Eric Besson (Ministre chargé de l’Energie), a représenté la France lundi à Vienne lors de la réunion ministérielle organisée dans le cadre de la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Cette réunion avait pour objectif de réviser le plan d’action de l’AIEA concernant le renforcement de la sûreté nucléaire Post-Fukushima. Il s’agissait concrètement de s’accorder sur une 1ère feuille de route pour un développement "responsable" de l’énergie nucléaire à l’échelle planétaire. Les points suivants ont été évoqués :
- la généralisation des audits de sûreté pour les réacteurs existants comme pour les futures mises en chantiers et les nouveaux programmes nucléaires civils ;
- le renforcement de la culture de la préparation et de la gestion de crise, avec la recherche d’une mutualisation élargie des moyens nationaux dans l’urgence ;
- La mise en place d’une organisation efficace de la sûreté confiée, dans chaque pays, à une autorité nationale indépendante et dotée des compétences et des moyens nécessaires ;
- Le renforcement et l’universalisation de cadre juridique international, en révisant notamment, à la lumière de la crise, la convention internationale sur la sûreté nucléaire (conférence en août 2012) et celle sur la notification rapide des accidents ;
- L’instauration d’une exigence de coopération, de transparence et d’information entre tous les acteurs ;
- La systématisation des revues régulières par les pairs, tant pour la conception et l’exploitation des réacteurs que pour les cadres nationaux de sûreté et de gestion de crise, avec des capacités d’assistance élargies de l’AIEA.
Le Ministre français a proposé 4 premières priorités à mettre en oeuvre d’ici la fin du 1er semestre 2012 :
– Engager des tests de résistance sur tous les réacteurs existants, avec la généralisation des revues par les pairs et la publication systématique des résultats sous la supervision de l’AIEA ; l’agence pourrait présenter un rapport complet lors de la prochaine conférence générale ;
– Optimiser la réponse à la crise avec des moyens hors site, une équipe internationale d’action rapide et la création d’un centre international de formation à la gestion de crise (propositions systématiquement évoquées par le Premier Ministre, à l’instar de la conférence anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl et du déplacement à Bugey) ;
– N’exporter que des technologies correspondant aux plus hauts standards de sûreté existants, et limiter ces exportations aux pays satisfaisant pleinement aux critères de l’AIEA ;
– Poser le respect des standards de sûreté de l’AIEA comme préalable au lancement d’un premier chantier de réacteur et authentifier cette conformité dans le cadre des dispositifs internationaux de contrôle.
Yukiya Amano (en photo) a accepté la demande du Ministre de réunir les Etats volontaires pour créer une force internationale d’action rapide (des « super-pompiers ») et un centre international de formation à la gestion de crise. Ils sont convenus que la première réunion d’experts se tiendrait d’ici la fin de l’année.
En France, dès le 15 mars dernier, le 1er Ministre avait annoncé une revue critique de sûreté des centrales nucléaires françaises, pour tirer toutes les leçons de l’accident nucléaire de Fukushima.
Le 21 mars à Bruxelles, Eric Besson avait demandé et obtenu des tests de résistance généralisés au niveau européen. Le Ministre était également intervenu pour que ces stress-tests démarrent dès le 1er juin.
Les exploitants français ont rendu leurs rapports le 15 septembre dernier. Dans un souci de transparence absolue, le Gouvernement a demandé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de rendre publics ces rapports, dès leur réception. L’ASN livrera ses premières conclusions pour la fin de l’année.
« L’existence du plan d’action de l’AIEA n’allait pas de soi. Il s’agit d’un succès pour la France qui n’a eu de cesse de plaider pour que toutes les conséquences soient tirées de l’accident à la centrale de Fukushima-Daïchi, en mobilisant l’ensemble des acteurs et des instruments internationaux », a tenu à souligner Eric BESSON.
Excellent bilan pour les nucléocrates puisqu’en fait rien ne change ! Pour ce qui est des futurs « super-pompiers », on peut quand même leur souhaiter bon courage !
remarquez, une grosse catastrophe nuke dans le monde tous les 15 ans, ça laisse le temps de bien se préparer
Oui Pastilleverte, c’est vrai. Et en plus une fois irradiés, avec leurs 4 bras ils font un boulot super efficace !
Vous aurez tout de même remarqué que l’accident de Fukushima n’a pas eu du tout le même impact sur les secours que tchernobyl qui est atypique. Three Miles Island n’a pas eu de conséquences dramatiques sur les secours. Or Fukushima, s’est trouvé subitement dans une situation intenable (déferlement d’une vague de 15 mètres qui submerge tout… après un séisme d’apocalypse). Là, où il faut porter les efforts, c’est donc vers la protection contre les inondations et le confinement des matières en cas de fusion de coeur… sans explosion d’hydrogène. Je reste persuadé que la centrale de Fukushima a été construite soit trop basse, soit trop mal protégée des tsunamis pourtant connus dans la région :
super pompier ? M. Besson est surtout un super commercial qui propose ce qu’il sera capable de vendre. Nothing changes