La province canadienne de l’Ontario a dévoilé récemment son Plan pour l’Energie à long terme (Achieving Balance) qui encourage les économies d’énergie et ouvre la voie à une électricité "abordable", "sûre" et "renouvelable".
Le Plan pour l’Energie à long terme 2013 s’articule autour de cinq principes qui guideront les décisions à venir : "coût/efficacité, sûre, énergie propre, engagement de la communauté, et un accent sur l’économie d’énergie et une gestion à la demande."
Comparativement au plan précédent, Achieving Balance a pour ambition de réduire les coûts de 16 milliards de dollars (soit près de 11 milliards d’euros) à court terme (2013-2017) et de 70 milliards de dollars (soit 48 milliards d’euros) d’ici 2030. Ces réductions de coûts seront réalisées y compris en prenant en compte la fin de l’utilisation du charbon comme source d’énergie d’ici fin 2014.
L’Ontario indique vouloir atteindre son équilibre énergétique en :
– Diminuant les besoins en fourniture d’énergie en mettant en place des programmes d’économies d’énergie et des normes pour équilibrer la demande croissante d’électricité sur les 20 prochaines années.
– Baissant les coûts pour les particuliers et entreprises. Comparativement au plan 2010, les clients particuliers peuvent espérer payer environ 520 de dollars (soit 357 euros) de moins dans les 5 prochaines années et 3.800 de dollars (soit 2.600 euros) de moins d’ici 2030 ; les entreprises peuvent eux espérer payer environ 3 millions de dollars (soit 2 millions d’euros) de moins dans les cinq prochaines années et 11 millions de dollars (soit 7,5 millions d’euros) de moins d’ici 2030.
– Etendant les programmes de réponse à la demande afin de réduire de 10% les pics de demandes d’ici 2025.
– Créant de nouveaux financements pour les clients d’ici 2015, comprenant également des programmes d’incitation à l’efficacité énergétique et à la rénovation des logements.
– Développant l’introduction de l’éolien, le solaire et la biomasse pendant encore trois ans avec comme objectif d’atteindre 10.700 MW, d’ici 2021. En 2025, la moitié de la capacité de production d’énergie proviendra de ressources renouvelables.
– Mettant en place une nouvelle procédure d’achat avec Ontario Power pour les futurs projets renouvelables dépassant les 500 kW.
Depuis 2003, plus de 19 milliards de dollars (soit 13 milliards d’euros) ont été investis dans les réseaux de distribution en Ontario et plus de 21 milliards de dollars (soit 14,4 milliards d’euros) ont été investis dans les énergies propres.
"Ce plan est à l’image de ce que nous avons entendu de milliers de personnes et de dizaines d’organisations à travers la province. Pour l’Ontario, nous souhaitons une énergie propre, abordable et sûre/efficace qui se concentre sur la conservation et qui répondent aux besoins de la province", a indiqué Bob Chiarelli, Ministre de l’Energie.
On pourrait aussi parler de la Guadeloupe qui prend son autonomie énergétique en main et vise 50% d’ENR dans 6ans (15% aujourd’hui) et 100% dans 16ans. C’est à dire demain ! Rénovation énergétique (clim), véhicules électriques avec utilisation des batteries pour le réseau, Step marine, éolien, solaire PV et thermique, biomasse, la transition est en marche en Guadeloupe et permettra de réduire la composante péréquation tarifaire de la CSPE pour tous les français quand elle sera effective. Ceci en remplaçant du fioul par des ENR, et réduira aussi la facture santé publique en y faisant disparaître le charbon par la même occasion. Il s’agit du premier territoire qui s’affranchit de la tutelle écrasante d’EDF, un territoire à suivre d’autant plus qu’il ne bénéficie pas de l’effet de foisonnement ni des interconnexions. Si la Guadeloup y arrive…pourquoi pas tenter sur la Corse, la Bretagne et PACA?
En 2025, la moitié de la capacité de production d’énergie proviendra de ressources renouvelables. L’ennui c’est cela nous avance pas beaucoup. On peut très bien avoir 90% de la capacité de production en renouvelable et produire trois fois rien avec. Après tout l’Allemagne aussi doit bien avoir plus de la moitié de ses capacités de production en EnR. En l’occurrence c’est à peu près 10GW d’hydraulique et 10GW d’éolien/pv/biomasse qui sont pévus. Ces derniers produisant en 2013 … 5% des besoins. La baisse des coûts, c’est de la novlangue pour dire que les prix vont augmenter moins que prévu car on va différer des investissements dans des moyens pilotables en postulant que la demande va rester stable ou que les voisins seront là en cas de besoin. La vérité c’est que l’Ontario n’a pas besoin des EnR intermitantes et que la facture électrique ne devrait pas augmenter sans elles.
Pour agrémenter le débat sur la vertitude de l’Ontario dans 15 ans, je vous propose de relire ceci :
Wind Dispatch The IESO has brought in new rules to allow transmissionconnected wind generation to be dispatched when the system does not require it. This could save ratepayers up to $200 million per year. In addition, related OPA contract amendments could save ratepayers up to $65 million over the next five years. Rêvons que l’éxemple de l’Ontario fasse école en Europe.
Au troll de service. Vous avez lu le document du Ministère de l’énergie de l’Ontario que j’ai donné en lien ? Les Ontariens n’ont pas l’intention d’abandonner le nucléaire mais comme ils ont déjà des centrales, ils ont décidé de les moderniser pour les faire durer.
Parce qu’ils estiment en avoir assez avec 59% de la production d’origine nucléaire ( + 23% d’hydro). C’est dans le lien proposé par Dan1, il faut juste d’être suffisament curieux et de savoir lire: