Prix de l’eau : altercations médiatiques

Acte 1. En octobre dernier, UFC-Que Choisir révisait sa précédente étude de janvier 2006 sur les prix de l’eau dans les grandes agglomérations urbaines "souvent très abusifs" et sur les profits "faramineux" réalisés par Suez et Véolia. (communiqué du 29 octobre)

Acte 2. La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) a riposté le 19 novembre et a dénoncé ’’les graves erreurs de calcul’’ et ’’le caractère erroné’’ des résultats de l’étude d’UFC-Que Choisir. Elle a appelé le Ministère de l’Ecologie « à réunir l’ensemble des parties prenantes de l’eau afin de rétablir la vérité sur la réalité des coûts, la performance et la qualité des services de l’eau. » (source FP2E)

Acte 3.
Ce même 19 novembre, le ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables tente de calmer la polémique en rappelant « l’objectif que s’est fixé le Gouvernement de progresser sur la voie de la transparence du coût des services publics d’eau et d’assainissement » ; il a confié à l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), créé par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, le soin de mettre en œuvre dès le premier trimestre 2008, conformément à un décret du 2 mai 2007, les indicateurs nécessaire à « l’observation du prix,de la qualité et de la performance des services d’eau et d’assainissement. » (source site du ministère de l’Ecologie)

Acte 4
: l’UFC-Que Choisir a réagi à nouveau le 20 novembre pour réclamer que les groupes Suez et Veolia publient des "comptes détaillés" sur les prix de l’eau, au lieu de "comptes administratifs extrêmement agrégés, donc illisibles".(communiqué du 20 novembre)

Et l’Union fédérale des consommateurs « réitère son appel aux maires : la clé d’une meilleure gouvernance de l’eau reste dans les mains des élus locaux qui doivent renégocier leurs contrats et initier des baisses de prix. » faisant ainsi suite à son précédent appel d’octobre dans lequel elle précisait déjà : « plus que d’éventuelles modifications législatives, la clé d’une meilleure gouvernance de l’eau reste dans les mains des élus locaux qui, à l’instar de Bordeaux ou Lyon, doivent renégocier leur contrat, initier, comme à Nantes, des baisses de prix et régulariser leurs affectations budgétaires. Surtout, le moment crucial reste le renouvellement du contrat, qui engage la collectivité pour plus de dix ans. Lors de cette renégociation, les maires doivent envisager sérieusement l’opportunité d’un retour en régie publique. La menace de ce retour reste en effet le seul moyen immédiat d’accroître l’intensité de la concurrence. »

Car, « Une question nunuche tout de même », comme le résume si bien le site Les eaux glacées, « Si l’eau ne rapporte décidément rien, comme le clament [les entreprises de l’eau] depuis des années, si des centaines de contrats affichent même des résultats négatifs, comment diable se fait-il que les résultats de Veolia et Suez affichent des progressions à deux chiffres, qui font la joie de leurs actionnaires ? »

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Citron Vert

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