Logements sociaux : “96 centimes la facture d’électricité, c’est possible”

La ministre, Ségolène Royal, a visité, vendredi 12 septembre, un bâtiment à énergie positive de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) dans le 11ème arrondissement ; Une preuve par l’exemple que performance énergétique et qualité de vie sont possibles.

Facture en baisse et qualité d’usage

« J’ai payé 96 centimes d’euro ma facture d’électricité pour les trois derniers mois. J’ai chaud l’hiver sans chauffer et de la fraîcheur l’été. Cet appartement est vraiment très agréable » a souligné le locataire d’un logement social dans le 11ème arrondissement de Paris. « Si c’est possible pour vous, ça doit l’être pour tout le monde » a répondu Ségolène Royal en visite de ce bâtiment pas comme les autres.

Ce programme de 17 logements sociaux à « énergie positive », livré en février 2013 et géré par la RIVP a été entièrement conçu pour créer de l’énergie et en consommer le moins possible. Puits de lumière naturel dans l’escalier, volets coulissants évitant la surchauffe en période estivale, triple vitrage et 127 m2 de panneaux photovoltaïques donnent à ce programme une idée de ce que seront les constructions demain. La consommation d’énergie primaire est de 32 kwh/m2/an, soit moins que les exigences de la règlementation thermique 2012*. Dans le hall d’entrée sont même inscrits en temps réel la puissance installée, l’énergie totale créée (grâce aux panneaux photovoltaïques) et le dégagement de CO2. Mais le plus étonnant, est la simplicité et la qualité d’usage.

Contrairement aux idées reçues, un bâtiment à énergie positive n’est pas plus compliqué qu’un autre. « L’entretien, mis à part les panneaux photovoltaïques, est équivalent à un bâtiment classique ; le système de chauffage est une simple chaudière à gaz et les occupants n’ont aucune contrainte particulière » explique Hélène Bergeron, l’architecte de l’immeuble, en précisant : « au-delà de la facture, la qualité d’usage est réelle. Quand vous n’avez pas besoin de chauffer un habitat, qu’il est ventilé naturellement, c’est beaucoup plus confortable ».

Tous les bâtiments publics à énergie positive

« Je suis impressionnée par la beauté et la qualité de ce bâtiment, comme quoi, on peut tout à fait articuler performance énergétique et qualité de vie » a souligné, Ségolène Royal. L’occasion pour la ministre de rappeler qu’elle souhaite faire inscrire dans la future loi sur la transition énergétique l’obligation pour tout bâtiment public d’être à énergie positive. Le changement de dimension permettra en effet de baisser les coûts de construction et d’accélérer le mouvement. « La loi doit être au dessus de ce qu’il est possible de faire et non en dessous. Il faut de l’ambition pour faire bouger les choses » a conclu la ministre.

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Dan1

Comme je l’écrivais hier soir, je doute que ce que dit Ségolène Royal soit possible Car j’imagine qu’une facture d’électricité aussi faible est le fruit essentiel de subventions au photovoltaïque avec les 127 m2 de panneaux installés. Donc d’accord pour les bâtiments à très faible consommation d’énergie avec de moyens passifs (isolation et architecture), mais pas d’accord pour les bâtiments à forte subventions positives qui se traduisent par une hausse de la facture pour les voisins (CSPE ou énergie négative pour l’ensemble de la communauté).

Solars-a

Pour l’instant vous avez raison.Mais quand le prix du KWc sera à moins de 400 euros(390 euros le kwc après 2018,selon Solarbuzz),alors il n’y aura plus de subvention au PV,et les 96 centimes d’euro de facture électrique réelle,sans subvention,ni truquage,deviendront une réalité possible et ordinaire.

Bouboudu11

Et quel est le coût de revient du mètre carré construit??? Je doute que beaucoup d’accédants à la propriété puissent se payer de tels logements, sauf à être fortement subventionnés. Et quand il faudre remplacer les panneaux photovoltaïques, quid du recyclage. Alors, énergies vertes????

