Proglio : “EDF doit contribuer à la réindustrialisation de la France”

L’assemblée générale d’EDF a rassemblé plus de 1200 actionnaires le 24 mai dernier à Paris, l’occasion de faire le point avec Henri Proglio sur les bons résultats de 2011, mais aussi sur la stratégie et l’avenir d’EDF.

Dans cet entretien, le PDG du Groupe revient sur l’international, le mix énergétique ou encore ses trois priorités : l’investissement, l’innovation et l’emploi. Il insiste sur la nécéssaire « réindustrialisation de la France ».

Henri Proglio, Comment se porte EDF ?

"EDF va bien. Bien entendu, quand je regarde, comme tout le monde, le cours de bourse, je regrette que les marchés ne prennent pas davantage la mesure des progrès accomplis et du formidable potentiel que recèle notre entreprise. Je suis depuis toujours convaincu qu’EDF a des atouts fantastiques et que peu d’entreprises font à ce point rayonner la France dans le monde. C’est encore plus vrai dans le contexte 2011 qui fut particulièrement défavorable. Souvenez- vous : crise économique et financière, risques souverains en Europe, évènements du printemps arabe, conditions climatiques… et bien sûr, catastrophe du tsunami japonais dont les conséquences n’ont pas été neutres sur notre activité. Face à cela comment a réagi votre entreprise ? Un chiffre d’affaires en hausse de 2,7 %, un résultat d’exploitation en hausse de plus de 75 % et un résultat net triplé atteignant 3 milliards d’euros."

Comment expliquez-vous ces performances ?

"Je pense que nous avons pris des options stratégiques au bon moment comme par exemple la sortie de notre activité allemande dans EnBW. Avec le recul, ce choix peut paraître évident, il ne l’était pas alors. Autre choix qui s’est avéré payant : le renforcement de notre position britannique ou encore la solution que nous avons trouvée en Italie. Ce qui explique aussi nos bonnes performances, ce sont les progrès significatifs accomplis sur un plan industriel et opérationnel. Sans amélioration de notre performance industrielle, il n’existe pas de croissance."

Vous parlez du nucléaire ?

"En premier lieu, oui. En France, la production nucléaire a dépassé nos objectifs les plus ambitieux. Le calendrier des visites décennales était pourtant peu favorable avec 9 visites contre 5 en 2010, augmentant le temps d‘arrêt programmé de nos réacteurs. La production a atteint 421 TWh, au-delà des objectifs déjà revus 2 fois à la hausse en cours d’année. Nous avons par ailleurs obtenu une progression record de notre coefficient de disponibilité qui a atteint 80,7. Cette progression, de plus de deux points, est la plus forte jamais réalisée en un an. Autre preuve de notre performance avec EDF Energy qui a consolidé, grâce au nucléaire, sa place de 1er producteur d’électricité du Royaume Uni."

Et du côté de la distribution ?

"Dans ce domaine, on assiste à une nette amélioration de la qualité de nos réseaux. Elle a permis à ERDF de réduire les temps de coupure de près de 17 %. Tout ceci grâce à la politique d’investissements soutenue menée en 2011, avec 2,8 Mrds d’euros investis dans la qualité et la fiabilité du réseau soit 10 % de plus qu’en 2010."

Et pour vos clients ?

"Vous imaginez bien que lorsqu’on améliore les performances des outils de production, qu’on améliore les réseaux, tout cela n’a qu’une seule raison d’être : servir au mieux nos clients. Si vous voulez parler plus particulièrement de la relation clients, la direction commerce d’EDF poursuit la modernisation de son système d’information pour mieux les servir, mieux les conseiller, en un mot mieux les satisfaire. Cela n’a jamais été fait, nulle part dans le monde, à l’échelle de 28 millions de clients. Fin décembre 2011, nous avions basculé 50 % des clients sur le nouveau système. Cette performance industrielle est capitale parce qu’elle est le socle sur lequel repose notre mission de service public."

Justement, vous entendez quoi par « mission de service public » ?

"Elle tient, en quelques idées majeures :

►Assurer en continu la demande en électricité de chaque citoyen, quel que soit le moment, quelles que soient les conditions.
►Fournir cette électricité au coût le moins élevé possible.
►Enfin, préparer l’avenir, avoir toujours un coup d’avance, non seulement en adaptant et en faisant évoluer l’outil industriel mais aussi en améliorant notre capacité à répondre aux nouveaux besoins liés à la maîtrise de la demande d’énergie.
"

Quelle est tout d’abord la situation énergétique de la France aujourd’hui ?

"Le parc existant de nos centrales nucléaires a aujourd’hui en moyenne 26 ans. Il produit l’une des électricités les moins chères du monde, inférieure d’environ 40 % à la plupart des prix des pays européens. Cet écart représente un gain de pouvoir d’achat de 300 € par an en moyenne pour les clients particuliers et un avantage compétitif pour nos entreprises. Peut-on faire mieux que cela, d’un point de vue économique, aujourd’hui en France ?"

