Les liens entre nucléaire et leucémies démentis

Une étude américaine, publiée ces derniers jours, a fait couler beaucoup d’encre et généré pas mal d’amalgames sur risques de santé liés à l’exploitation nucléaire. Ces recherche démontrent pourtant qu’il n’y a aucun lien entre nucléaire et leucémies.

Une étude scientifique américaine, portant sur le nombre de leucémies infantiles diagnostiquées chez des enfants vivant à proximité de centrales nucléaires françaises, a généré de nombreuses interprétations… souvent en contradiction avec les éléments mis en avant.

L’étude, réalisée par l’International Journal of Cancer, concernait l’évolution des cas de leucémie infantile (pour des enfants de moins de 15 ans) à proximité des centrales nucléaires françaises (pour les enfants vivant dans un périmètre de 5 kilomètres) et sur une période totale de 17 ans (de 1990 à 2007).

Les conclusions de cette étude sont unanimes : le nombre de leucémies à proximité des centrales nucléaires française est totalement conforme à la moyenne nationale sur la période observée.

Pas si simple toutefois. En effet, un chiffre de l’étude a engendré beaucoup d’incompréhension parmi les journalistes français. En effet, au cours d’une des sous périodes étudiées (2002-2007), les scientifiques ont noté un nombre de leucémies supérieurs aux abords des centrales nucléaires que dans le reste de la population française.

De quoi s’inquiéter ou en déduire qu’il existe un risque statistique supérieur pour les enfants vivant près de centrales nucléaires ? Si certains médias ont fait ce type de conclusions, les chercheurs de l’International Journal of Cancer affirment toutefois le contraire.

Des scientifiques qui mettent tout d’abord en avant le fait que les résultats statistiques sont forcément instables (avec des hauts et des bas) lorsqu’ils se concentrent sur des populations aussi restreintes et des zones géographiques aussi réduites : entre 2002 et 2007, le nombre de cas recensés est de quatorze.

Les chercheurs pointent d’ailleurs du doigt le fait qu’a contrario, sur la période 1990-2002, les nombres de cas étaient inférieurs à proximité des centrales qu’à l’échelle nationale ; et que sur l’ensemble de la période étudiée (17 ans) ces chiffres s’équilibraient et gommaient les écarts observés sur des "temps courts".

Enfin, cette étude met d’ailleurs en doute la faisabilité scientifique d’un lien entre exposition de proximité à la radioactivité d’une centrale en activité et risques pour la santé. Les taux de radioactivité observés près de ces sites sont en effet près de 1’000 fois inférieurs à la radioactivité naturelle enregistrée dans certaines régions de France comme la Bretagne ou le Limousin.

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dede29

Le simple bon sens conclut que 14 cas en 5 ans répartis sur 19 sites rendent toute étude statistique difficile .

Dan1

Sans être spécialiste, il suffit de lire les annexes de l’étude pour comprendre que les indices étaient extrèmement ténus pour parler diplomatiquement : Et ce n’était que des indices car on ne connaissait même pas le vécu des quelques cas incriminés. Mais bon, on en aura profité pour faire le tour des neutrinos !

Dan1

En revanche il pourrait être intéressant de faire la même étude à proximité des centrales à charbon-lignite qui rejettent également de la radioactivité en plus de quelques produits cancérigènes.

Gibbs

C’est bizarre, quand on suit les liens on tombe sur l’étude de l’INSERM (toujours la même) publiée en anglais dans ce journal américain… Pourquoi ce besoin de prétendre que l’étude est américaine ?

Gibbs

Le titre devrait d’ailleurs être “les liens entre centrales nucléaires et leucémies de l’enfant difficiles à apprécier”. C’est ce qui ressort des commentaires de l’étude de l’INSERM. De plus, confondre nucléaire et centrales nucléaires, c’est comme parler de la dépollution des centrales à fuel sans parler de l’Amoco Cadiz… Il me semble que le nucléaire, c’est aussi et par exemple l’extraction d’Uranium (par exemple, puisqu’on parle d’études INSERM, , page 110).