Minimiser l’impact climatique de l’élevage du saumon : un défi de taille

Minimiser l'impact climatique de l'élevage du saumon : un défi de taille

De nouveaux chiffres confirment que certaines activités de la chaîne de valeur, telles que le transit aérien et la production d’aliments pour animaux, ont un impact plus important sur les émissions de carbone.

L’élevage du saumon est l’une des plus grandes industries de Norvège. Il est donc essentiel de comprendre l’empreinte climatique du secteur et de trouver des possibilités d’amélioration. L’analyse des sources et des facteurs d’émission permet non seulement de mieux comprendre l’empreinte totale et les principaux facteurs qui y contribuent, mais aussi de déterminer les actions ciblées les plus à même de la réduire afin de rendre le secteur de l’aquaculture plus durable.

Lancé et financé par le Fonds norvégien de recherche sur les produits de la mer (FHF), SINTEF a mené un projet visant à calculer l’empreinte climatique de l’industrie du saumon d’élevage sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis la production et l’approvisionnement en aliments pour saumon jusqu’à la livraison des produits finis sur différents marchés dans le monde.

Le projet a récemment publié ses conclusions, résumées dans un rapport. Les travaux ont été menés par les instituts de recherche suédois SINTEF Ocean, Asplan Viak et RISE au cours de la période allant de décembre 2021 à décembre 2022.

La production d’aliments pour animaux, principale source d’émissions

Les chercheurs ont utilisé la méthodologie de l’analyse du cycle de vie (ACV), complétée par l’analyse des entrées-sorties étendue à l’environnement (EEIO) pour effectuer leurs calculs.

Les produits utilisés étaient des saumons entiers et des filets de saumon frais et congelés expédiés vers les marchés d’Europe, des États-Unis et d’Asie, par camion, par bateau ou par avion.

Les résultats montrent des valeurs d’émission comprises entre 4,8 et 28 kg CO2e par kg de saumon comestible sur le marché. Ces résultats confirment les conclusions précédentes concernant les principaux facteurs d’émission, tels que le fret aérien et la production d’aliments pour animaux, cette dernière représentant 75 % des émissions totales à la ferme.

En revanche, l’abattage et la transformation contribuent à moins de 2 % de l’empreinte carbone totale pour tous les produits, et l’emballage représente 1 à 5 %.

Le projet a également procédé à une évaluation de cinq grands domaines d’amélioration (alimentation, pertes, système de production, distribution et source d’énergie) et de 19 mesures spécifiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Ces éléments ont été évalués en termes d’émissions et de coûts afin d’identifier les mesures d’amélioration les plus rentables.

Les résultats ont montré que le potentiel de réduction des émissions des mesures spécifiées variait de 19 % d’émissions en moins à 29 % d’émissions en plus par rapport au scénario de référence.

Suivi de l’évolution dans le temps

Afin de comprendre comment ces niveaux d’émission ont évolué dans le temps, une comparaison a été effectuée dans le cadre de ce rapport en utilisant des méthodes cohérentes. Cette comparaison montre une réduction des émissions d’environ 10 % depuis 2017.

Cela s’explique en partie par une réduction de l’utilisation de protéines de soja provenant de pays où l’utilisation des terres est en expansion et par l’inclusion d’autres protéines à base de cultures dont l’intensité climatique est plus faible, ce qui montre que l’industrie s’efforce continuellement de faire des choix avec une empreinte carbone plus faible.

Lire le rapport complet ici : Émissions de gaz à effet de serre des produits à base de saumon norvégien.

SINTEF ACE, Rataren / Photo: Magnus Oshaug Pedersen

[ Rédaction ]

         

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