Lutter contre la précarité énergétique, une question de volonté politique

Alors que la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale se déroule en ce moment même, le constat du dernier rapport du Secours Catholique reste alarmant, la pauvreté augmente en France et met de plus en plus de familles dans des situations économiques et sociales des plus difficiles.

Sur le seul sujet de la précarité énergétique, on dénombre aujourd’hui environ 4,1 millions de ménages concernés qui, cet hiver encore, seront dans l’incapacité d’assumer leurs factures d’énergie, tant dans leur logement que dans la mobilité.

La difficulté d’accéder à l’énergie est à la fois l’un des symptômes de cette pauvreté grandissante, mais aussi un facteur d’exclusion sociale : "impayés, restriction d’énergie, froid, mal-être et repli sur soi… Ce constat rappelle que les premières victimes des crises environnementales et énergétiques, à l’instar des crises économiques, sont toujours les plus fragiles."

La Fondation Nicolas Hulot (FNH) souligne une fois de plus que le sujet de la précarité énergétique est une des expressions de la pauvreté à la croisée des enjeux sociaux et énergétiques. Dans ce cadre, elle appelle à des politiques ambitieuses et immédiates pour lutter contre la précarité énergétique, et soumet plusieurs propositions pour alimenter les réflexions.

Pour concilier réponse aux situations d’urgence et éradication durable du phénomène de précarité énergétique en France, les mesures proposées par la FNH poursuivent un double objectif. Sur le court-terme, il s’agirait d’éradiquer l’extrême précarité énergétique (taux d’effort énergétique supérieur à 15 % et froid ressenti) d’ici 2015. Et sur le moyen-terme, il faudrait diviser par deux le nombre de ménages en situation de précarité énergétique en France d’ici 2017 (soit 2 millions de ménages).

Par ailleurs, la Fondation Nicolas Hulot propose 4 mesures phares pour atteindre ces objectifs :

1. Rénover les 281 000 logements des ménages en situation d’extrême précarité énergétique d’ici 2015, en les portant à un très haut niveau de performance énergétique.

2. Revaloriser le forfait de charges dans les aides personnelles au logement et élargir les publics éligibles.

3. Assurer un accompagnement fort et adapté des ménages en situation de précarité énergétique en multipliant le nombre d’emplois dédiés et en développant les formations adéquates à destination des travailleurs sociaux.

4. Allouer aux ménages en dessous du seuil de pauvreté un ‘chèque mobilité’ sous forme de crédit d’impôt, d’un montant moyen de 250 euros, et accélérer le développement des mobilités partagées dans le rural et le périurbain.

"L’ensemble de ces mesures ne constitue qu’un premier pas d’urgence dans la lutte contre la précarité énergétique" a précisé la Fondation. Une réflexion plus large et plus globale doit être menée rapidement, afin de définir un vrai plan national de lutte contre la précarité énergétique à la hauteur des enjeux, prenant en compte l’ensemble des politiques publiques pouvant participer à la lutte contre la précarité énergétique : "fiscalité, tarification de l’énergie, politique sociale, politique du logement, du transport et de la ville".

[DVID]

Les propositions détaillées de la Fondation sont disponible sous format
.PDF : ICI

Le rapport du Secours Catholique "Regards sur 10 ans de pauvreté"
.PDF : ICI

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