Les glaces du Groenland face au réchauffement

Il y a plusieurs milliers d’années, la portion côtière de la calotte glacière du Groenland a connu une importante perte de glace à cause de températures relativement chaudes.

Au sein d’une équipe internationale, des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE, Université Joseph Fourier / CNRS) ont pu décrire cette partie de l’histoire du Groenland grâce à l’étude de carottages conduits au travers de la calotte.

Ces observations, réalisées avec le soutien du Groupement de recherche européen « Vostok » (INSU-CNRS) et de l’Institut polaire français Paul Emile Victor, fournissent un éclairage nouveau sur la possible évolution des glaces du Groenland, sous l’effet du réchauffement climatique d’origine humaine.

L’étude parait le 17 septembre 2009 dans la revue Nature.

La fonte partielle de l’immense calotte de glace recouvrant le Groenland est désormais un sujet d’inquiétude majeure pour le futur en raison du réchauffement climatique. La fonte en totalité de cette calotte conduirait le niveau des mers à s’élever en moyenne de 7 mètres.

Une équipe de glaciologues danois, canadiens, français et russes vient de reconstituer l’histoire du climat et des altitudes de surface de la calotte groenlandaise au cours de l’Holocène, la période relativement chaude que connaît la planète depuis environ 11.000 ans. Leur étude montre qu’entre moins 7.000 et moins 10.000 ans, le Groenland a connu une température maximum d’environ 2°C de plus qu’aujourd’hui. Ces conditions chaudes étaient accompagnées d’une diminution de l’altitude de surface de la calotte de plusieurs centaines de mètres (entre 600 et 200 mètres pour les sites étudiés).

Les chercheurs ont déchiffré cette histoire en analysant différents paramètres mesurés dans des carottes prélevées dans la calotte de glace principale du Groenland, mais aussi au sein de deux petites calottes situées sur la côte. La contribution française du LGGE a notamment consisté à évaluer l’altitude possible de la calotte au cours du temps, en utilisant la quantité de gaz emprisonnée dans les bulles d’air au sein des carottes de glace, faisant office de baromètre-altimètre du passé.

Sur la base de ces observations du passé, leurs travaux suggèrent donc que le Groenland, dans sa configuration actuelle, peut répondre par une perte nette de glace côtière suite à une augmentation de température de quelques degrés seulement.

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