Pastilleverte

parfaitement d’accord avec vous (pour une fois ?) Vive le PV à usage privatif (sans revente à EDF), et sans subvention ou aide fiscale (ou à la rigueur une des deux mais surtout pas les deux). Remarque : 0,96centmles, soit même pas d’abonnements et de frais “fixes” si “chers” à EDF (et à nos porte-monnaies), donc vous avez raison, c’est grâce à la revente, 5 fois plus cher, à EDF et donc subventionné par tous les autres co*****, enfin clients d’EDF. Si ça agrée Chelya, grand bien lui fasse…

Tech

à bouboudu11 et quand il faut remplacer une centrale nucléaire, quid du recyclage ? le recyclage de tout s’organise, ce ne doit pas être un frein aux innovation. et pourquoi critiquer sans savoir le prix du contrat edf PV? moi qui suit plutôt pour les batiment à énergie posisitve, ce qui m’a géné dans l’article c’est de parler du prix de l’électricité payée, mais en ajoutant que le chauffage venait d’une chaudière “à gaz”! est-ce qu’il y a aussi des panneaux solaire thermiques? des pompes à chaleurs? de la VMC double flux, un peu de détail sur la distribution des énergie aurait été le bienvenu plutôt qu’une recopie d’un communiqué de presse.

Dan1

Puisque Ségolène Royal se lance sur la pente savonneuse de la facture d’électricité mirobolante (au sens où cela serait généralisable) pour les locataires, je souhaiterai une information complète du citoyen sur ce miracle économique de 96 centimes d’Euros pour 3 mois de consommation. Pour l’instant l’information est tronquée donc spécieuse. C’est bien le moins que le ministère puisse faire car il est censé représenter tous les Français et donc la masse qui paye la CSPE.

Bachoubouzouc

L’habitant de ce paradis sur terre est bien chauffé l’hiver et bien frais l’été, et il nous parle d’électricité. Pourtant l’article dit aussi que l’immeuble est chauffé au gaz…. Vu que les panneaux PV de cet immeuble doivent difficilement produire du gaz, de combien est la facture de gaz ? C’est quoi le principe de batiment à “énergie positive” ? Les subventions pour le PV payent pour la facture de gaz ?? Encore une fois, je ne critique pas cet immeuble, mais l’enrobage politicien hypocrite qui l’accompagne.

Dan1

A chelya “Le tarif social de l’électricité et du gaz qui sert à corriger l’intermittence des couts des énergies conventionnelles” Vous pourriez nous expliquer cela en détail avec des sources ?

zoziau

Une fiche technique du bâtiment est téléchargeable sur ce site : (sélectionner “bâtiments passifs…” on trouve 3 groupes concernés dans Paris intramuros) Le prix au m² (2 246 Euros) et le détail des équipements s’y trouve.

Dan1

Lien direct vers la fiche mentionnée par zoziau : Nous aurions donc deux chaudières gaz de 45 kW, du solaire thermique et photovoltaïque. Au bilan : 33,1 kWhEP/m2/an de production d’énergie. Qui produit quoi ? Quelle est la consomation de gaz ?

Reivilo

La production est celle des équipements solaires thermiques et photovoltaïques. Il se peut qu’elle intégre aussi la chaleur récupérée sur les eaux grises dont est équipé le bâtiment mais la fiche ne permet pas de le savoir. Valorisation des apports solaires directs ? La consommation de gaz est indiquée à 32,6kWhEP/M²/an soit environ 50 000 kWh/an pour les 17 logements, ce qui est effectivement assez remarquable.

Dan1

“La production est celle des équipements solaires thermiques et photovoltaïques” Je ne sais pas, j’ai un doute : Sinon voici une photo des panneaux PV :

Luis

¤ Pour l’électricité, le coefficient est de 2,58 entre énergie primaire et énergie finale. Ce qui veut dire qu’il faut 2,58 kWhep (énergie primaire) pour produire 1 kWhef (énergie finale). C’est ce qui gonfle la part du nucléaire dans la présentation du bilan énergétique de la France en énergie primaire. La différence, c’est que cette gonflette n’a pas lieu pour les énergies renouvelables (hors thermique) pour lesquelles l’énergie primaire et l’énergie finale sont pratiquement identiques.

