NREL et 3M s’associent dans le renouvelable

La firme 3M, connue pour avoir inventé le Post-it, a signé un partenariat avec le Laboratoire national des énergies renouvelables (NREL) pour développer des technologies peu coûteuses dans le photovoltaïque en couches minces, le solaire à concentration et les biocarburants.

Les cellules solaires en couches minces CIGS

3M et NREL s’attacheront à développer et tester de nouveaux films contre l’humidité et des enveloppes souples pour les cellules solaires en couches minces constituées de semi-conducteurs CIGS (ou Cuivre Indium Gallium sélénium).

Les cellules solaires CIGS du NREL ont atteint un rendement record de 19,9 %. Mais pour devenir un succès commercial, les fabricants doivent à la fois augmenter les performances du module et réduire les coûts de fabrication. Cela signifie qu’ils devront être encapsulés dans un matériau souple transparent à la lumière, qui assure également une protection durable, sans pour autant ajouter des coûts importants.

Le NREL réalisera des essais accélérés de stress (température, humidité et radiation) afin de surmonter les éventuelles failles sur un maximum de trois prototypes CIGS 3M. Le NREL et 3M interpréteront les résultats dans le but d’établir des normes pour une durée de vie de 20 ans.

Selon Mike Kempe, chercheur principal au NREL, la plupart des essais s’articulera autour de la mesure du taux de convergence de la vapeur d’eau vers les échantillons de films protecteurs contre l’humidité. "Nous testons leurs matériaux protecteurs contre l’humidité afin de déterminer s’ils fournissent une protection adéquate aux cellules CIGS", a déclaré M. Kempe. "3M veut des yeux d’experts avant de passer à la phase d’industrialisation PV."

L’énergie solaire à concentration

NREL et 3M (Post-it) s'associent dans le renouvelableComme les investisseurs veulent des réflecteurs solaires qui soient aussi résistants que le verre et qui répondent aux mêmes normes de performances, 3M a développé également des réflecteurs argentés en polymères très réfléchissants et économiques en remplacement des miroirs en verre des systèmes solaires à concentration (CSP).

Ce revêtement réfléchissant conçu il y a 25 ans et connu sous le nom ECP305 + va connaître une nouvelle version. La première version du miroir solaire était censé fonctionner de façon fiable pendant 10 ans. Des tests de terrain ont montré que ses propriétés réflectives ont continué de fonctionner après 15 ans d’exposition en plein air.

3M et NREL mettront au point une surface résistante facile à nettoyer, située sur la couche supérieure des miroirs de films polymères métallisés. Par ailleurs, les échantillons seront exposés dans un nouveau concentrateur qui a la capacité de concentrer 100 fois la partie UV (ultra-violet) du spectre solaire. Des échantillons seront ainsi exposés aux UV pendant 1 an avec un contrôle continu sur les températures et les taux d’humidité.

"Le marché CSP prend son envol. Les promoteurs recherchent des revêtements miroirs très réfléchissants pour une durée de vie de 30 à 50 ans, avec un minimum de nettoyage. C’est le temps qu’il faut pour être compétitif avec le fonctionnement d’une centrale électrique au charbon."

Les biocarburants

Un nouveau prototype 3M de séparation "liquid to liquid" utilisant une membrane permettra d’augmenter considérablement la concentration d’éthanol extrait à partir de la fermentation. Comme la nouvelle méthode ne repose pas sur l’utilisation de la chaleur pour faire évaporer l’eau du mélange elle réduit donc l’énergie nécessaire dans le processus de distillation pour séparer l’eau et l’éthanol.

3M veut tester à grande échelle des nouvelles technologies qui concernent à la fois les procédés classiques de production d’éthanol à base de maïs et l’émergence de l’industrie lignocellulosique qui produit du biocarburant à partir des tiges, des épis et des feuilles de plantes non-alimentaires.

NREL et 3M (Post-it) s'associent dans le renouvelable
[ Dan Schell ]

Archer-Daniels Midland, l’un des plus grands producteurs d’éthanol de maïs aux États-Unis, testera le prototype 3M dans l’une de ses usines pilotes.

"La technologie des membranes doit être moins chère que la méthode de distillation standard de récupération de l’éthanol", a déclaré le responsable en chef, Dan Schell.

[ Credit photo : Pat Corkery ]

         

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michel123

s’agirait il d’une technologie proche de celle de la désalinisation par osmose inverse ? Ce serait une trés bonne nouvelle avec à la clé : une baisse des besoins énergétiques , une baisse des coûts et une amélioration du bilan global de la future filière lignocellulosique (il est à espèrer que la filière blé / maïs disparaisse à moyen terme )

imagreen

3M s’associant avec un laboratoire reconnu, c’est une bonne nouvelle pour le secteur du solaire. De plus, 3M reprend un revêtement conçu il y a 25 ans pour le remplacement des miroirs en verre des systèmes solaires à concentration (CSP).C’est ce qui s’appelle du recyclage…d’idée ! Bien vu de la part des ingénieurs qui démontrent par le même occasion que le progrès ne provient pas systématiquement de nouvelles matières ou technologies. Sur le sujet en bas de page, cela me semble également pertinent de considérer l’industrie lignocellulosique pour la production de biocarburant car ces sous-produits de l’agriculture (tiges, feuilles de plantes…) sont insuffisament valorisés. Je rejoins Michel123, car il semblerait qu’il s’agisse d’un procédé d’osmose inverse. Dans ce cas le process est peu gourmand en énergie, et ce serait une très bonne nouvelle !

Samivel51

En effet la fermentation ne peut généralement pas produire de concentration en alcool supérieure à 12% car l’alcool tue les levures qui le produisent. (C’est pour ca qu’il n’y a pas de vin avec plus de 12% ou 13% d’alcool). Mais si on peut retirer l’alccol du milieu de fermentation au fur et à mesure que les levures le produisent, on peut certainement augmenter fortement le rendement de fermentation.