“Les propositions d’embauche dans l’économie verte en hausse de 75%”

« L’économie verte concerne de nouveaux modes de production, qui vont répondre à de nouveaux modes de consommation », introduit Hélène Rambourg, responsable du projet d’accompagnement des métiers de l’économie verte au sein de Pôle emploi.

Si le secteur souffre à court terme en raison de la crise économique, « il est plus facile de faire des prévisions sur les dix années à venir. »

Transition énergétique : des emplois à la clé

Les propositions d’embauche dans l’économie verte sont en hausse de 75 %. La transition vers un nouveau modèle énergétique permettrait de créer plusieurs centaines de milliers d’emplois, directs et indirects, selon deux études présentées mercredi par un collectif d’ONG et des participants au débat national (élus, CFDT, PME), qui doit alimenter à l’automne une loi de programmation sur l’énergie. L’étude OFCE-Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a pris en compte deux scénari prospectifs, celui de l’ONG négaWatt et celui de l’Ademe. Elle conclut que 745.000 à 825.000 emplois pourraient être créés d”ci à 2050. La plupart de ces emplois le seraient dans la rénovation thermique des bâtiments.

Le secteur des énergies renouvelables ambitionne, lui, la création de 150.000 emplois dès 2020, à la condition d’un soutien à la fois financier et réglementaire.

Tous les métiers sont concernés

« Tous les métiers, y compris ceux des ouvriers sans qualification sont concernés par ces démarches.  C’est le cas dans le bâtiment, l’automobile, l’énergie, l’agriculture… Les entreprises développent de plus en plus le message d’intégrer cette notion et sensibilisent leurs collaborateurs », explique Hélène Rambourg.

C’est pourquoi Pôle emploi informe, explique, et oriente les demandeurs d’emploi vers les emplois du recyclage ou du bâtiment durable. Ainsi, il y a un an et demi, l’organisme a développé des ateliers à destination de personnes n’étant pas forcément issues du secteur, en collaboration avec les entreprises pour leur fournir les informations les plus actuelles possibles. Certains repartent directement avec des offres, d’autres choisissent de se former ou de visiter des entreprises pour creuser et découvrir l’univers.

« Ces actions d’information permettent de faire découvrir les métiers du recyclage, de l’assainissement de l’eau, et du bâtiment au regard de l’impact environnemental et nous l’espérons de susciter des vocations ! »

Les emplois verts retrouvent des couleurs

Parce qu’elle est récente, l’économie verte est certainement celle qui va voir émerger le plus grand nombre de fonctions. « Dans le BTP les métiers autour de l’audit énergétique ou de l’accompagnement dans l’utilisation des appareils électriques voient le jour. On peut également parler de métiers récents et qui vont recruter à long terme dans l’univers de l’éolien » indique Hélène Rambourg.

Certains secteurs de l’économie verte comme le photovoltaïque sont en panne alors que d’autres comme l’éolien ont le vent en poupe. Tandis que des filières telles que l’EADA (Eau assainissement, déchets, air), la méthanisation-recyclage et la dépollution, offrent de bonnes perspectives d’embauches. Technicien de maintenance de parcs éoliens et offshore n’est pas encore un métier en tension. Mais il pourrait le devenir. A condition toutefois que le développement attendu des parcs éoliens soit au rendez-vous.

La formation n’est à l’heure actuelle délivrée que par trois établissements en France. Le Greta du Mans en fait partie. Il accueille, pour une durée de six mois, une douzaine de stagiaires. Créée en janvier 2010, la formation a été conçue pour offrir une conversion aux salariés de secteurs en difficulté, comme l’automobile. Son objectif : utiliser les compétences acquises dans l’industrie et les adapter à un secteur porteur comme l’éolien.

« Nous avons souhaité, avec le Greta, faciliter le transfert de compétences d’une filière en crise vers un secteur en plein développement. Au départ, nous pensions former des mécaniciens de fabrication d’éolienne, mais ce sont plutôt des techniciens de maintenance dont les constructeurs ont besoin », précise Pierre Perrault, directeur de l’agence Pôle emploi Sarthe. Sur 110 stagiaires formés au cours de six sessions, pas moins de 85 ont retrouvé un emploi.

L’éolien n’est pas le seul secteur vert qui embauche. Les métiers de la filière EADA (Eau, Assainissement Déchets Air) offrent d’importantes perspectives d’emploi : « 37% des demandeurs d’emploi qui ont suivi les ateliers d’orientation en juin 2011 ont trouvé un emploi dans la filière dans les 6 mois. Et 18 mois plus tard, ils occupaient toujours cet emploi ! » confirme Hélène Rambourg.

Outre la filière EADA, les professionnels attendent une multiplication par dix du marché de l’éolien d’ici 2030. Le secteur de la méthanisation et celui du recyclage et dépollution restent dynamiques.

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Steph

Quand on subit l’incomptence des gourvernement, en particulier l’actuel, entendre ce genre d’auto-satisfaction est insupportable. La verite est que le PV s’est casse la gueule de 25 000 a peut-etre 5 000 emplois, le secteur eolien est sinistre, al’exception de l’eolien en mer suite a l’appel d’offre entre copains. Quant a l’hydro, il est en etat de vivotage.