Luis

¤ Avec 127 m2 de panneaux photovoltaïques pour 21 kWc, il est indiqué une production de 31,4 kWhep/m2shon/an. En réalité, les panneaux PV Sanyo Hit 245 ont une puissance de 194 watts/m2, ce qui nous donne une puissance totale de 24,6 kWc. A Paris, en intégration simplifiée au bâti sur toiture inclinée à 15-20 degrés, on a une production annuelle d’environ 960 kWh/kWc. Ce qui nous fait une production annuelle de 23.600 kWh (finale) ou 16,25 kWhef/m2shon. Converti en énergie primaire, cela fait 41,9 kWhep/m2shon/an (et pas 31,4). Par logement, cela fait 1.390 kWh (finale) et 3.580 (primaire). Moins que la consommation d’électricité réelle en tenant compte des appareils électriques. Car la consommation des cinq postes de la réglementation thermique (chauffage, ECS, éclairage, ventilation et auxiliaires) ne concerne pas les usages spécifiques de l’électricité, ceux qui ne peuvent être satisfaits que par l’électricité. Les dîners aux chandelles ne sont pas considérés comme de l’éclairage.

gaga42

Donnez-moi un immeuble pourri-passoire style années 50, beaucoup de pognon, et avec quelques milliers de m2 de PV (et donc beaucoup de subventions…), j’en fait un batiment à énergie positive sans un gramme d’isolation… Démo par l’absurde montrant que: 1: Promouvoir les batiments haute performances au niveau chauffage isolation etc… c’est bien, 2: mettre des panneaux PV sur nos toits c’est pas mal aussi (si il reste du pognon après 1…) Mélanger 1 et 2 c’est de la pure com qui peut aboutir à n’importe quoi.

climax1891

Leon Alberti (1404-1472) est, semble-t-il, le premier à avoir expliquer comment construire une maison isolée en piégeant de l’air dans les murs et dans les toits. Si on n’avait suivi ses bons conseils, la France importerait aujourd’hui 2 fois moins de gaz naturel ce qui serait une bonne chose vue la situation en Ukraine et au Moyen-Orient.

Reivilo

Continuer à penser que Monsieur EDF doit gérer l’alimentation et la distribution électrique de façon centralisée à notre époque sans qu’on s’occupe de rien, c’est ça qui est totalement “bidon” et dépassé. Démo par l’exemple. 1 – Laisser construire des centrales de plus en plus puissantes à coût non maîtrisé en sachant que pendant des décennies les deux tiers de l’énergie primaire injectée seront perdus à la production et la distribution, c’est vraiment pas efficace 2 – Gaspiller une bonne partie de ce qui reste avec un grille-pain dans une passoire énergétique c’est complètement nul. 3 – Fixer le prix de vente de cette électricité sur des critères politiques, et sans tenir compte des externalités c’est gravement irresponsable Mélanger les 3 en nous faisant croire que tout va continuer comme ça éternellement, ça nous décervelle et nous mêne dans le mur de notre monde fini. L’avenir se construit déjà sur un tout autre modèle. Exemple en Nord Pas de Calais.

Dan1

A Luis Etes-vous certains que, dans le calcul de la production électrique du BEPOS, on doit multiplier la production locale photovoltaïque par le coefficient de conversion EP/EF de 2,58 ?

Sicetaitsimple

Le Monsieur avec la facture de 0,96€ pour 3 mois, il travaille peut-être à EDF? Plus sérieusement, c’est affligeant de voir une telle com, alors que le sujet est plutôt sympa. Ceci dit, le BEPOS basé sur de la production solaire, ça a quand même ses limites, celles d’une production très positive en été quand le besoin n’est pas énorme, mais pas grand chose en hiver.

