L’Internet des objets alimenté par la chaleur

L'Internet des objets alimenté par la chaleur

Envisagez un monde où les feux de circulation et les voitures communiquent entre eux pour optimiser le flux de trafic. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est l’Internet des Objets (IoT), c’est-à-dire des objets qui perçoivent leur environnement et réagissent via internet. Alors que la population mondiale augmente et que ces technologies continuent de se développer, une question se pose : quelle sera l’énergie de ce monde numérique de demain ?

La chaleur : une source d’énergie sous-estimée

Le vent, le soleil, oui. Mais une chose omniprésente autour de nous ne vient pas immédiatement à l’esprit : la chaleur. Aujourd’hui, dans une étude récemment publiée dans Nature Communications, une équipe de recherche multi-institutionnelle, incluant l’Université d’Osaka, a dévoilé une amélioration significative de la conversion thermoelectrique. L’une de ses nombreuses applications potentielles : l’IoT.

L’intégration à grande échelle de l’IoT à l’échelle mondiale est limitée par l’absence d’une alimentation énergétique adaptée. En réalité, une alimentation pour l’IoT doit être locale et à petite échelle.

La miniaturisation de la conversion thermoelectrique peut aider à résoudre ce problème d’alimentation énergétique en utilisant la chaleur autrement gaspillée des microélectroniques comme source d’électricité. Pour des applications pratiques, l’efficacité de la conversion énergétique thermoelectrique actuelle est encore insuffisante. Améliorer cette efficacité était l’objectif de l’étude de l’équipe de recherche.

L'Internet des objets alimenté par la chaleur

Une nouvelle approche de la conversion thermoelectrique

« Dans notre travail, nous démontrons un système de gaz électronique bidimensionnel (2DEG) avec plusieurs sous-bandes qui utilise de l’arséniure de gallium. Le système est différent des méthodes conventionnelles de conversion thermoelectrique », expliquent Yuto Uematsu et Yoshiaki Nakamura, auteurs principaux et seniors de l’étude.

« Notre système facilite une meilleure conversion de la température (chaleur) en électricité, et améliore la mobilité des électrons dans leur feuille 2D. Cela profite facilement aux dispositifs quotidiens comme les semi-conducteurs. »

Les chercheurs ont réussi à améliorer le facteur de puissance de la conversion thermoelectrique d’un facteur 4 par rapport aux systèmes 2DEG conventionnels. D’autres technologies comme la diffusion résonante n’ont pas été aussi efficaces pour la conversion thermoelectrique.

Des applications prometteuses pour l’IoT

Les découvertes de l’équipe pourraient ouvrir la voie à une source d’énergie durable pour l’IoT. Des films thermoelectriques minces sur des substrats en arséniure de gallium seraient appropriés pour l’application IoT. Par exemple, ceux-ci pourraient alimenter des systèmes de surveillance environnementale dans des endroits éloignés ou des dispositifs portables pour la surveillance médicale.

« Nous sommes enthousiastes car nous avons développé les principes d’un processus qui est crucial pour l’énergie propre et le développement d’un IoT durable », déclare Yoshiaki Nakamura, auteur senior. « De plus, notre méthodologie peut être appliquée à tout matériau à base d’éléments ; les applications pratiques sont vastes. »

Ce travail constitue une étape importante pour maximiser l’utilité de la production d’énergie thermoelectrique dans les microélectroniques modernes et est particulièrement adapté pour l’IoT. Comme les résultats ne sont pas limités à l’arséniure de gallium, des avancées supplémentaires du système sont possibles, avec la durabilité et l’IoT qui pourraient en bénéficier grandement.

En synthèse

La recherche sur la conversion thermoelectrique ouvre des perspectives énergétiques nouvelles et prometteuses pour l’Internet des Objets. L’efficacité accrue du système de gaz électronique bidimensionnel (2DEG) à base d’arséniure de gallium représente une avancée notable dans la quête d’une alimentation énergétique durable et adaptée aux dispositifs de l’IoT.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que la conversion thermoelectrique ?

La conversion thermoelectrique est un processus qui transforme la chaleur en électricité grâce à l’effet Seebeck, où une différence de température entre deux matériaux conducteurs ou semi-conducteurs génère une tension électrique.

Pourquoi l’arséniure de gallium est-il important dans cette recherche ?

L’arséniure de gallium est un matériau semi-conducteur qui, dans cette étude, a permis d’améliorer significativement le facteur de puissance de la conversion thermoelectrique grâce à sa structure de gaz électronique bidimensionnel (2DEG).

Quels sont les avantages de cette avancée pour l’IoT ?

Cette avancée permettrait de fournir une source d’énergie durable et efficace pour alimenter des dispositifs de l’IoT, notamment dans des endroits éloignés ou pour des applications de surveillance médicale.

Quels défis restent à surmonter pour l’intégration de cette technologie ?

Les défis incluent la miniaturisation des dispositifs de conversion thermoelectrique, la réduction des coûts de production et l’intégration efficace de cette technologie dans les systèmes de l’IoT à grande échelle.

Cette technologie est-elle limitée à l’arséniure de gallium ?

Non, les chercheurs indiquent que la méthodologie développée pourrait être appliquée à d’autres matériaux à base d’éléments, ce qui suggère un potentiel d’application étendu et de futures améliorations.

Références

L’article, “Anomalous enhancement of thermoelectric power factor in multiple two-dimensional electron gas system,” / Nature Communications / DOI: 10.1038/s41467-023-44165-3

[ Rédaction ]

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