Les voitures écossaises rouleront-elles au whisky ?

Des chercheurs de l’Université Napier à Edinburgh ont déposé un brevet pour la conception d’un biocarburant fabriqué à partir d’un sous-produit issu de la distillation du whisky.

Développé en seulement deux ans, ce biocarburant pourrait alimenter les véhicules existants sans qu’il soit nécessaire d’opérer des modifications au niveau du moteur ou du carburateur.

L’équipe du Napier s’est focalisée sur l’industrie du whisky – avec son marché de 4 milliards de livres sterling, afin d’en faire une ressource pour le développement du biobutanol – une prochaine génération de biocarburants qui fournira 30% de rendement en plus que l’éthanol classique à base de maïs.

Pour se faire, ils utilisent les deux principaux sous-produits résultants du processus de production de whisky : le "pot ale", un liquide produit par les alambics en cuivre, et ce qui reste du grain après distillation (drêches) servent de base à la production du "butanol", qui peut être utilisé comme carburant.

Avec 1.600 millions de litres de "pot ale" et de 187.000 tonnes de drêches produites chaque année par l’industrie du malt de whisky, il y a selon eux, un réel potentiel pour la création d’une filière de ce type aux côtés des combustibles traditionnels.

"Le nouveau biocarburant est fabriqué à partir de matériaux biologiques qui ont déjà été générés", souligne Martin Tangney (en photo), qui a dirigé les recherches : "Théoriquement, il pourrait être utilisé tel quel, mais encore faudrait-il trouver une société pour le distribuer".

Selon le scientifique, le plus probable pour son utilisation future est que 5% ou 10% de ce nouveau carburant soient additionnés à l’essence ou au gazole usuels. "Cinq ou 10%, cela signifie moins de pétrole, ce qui à l’arrivée ferait une grosse, grosse différence", a-t-il souligné.

"Alors que certaines compagnies énergétiques ont besoin de cultures dédiées à la production de biocarburants, nous étudions les matériaux excédentaires comme les sous-produits du whisky pour les développer. Il s’agit là d’une option plus respectueuse de l’environnement qui offre potentiellement de nouveaux revenus tout en se reposant sur l’une des plus grandes industries du pays. Nous avons travaillé avec quelques-uns des producteurs de whisky d’Ecosse avant de déboucher sur ce nouveau processus de fabrication."

Le produit élaboré peut également être utilisé pour produire d’autres substances bio-chimiques renouvelables, telle que l’acétone.

** La technologie pour développer du biocarburant à partir de whisky a été inspirée d’un processus industriel créé par Haïm Weizmann, il y a 100 ans, un chimiste juif, réfugié à Manchester pendant la guerre et qui a étudié la fermentation du butanol dans le cadre d’un programme visant à fabriquer du caoutchouc synthétique. Le processus a ensuite été utilisé dans la fabrication d’explosifs, aidant à remporter les 2 guerres mondiales.

         

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Samivel51

Si c’est la voiture qui carbure au wiskhy plutôt que le conducteur, c’est déjà un progrès!

Guydegif(91)

Au lieu de ne considérer que la production de biocarburant en tant que sous-produit du whisky, on peut très bien, -comme pour l’alcool dérivé de la canne à sucre au Brésil ou ailleurs-, faire ce biocarburant en LIEU et PLACE du whisky càd en partant des mêmes céréales, en les faisant fermenter, germer, etc.. les mettant dans l’alambic et en utilisant la totalité de la production en tant que biocarburant….tout en gardant par ailleurs une filière // pour du whisky. Ceci permettrait de booster cette industrie sans la limiter à l’Ecosse, Irlande ou autre, le même procédé pouvant très bien être développé dans d’autres pays, France incluse….il suffit d’orge (ou seigle?), de houblon,…d’un savoir-faire et d’une technique à mettre en oeuvre…YA+KA ! A+ Salutations Guydegif(91)

Mamouth

De toutes manières, il n’y aura jamais assez de production de biomasse pour faire tourner tous les véhicules aux biocarburants. Néanmoins s’il est possible de récupérer un sous-produit qui est encore peu ou pas valorisé (ce que l’article ne précise pas), c’est une bonne idée.

Iker

La référence à l’origine religieuse de Haim Weizmann, est assez inhabituelle, et d’un intérêt limité…  Sinon, la référence aux origines religieuses et politique de tel ou tel chercheur devrait être systématisée, l’ingénieur catholique Louis Renault, les lutheriens Peugeot, le boudhiste… sikh… confucéen… taoiste… musulman…   C’est vrai que plus que pour des raisons religieuses, Weizmann fut connut à la fois comme scientifique et comme un homme engagé dans la cause du sionisme (laïque) et comme homme d’État. Weizmann était un était un grand chimiste, qui a fui enfant les progroms de bielorussie a enseigné dans quelques unes des plus prestigieuses universités d’Europe avant de trouver refuge à Manchester… En tant que scientifique, il fonda vec Albert Einstein le fondateur de l’université hébraïque de Jérusalem en 1921. Au delà de ses qualités de scientifiques, il fut aussi un homme engagé, pour défendre le droit des juifs à avoir un État, et à le situer dans le berceau du judaïsme. Il fonda l’Agence juive dont il fut le premier président en 1929, ce qui aboutit vingt ans plus tard, au lendemain de la deuxième guerre mondiale à la fondation de l’État Hébreu, dont il fut le premier président, en 1948. Accessoirement, il était aussi l’oncle du septième président du même État, Ezer Weizman…