La matière qui compose l’univers ne se limite pas aux états solide, liquide et gazeux. Un quatrième état, moins connu mais fondamental, mérite notre attention : le plasma. Ce gaz ionisé, omniprésent dans l’univers, est au cœur de recherches approfondies qui pourraient transformer notre approche de l’énergie et de la physique. Une récente étude vient de mettre en lumière des propriétés inédites de ce milieu fascinant.
Le plasma, souvent décrit comme un gaz ionisé, représente l’état de matière le plus répandu que l’on puisse observer dans l’univers. Il constitue la substance principale des étoiles, y compris notre soleil, et se manifeste sous des conditions extrêmes de température ou de pression.
Les scientifiques s’attachent à décrypter les mouvements et les évolutions du plasma pour enrichir nos connaissances en physique solaire, astrophysique et dans le domaine de la fusion nucléaire.
Les recherches récentes, publiées dans la revue Physical Review Letters, ont été menées par une équipe de l’Université de Rochester en collaboration avec l’Université de Californie à San Diego. Ces travaux ont permis d’identifier une nouvelle catégorie d’oscillations plasmatiques, ces mouvements ondulatoires des électrons et des ions qui composent le plasma.
La découverte énoncée ici pourrait avoir des répercussions significatives sur l’amélioration des accélérateurs de particules miniatures et des réacteurs destinés à la production d’énergie par fusion.
Le plasma se caractérise par sa capacité à soutenir un mouvement collectif : les électrons et les ions y oscillent de manière synchronisée, comme une chorégraphie élaborée. Ces oscillations, traditionnellement associées aux propriétés globales du plasma telles que la température, la densité ou la vitesse, viennent d’être envisagées sous un nouveau jour par John Palastro, scientifique émérite au Laboratoire pour l’Énergétique Laser, et son équipe.
Le cadre théorique élaboré par les chercheurs révèle que les propriétés des oscillations peuvent être totalement indépendantes de celles du plasma. Palastro illustre cette idée en comparant le phénomène à la vibration d’une corde de guitare : « Imaginez un pincement rapide d’une corde de guitare, où l’impulsion se propage le long de la corde à une vitesse déterminée par la tension et le diamètre de la corde. Nous avons trouvé un moyen de ‘pincer’ un plasma, de sorte que les ondes se déplacent indépendamment de la tension et du diamètre analogues. »
Dans ce modèle, l’amplitude des oscillations pourrait se déplacer plus rapidement que la vitesse de la lumière dans le vide ou s’arrêter complètement, tandis que le plasma lui-même se déplace dans une direction totalement différente.
Les implications de cette recherche sont vastes et particulièrement prometteuses dans le domaine de l’énergie propre. La compréhension approfondie des oscillations plasmatiques pourrait contribuer de manière significative à la réalisation de l’énergie de fusion commerciale, une source d’énergie propre et abondante.
Légende llustration : le plasma, également appelé gaz ionisé, est la forme de matière la plus abondante et la plus observable dans notre univers, que l’on trouve dans le soleil et dans d’autres corps célestes. Les scientifiques de Rochester et leurs collègues ont découvert une nouvelle catégorie d’oscillations du plasma, à savoir le mouvement de va-et-vient des électrons et des ions, qui ressemble à une vague.
Article : « Space-Time Structured Plasma Waves » – DOI: 10.1103/PhysRevLett.132.095101