L’urbanisation, levier de la consommation d’énergie

Les transports entrent pour un tiers dans les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis et le kilométrage total parcouru augmente trois fois plus vite que la population et deux fois plus vite que le parc automobile.

Pour réduire les émissions de CO2 liées aux transports les politiques américaines comptent s’appuyer essentiellement sur l’augmentation de l’efficacité énergétique des véhicules et sur le contenu carbone du carburant.

Or, souligne un récent rapport publié par l’Urban Land Institute, la réduction du kilométrage constitue une voie des plus prometteuses qui pourrait être mise en oeuvre à coût pratiquement nul et emporter l’adhésion d’une société américaine pourtant généralement réticente à toute entrave à la demande.

Aux Etats-Unis, la croissance du transport automobile est due pour une grande partie au développement et à l’étalement urbains. Seulement 13% de la croissance serait expliqués par l’augmentation de la population, loin derrière l’allongement du trajet moyen (35%), l’augmentation du nombre de voyage-personne par tête (18%), du glissement d’autres modes de transport vers l’automobile (17%) et de la diminution du taux d’occupation des véhicules (17%).

Les études de cas présentées dans le rapport, en particulier celle de l’agglomération d’Atlanta (Géorgie) supportent l’hypothèse qu’une meilleure compacité de l’habitat et des services urbains diminue de 20 à 40% les trajets automobiles tout en induisant des retombées positives en termes fiscaux et sanitaires. Par exemple, le plan "Environ Utah" basé sur un scénario de croissance compacte permettra d’économiser 4,5 milliards de dollars dans des infrastructures.

Enfin, du point de vue de l’acceptabilité sociale, 60% des citoyens américains seraient prêts à moins utiliser leur voiture si l’offre de services de proximité et le zonage des quartiers étaient améliorés.

On estime à 90 millions le nombre de maisons et à près de 20 milliards de mètres carrés le nombre de locaux non résidentiels qui devront être remplacés ou construits d’ici 2050. Si 60% de ce parc était conçu selon des critères de compacités, l’émission de 85 millions de tonnes de CO2 pourrait être évitée chaque année à l’horizon 2050, soit environ 3% du total des émissions issues des transports.

 
BE Etats-Unis numéro 94 (8/10/2007) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/51336.htm

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