"Dans l’immédiat, ce n’est pas possible. Le 49,5 €/MWh qui représente le coût complet de production du parc nucléaire existant est inférieur à tout moyen de production neuf, qu’il s’agisse d’un parc nucléaire neuf, de cycles combinés à gaz ou des prix d’achat des énergies renouvelables. Le coût de production de l’électricité charbon ou gaz est aujourd’hui de l’ordre de 70 à 75 €/MWh."

"Bien sûr, dans les 10 à 20 ans, il y aura des évolutions technologiques, principalement pour le gaz. Elles permettront de gagner entre 3 et 5 € du MWh. Mais avec des perspectives de prix du gaz et du CO2 à la hausse, le coût de production à partir de ces ressources devrait se situer dans une fourchette de 70 € à 100 € le MWh. Le nouveau nucléaire sera compétitif par rapport à ces moyens classiques. Enfin s’agissant des nouvelles énergies renouvelables, les prix restent pour le moment encore élevés. Par exemple, l’éolien terrestre est racheté 85 €/MWh."

Quel avenir alors pour les énergies renouvelables ?

"Je veux être sur ce point très clair, la conviction d’EDF, ma conviction est que les nouvelles énergies renouvelables sont des éléments essentiels de notre avenir énergétique. C’est pourquoi il nous faut continuer à les promouvoir avec détermination. C’est ce que nous faisons en les développant là où ces technologies sont déjà compétitives. Là où le soleil ou le vent sont plus présents, ou dans des territoires où le coût de production de l’énergie est très supérieur à celui que nous connaissons. C’est ce que nous faisons aussi en construisant de nouvelles filières comme l’éolien offshore. La question n’est pas, au final, d’être pour ou contre les énergies renouvelables. Elles sont de toute évidence une voie d’avenir. La question est de créer des filières industrielles et de construire au bon endroit et au bon moment."

Et quel mix énergétique proposez-vous ?

"Permettez-moi de poser la question différemment. Quelles options retenir pour le futur énergétique d’un monde incertain et en pleine mutation ? Quelques clefs de lecture simples guident nos orientations : la première clef est relative à la complexité de nos métiers. Nous sommes confrontés à une éternelle dualité : assurer une mission de proximité dans un secteur dépendant de facteurs mondiaux comme le prix du charbon, du gaz ou du pétrole. Notre industrie est évidemment mondiale. C’est en Chine que sont construites la moitié des nouvelles centrales nucléaires comme la moitié des panneaux photovoltaïques. En parallèle, l’électricité a une dimension très locale ne serait-ce que pour le raccordement ou la fourniture du kWh. Tout l’enjeu est donc de conjuguer local et mondial. La deuxième donnée à prendre en compte est le climat. En tant que 1er électricien mondial, nous sommes en première ligne, en partie responsables des émissions de gaz à effet de serre mais aussi porteursdes solutions pour les réduire."

C’est à dire ?

"En fait, le secteur de l’énergie aurait besoin d’une incitation à investir dans les technologies bas carbone avec un prix du CO2 corrélé à la durée de vie des outils industriels du secteur. Or, du fait de la crise économique, le CO2 n’est plus, aujourd’hui, dans les préoccupations premières des opinions publiques. Sur le marché européen, le prix du CO2 est tombé à 6 €/t. Certains cyniques pourraient se dire : à ce prix là, pourquoi se priver de polluer ? En 2020, la production d’EDF dans le monde sera 50 % nucléaire, 25 % renouvelable, et 25 % thermique. Cela repose tout d’abord, dans le domaine nucléaire dont nous sommes le leader mondial, sur une filière en ordre de marche. C’est désormais le cas. La finalisation en mars dernier d’un nouvel accord entre EDF et AREVA relatif à l’approvisionnement de long terme d’EDF en uranium en est la meilleure illustration. Cet accord place désormais EDF et AREVA dans un partenariat stratégique complet et opérationnel."

Le nucléaire n’est pas votre seul domaine d’excellence ?

"Nous avons aussi la volonté de nous renforcer dans les énergies renouvelables. C’est tout le sens de l’opération menée en 2011 avec le rachat à 100 % d’EDF Energies Nouvelles. L’intégration est réussie. EDF bénéficie du dynamisme d’EDF EN et celle-ci en retour de l’expertise et de la capacité industrielle d’EDF. 2011 a ainsi constitué une année record en terme de mise en service de projets dans l’éolien et le solaire. Avec Alstom, nous avons remporté trois des quatre projets de l’appel d’offres national pour l’éolien offshore. Très ambitieux sur un plan industriel, ce succès représente la création de 7500 emplois en France. Autre développement prometteur, dans l’énergie marine : la mise en eau de la première hydrolienne, immergée au large de Paimpol Bréhat à une profondeur de 35 mètres. "

Nucléaire, renouvelables et toujours thermique ?