Dan1

Au plan de la COM, je trouve effectivement que cela ne sert pas la cause, car tôt ou tard on sera bien obligé de regarder en détail comment on peut payer une facture d’électricité de 1 € pour 3 mois de consommation. Or, il s’agit évidemment d’une facture hypersubventionnée par la CSPE et donc dans l’immédiat par EDF puis ensuite par les consommateurs. Pourquoi je paye pour que ce monsieur ait une facture de 96 centimes d’Euros ? Les 17 logements vont se retrouver à midi en juin avec 21 kW de production (1 230 W par logement) et rien du tout (ou pas grand chose en hiver). Mais avec un contrat EDF à 6 ou 9 kVA, ils auront la garantie de service. Dans ces conditions, il n’est pas très difficile de construire un bâtiment à énergie positive si on a un toit suffisamment grand et que EDF continue d’acheter l’électricité produite à un bon prix et surtout à fournir à tout moment l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’immeuble.

pierreerne

La température d’équilibre de la surface du Globe terrestre est d’environ 15 °C. Les bâtiments servant à l’habitation humaine doivent, poiur être confortables être à une température d’au moins 20 °C. Cela signifie que même en stockant l’énergie estivale pour l’utiliser l’hiver ce qui n’est actuellement pas possible, et en ayant sur le toit (dont la surface est égale à la surface occupée par le bâtiment au sol) un système photovoltaïque capable de récupérer l’énergie solaire avec un rendement de 100 % ce qui n’est pas possible non plus actuellement, le bilan thermique du bâtiment est forcément négatif, puisqu’il faut fournir l’énergie nécessaire pour passer de 15 à 20 °C. Ce qui signifie encore qu’un bâtiment à bilan d’énergie positif est forcément une utopie comparable au mouvement perpétuel ou au moteur à eau. Mais, les gogos et les politiques se nourrissent d’utopie…

Sicetaitsimple

La notion “BEPOS” ce n’est pas basé sur un bilan uniquement “thermique” au sens pertes thermiques du bâtiment, mais sur un bilan énergétique annuel y compris la “production” du bâtiment. Ce n’est donc pas de l’utopie, tout est possible, mais ça coute forcément.

climax1891

En moyenne, une personne fournit 100 Watts de chaleur. Sachant qu’il y a en moyenne 2,2 personnes par logement en France, les 37 habitants de cet immeuble vont fournir, s’ils sont présents 10 heures par jour, 37 kWh de chaleur par jour.

energiestr

Je suis désolé de vous contredire, mais vous faites une erreur de raisonnement. L’énergie nécessaire pour maintenir un bâtiment à 20°C quand il fait en moyenne 15°C est négative (le bâtiment est consommateur), vous avez raison sur ce point. Mais cette énergie peut être rendue aussi petite que l’on veut (avec une bonne isolation et la récupération sur la ventilation). Si cette énergie est inférieure à l’énergie solaire que capte le bâtiment, alors le bâtiment est à énergie positive. Votre comparaison avec le mouvement perpétuel n’est donc pas bonne, car ce dernier est clairement interdit par la physique actuelle (mais pas forcément la future…).

Tech

à pierre erne votre calcul est totalement “#!§/’)” pour ne pas employer de mots plus forts ;o) opposer une température moyenne de la terre à une température interne d’habitation est une aberration totale. et je me demande où vous avez trouvé ce chiffre de température moyenne de la terre à 15° !!! et selon vous comment fonctionnent les serres ? avec une température externe de 0°C et du soleil, la température interne peut rapidement monter à plus de 30°C !!! idem pour les capteurs solaires thermiques !!! revoyez votre argumentaire il ne tient pas debout! déjà parceque vous mélangez énergie et température qui sont es grandeurs physiques différentes!

Luis

¤ Du concret à visiter un peu partout en France du 7 au 9 novembre 2014 pour les 11e journées portes ouvertes des maisons passives. Article avec description des lieux et lien internet pour chaque site. Afin de respecter le caractère passif des maisons, la porte n’est “ouverte” que pour l’entrée et la sortie des visiteurs. Pas en permanence.