financement total lié au climat en Allemagne, environ la moitié de ce financement a été soutenu par des prêts assortis de conditions avantageuses alloués par des banques publiques de développement.

Le rapport Global Landscape fournit également des perspectives sur la manière dont a été utilisé le financement lié au climat et sur son affectation. Les économies émergentes ont été les principales bénéficiaires de ce financement lié au climat, mais elles ont également représenté des sources importantes. Environ un tiers des investissements mondiaux destinés à atténuer les changements climatiques ont eu lieu en Chine, au Brésil et en Inde, une part significative de ces investissements a été levée en interne et investie en faveur de mandats nationaux de développement.


** The Global Landscape of Climate Finance 2012

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Pas naif

Ces 1000 milliards annuels ne servent que pour les pays consommateurs actuels soit en gros l’équivalent de 2 milliards de personnes de niveau de vie occidental, donc comme vous et moi, donc 400€/an/personne. Cela est financièrement l’équivalent d’un investissement remboursé-renouvelé tous les 25ans, donc cette somme devra être payée en permanence durant oute la vie d’une personne. Pour une famille moyenne de 4, cela fait 1600€ par an juste pour l’investissement, n’incluant pas encore les autres coûts comme le gaz des CCG d’équilibrage réseau. Pour cette même famille payant actuellement 400€ par an à EdF, cela fait une prévision de quadruplement de facture avant même de recevoir le premier KWh 100% renouvelable. A cette cadence là, l’énergie deviendra le plus lourd poste de dépense des familles, avant la nourriture. On peut en déduire avec certitude que la révolte grondera bien plus tôt et que tous ce fatras idéologique volera en éclats, d’abord en Allemagne (avant 10ans) puis partout par effet ricochet. Mais les profiteurs auront fait leur coup et se doreront au soleil des Bahamas.

Tech

avez vous bien lu? Environ un tiers des investissements mondiaux destinés à atténuer les changements climatiques ont eu lieu en Chine, au Brésil et en Inde, une part significative de ces investissements a été levée en interne et investie en faveur de mandats nationaux de développement. autrement dit 1 tiers de la population mondiale a investi un tiers ! pour des personnes qui n’ont pas un niveau de vie “occidental” donc! et que ferez vous ou vos enfants, sans pétrole d’abord et ensuite sans gaz et sans charbon? les ENR, si on les développe, couteront moins cher. inutile de parler du coût du nucléaire à ses débuts et pourtant vous, nous l’avons financé!

Lalalu

Parlons de transition énergétique mais pensons également que plus la consommation d’énergie augmente, plus son coût augmente. Il est nécessaire de donner les moyens aux consommateurs de contrôler la façon dont ils consomme l’énergie pour diminuer les consommations dites de “gaspillage” offre cette solution qui permet de baisser les consommations facilement de 15 à 20%