Les routes, des sources de chaleur prometteuses

Une équipe de scientifiques américains du Worcester Polytechnic Institute (WPI) cherche à capter la chaleur captée par l’asphalte des routes pour en faire une source d’énergie et d’eau chaude.

Rajib Mallick, professeur d’ingénierie civile et environnementale au WPI, dirige l’équipe de recherche. Il étudie la meilleure méthode d’optimiser le captage de la chaleur par l’asphalte.

"L’Asphalte a beaucoup d’avantages, en tant que capteur solaire." explique Rajib Mallick. "La surface reste chaude et pourrait continuer à produire de l’énergie après le coucher du soleil, à la différence du solaire traditionnel."

De plus, explique-t-il, la superficie des routes qui pourraient être adaptées pour générer de l’énergie est considérable. Les routes sont généralement refaites tous les 10 à 12 ans et pourraient être adaptée à cette occasion.

Extraire la chaleur de l’asphalte pourrait également refroidir le revêtement des routes et  participerait ainsi à la réduction de l’ "ilôt de chaleur" des zones urbaines. Tout en étant parfaitement invisible.

Mallick et son équipe ont mis au point des modèles informatiques et réalisé des tests à grande échelle. Les essais ont été effectués sur des plaques d’asphalte auxquelles ont été intégrées des thermocouples, afin de mesurer la pénétration de la chaleur, et des tubes en cuivre, pour évaluer dans quelle mesure la chaleur pourrait être transférée dans un circuit d’eau.

L’eau chaude produite par l’asphalte pourrait être utilisée "telle quelle" pour le chauffage des bâtiments ou dans des procédés industriels, ou pourrait être exploitée par un générateur thermoélectrique pour produire de l’électricité.

En laboratoire, les petites plaques ont été exposées à des lampes halogènes, simulant la lumière du soleil. Les plus grandes surfaces ont été soumises au soleil et au vent. Ces tests ont montré que l’asphalte absorbe une quantité considérable de chaleur et que les plus hautes températures sont relevées à quelques centimètres sous la surface. C’est là que l’échangeur de chaleur doit être placé pour capter un maximum de chaleur.

En expérimentant différentes compositions d’asphalte, les chercheurs ont constaté que l’ajout d’agrégats hautement conducteurs, à l’instar du quartzite, peut considérablement augmenter l’absorption de chaleur, de même que l’application d’une peinture spéciale qui réduit la réflexion.

Pour eux, la clé de la réussite du procédé repose sur le remplacement des tubes de cuivre utilisés pour les essais, par un échangeur de chaleur spécialement dédié à cet usage, plus performant.

"Nos premiers résultats offrent la preuve que ce concept pourrait fournir une source très importante d’énergie renouvelable pour notre pays, sans pollution. Et elle était là tout le temps, juste sous nos pieds."

         

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fredhu

Le ” bon sens” dans toute sa signification !J’admire les petits futés de cette équipe qui ont su aller au delà de ce qu’ils avaient devant leur nez pour regarder autour d’eux et s’apercevoir que, loin de toute machinerie complexe, on pouvait trouver une source d’énergielà, juste sous nos pieds (ou nos roues).Pas besoin de “défigurer” les toits de tuiles des villages francais, pas besoin de vitrage et de boites isolées qu’il faut bien poser quelque part, non, juste la route devant chez vous.Et en plus, voilà soudain l’alsphalte, la “crotte du pétrole”, promue à un usage plus justifié que de servir de bande de roulement à nos trop nombreuses autos.Allez, quelques uns y trouveront à redire, bien sûr, mais voilà un bel usage d’une empreinte humaine pas géniale du point de vue Nature, et qui, à mes yeux, en deviendrait presque justifiable …Je rêve de voir encore d’autres application de ce genre, bête comme chou, simple et utilisant ou mettant de la valeur à un objet qui, si il n’est pas forcément souhaitable, n’en est pas moins nécessaire.Quand le bon sens s’y met …

gilbert

Oui certes une idée intéressante puisque réutilisant une construction déjà existante. Néanmoins de là à parler “d’énergie renouvelable, sans pollution”!! La route serait donc non polluante? La construction des routes est donc faite avec des chevaux et l’extraction des granulats à la main par des hommes creusant au marteau? Et le bitume extrait par des bonshommes creusant à la pelle très très profond et en apnée….Et les voitures et les camions sont tous à pédales? Sans compter qu’avec cette trouvaille, cela risque de légitimer la construction de routes et par conséquent le tout bagnole…Même si l’idée est intéressante (je le redis), je mets quelques bémols au concept d’autant qu’ils ne parlent pas dans l’article du problème de la résistance des tubes de cuivre sous le poids des 4×4 américains (ou de nos petites citadines, qui ne pèsent pas 50kg!).

Dan1

Voir l’article : “Utiliser les routes comme sources de chaleur” publié le 02 janvier 2008 et le site principe est séduisant mais c’est pas si simple.

bolton

Je vous conseille à tous, en plein hiver, par une belle journée ensoleillée, de mettre votre main sur l’asphalte, aussi noire soit elle… Je pense qu’ensuite vous trouverez les “vitrages et les boites isolées qu’il faut bien poser quelque part”, pas si inutiles que ça… Faire de la chaleur en plein été, c’est bien, que ce soit exploitable aussi en hiver (quand on a le plus besoin de chaleur, bien sur), c’est mieux…Ou alors il faut prévoir de gros moyens de stockage de la chaleur, qui puisse assurer en plein hiver…