Clem

Se fier à Pôle Emploi pour se forger une opinion. Partout on annonce que l’environnement / l’écologie, le secteur du développement durable, les énergies renouvelables ou quelque soit le nom proche qu’on lui attribue est LE secteur qyui fonctionne en terme d’emploi. Je suis à la recherche d’un emploi depuis maintenant plus d’un an et je dois me démerder avec des petits boulots très très éloignés de mon secteur de choix (6 années d’études en énergie), galérer et encore galérer. Et autour de moi de m’entendre dire “mais ça marche das ton secteur” ou pire “tu dois pas bien chercher”. Et eux où vont ils chercher leurs informations pour affirmer ou ne pas se douter à ce point de la situation actuelle en France ? Mon secteur embauchait à tour de bras il y a encore 3-4 ans et depuis 1-2 ans c’est le néant, bcp de mes collègues galèrent, flirtent avec les déficits et font exploser leur vie familiale pour survivre leur projet. Les avis de Pôle Emploi et de tous ces menteurs (journaux tv en tête) sont une honte. D’ailleurs l’essentiel de cet article est… au conditionnel ! Moi, on ne se foutra plus de ma g….e, on ne rigole pas avec les gens qui croient en ce qu’ils font dans leur métier et qui prennnet des risques considérables, tant financiers que familiaux. la communication mensongère n’a aucune limite dan sce pas. Ce genre d’article ne dupe personne de mon secteur, c’est de la propagande…

jpdebangui

On parle de création d’emplois en 2020 et d’ici 2050… Mais aujourd’hui ??? On parle de 75% d’augmentation des offres d’emplois… Mais 75% de presque 0 c’est encore presque 0…. Manque de sérieux !

Lolo2

Cet article me fait penser à d’autres articles où est déjà anticipé le manque de main d’oeuvre à venir pour tout un tas de business “verts”, dont les énergies renouvelables. Ca me laisse à chaque fois perplexe. Peut-être un jour manquera-t-on de main d’oeuvre effectivement (?), mais dans l’immédiat c’est d’emplois dont on manque. Quelle est la part d’information dans ce genre d’article (75% en plus… de presque 0 fait toujours presque 0) et quelle est la part de méthode Coué ou de propagande?

Dan1

“Elle conclut que 745.000 à 825.000 emplois pourraient être créés d”ci à 2050. La plupart de ces emplois le seraient dans la rénovation thermique des bâtiments.” La conclusion est belle, mais il y a un os de taille : qui va financer tous ces emplois ? Car nul ne conteste que le besoin d’isolation existe, qu’il est massif et que de surcroît, il est en phase avec le besoin de baisser le déficit de la France en diminuant les importations de combustibles fossiles. “Accessoirement” on luttera contre la précarité énergétique. Sauf qu’une majorité des logements qualifiés d’épave thermique appartiennent ou sont occupés par des personnes n’ayant pas les capacités d’investir. Or quand on voit le montant des devis pour traiter en profondeur une maison, l’aspect financement me laisse rêveur. Apparemment, je ne suis pas le seul à m’en inquiéter, car Gérard Mestrallet l’a évoqué lors de son audition dans le cadre du DNTE : A partir de la 26ième minute Gérard disserte sur le passeport de rénovation énergétique et à 29 min 30 il annonce la problématique du financement. Enfin, je reste optimiste car Super Cécile s’occupe de concocter un plan de rénovation de 500 000 logements par an conformément à la promesse présidentielle. Il sera forcément financé et… c’est Saint Gobain Isover qui va toucher le jackpot. Mais naturellement c’est toujours au pied du mur qu’on voit le maçon. Et le mur est haut !

Dan1

A Steph. “La verite est que le PV s’est casse la gueule de 25 000 a peut-etre 5 000 emplois” D’accord c’est insupportable et c’est l’Etat la cause du désastre… sauf que j’aimerai que les spécialistes de la prospective m’indiquent clairement comment on peut créer des dizaines de milliers d’emplois pérennes dans cette filière : Je n’ai pas eu de réponse à cette question lancinante et légitime, venant d’un consommateur d’électricité qui subventionne massivement cette filière (2 milliards en 2013). Vu que le PV est super fiable pendant au moins 25 ans, que fait-on des installateurs une fois le parc installé ? On les envoie massivement à pôle emploi qui claironne que c’est une filière qui crée des emplois ?

Nicias

Encore une fois, plus un truc coute cher, plus il crée des emplois ceteris paribus. C’est quand même bizarre que la société française comprenne qu’il est bon de supprimer des emplois dans la fonction publique (à service rendu égal) mais s’évertue a vouloir les multiplier dans l’énergie. Sur le long terme, le niveau de l’emploi global en France dépend des caractéristiques du marché de l’emploi, pas de la productivité du secteur énergétique.

Jfk

A moins que ce ne soit l’aveuglement idéologique. Quelqu’un pourrait citer un secteur d’activité qui ne soit pas directement ou non subventionné. Le marché de l’emploi dépend de l’offre et de la demande, la vision ultra-libérale qui consiste à détruire l’emploi local tout en pleurant sur le coût du travail directement impacté par celui du chômage et de la récession est celle d’incompétents. D’illuminés qui rêvent d’une société moyen-âgeuse, aucune société moderne et civilisée ne peut fonctionner sur ces bases.