"Nous devons en effet être aussi en mesure d’apporter des réponses technologiques en France comme à l’étranger dans le domaine thermique. En France nous avons à cet effet mis en service un Cycle Combiné Gaz, en octobre dernier à Blénod (430 MW) et procédé aux premiers tests d’un CCG à Martigues qui remplacera une centrale au fioul. En Pologne, nous avons lancé un projet très ambitieux, portant sur la construction d’une centrale au charbon de 900 MW. Dite "supercritique", dotée d’une technologie performante, cette centrale réduira sensiblement les émissions de CO2 et permettra de remplacer les 4 unités les plus anciennes de la centrale de Rybnik."

Et qui dit thermique dit aujourd’hui stratégie gazière ?

"Le gaz est, pour nous électriciens, un domaine que nous abordons avant tout dans une logique de sécurité d’approvisionnement pour nos clients et pour nous-mêmes. Nous avons dans ce sens pris deux décisions majeures : L’une, le lancement du chantier de construction du terminal méthanier de Dunkerque. Vaste chantier d’1 milliard d’euros d’investissement porté principalement par EDF, il va mobiliser plus de 1800 personnes pour une mise en service prévue en 2015. Deuxième action : la prise de participation de 15 % dans le gazoduc Southstream aux côtés de Gazprom, ENI et Wintershall. La prise de contrôle d’Edison en Italie, finalisée aujourd’hui, au terme d’une aventure de plus de deux ans, est dans ce contexte, un pas décisif pour doter EDF d’une véritable plateforme gazière."

Mais comment préparer l’avenir ?

"EDF apporte son expertise industrielle à la France et aux décideurs publics. Ce sont eux qui ont en charge de déterminer, parmi les nombreux critères en jeu comme la compétitivité économique, les émissions de CO2 ou encore l’indépendance énergétique, ceux qu’ils souhaitent privilégier. Et il est naturel qu’il en soit ainsi parce que l’énergie, partout à travers le monde, est un sujet dont la dimension politique est cruciale. La situation énergétique de la France est à ce titre aussi une vraie chance. Elle permet d’assurer, le temps nécessaire, la préparation de l’avenir énergétique de notre pays. Elle permet d’étudier et de mettre en oeuvre au plan industriel, le mix approprié et adapté à un monde en profond et durable boulversement. À condition toutefois de ne pas déséquilibrer une équation économique fragile."

Quel avenir pour EDF ?

"L’avenir de notre entreprise tient pour moi en trois mots, trois priorités : Investissement, innovation et emploi. Les investissements sont facteurs de compétitivité et surtout de réindustrialisation. Entre 2009 et 2011, ils ont connu une croissance de 13 % pour atteindre plus de 11 Mds, dont les 2/3 en France. Nous allons continuer sur cette voie. Parallèlement, nous devons aussi accélérer l’internationalisation du Groupe car il est indispensable pour nous de profiter des projets en cours pour maintenir notre compétence et notre expertise au meilleur niveau. Notre deuxième priorité, c’est l’innovation. Si nous voulons conserver notre rang, il nous faut conserver un coup d’avance. Il nous faut préparer sur la base de notre efficacité économique actuelle, l’avenir à l’horizon de 2020 – 2030 et au-delà. Je citerai par exemple les avancées majeures dans le domaine des smart grids, avec le système de courant Porteur en Ligne d’ERDF développé par notre R&D et reconnu comme standard international, ou avec nos initiatives en matière de compteurs communicants ; ou encore le lancement, il y a quelques jours, du fonds ElectraNova, capital destiné à participer au financement en France et en Europe de jeunes entreprises innovantes du secteur de l’énergie."

Et votre troisième priorité ?

"C’est probablement la plus importante : les hommes et femmes d’EDF. Sujet qui me tient très à coeur, ceux qui me connaissent le savent. Au plan humain comme industriel, les deux étant d’ailleurs indissociables, je crois que nous pouvons être fiers du travail accompli. En 2011, nous avons recruté 1600 personnes dans le nucléaire, 1400 dans la distribution, 450 dans les activités commerciales. En 2012, nous embaucherons plus de 6000 personnes en France, et près de 1200 en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, EDF, c’est 160 000 salariés dans le monde, dont 127 000 en France."

Une politique volontariste de recrutement qui se traduit par une politique de formation ?

"Nos enjeux sont considérables en termes de formation lorsque l’on connait le degré de technicité et d’expertise que nécessitent nos métiers. J’ai la ferme volonté qu’à EDF la formation soit accessible à tous, qu’EDF soit un modèle d’ascenseur social. Le Groupe doit participer au renouvellement des compétences et favoriser l’insertion des jeunes. C’est la raison pour laquelle nous encourageons l’alternance, véritable révélateur de talents au sein de l’entreprise. Encore insuffisamment pratiquée en France, l’alternance doit prendre toute sa place, comme un instrument moderne et universel d’intégration sociale : chez EDF un technicien sur quatre est issu de l’alternance, 5 000 alternants sont accueillis chaque année. Ce projet sera la plateforme de notre ambition sociale : la création du Campus EDF de Saclay, adossé à la construction de notre nouveau centre de recherche et développement."

Merci Henri Proglio. Vous avez envie de dire quoi pour conclure cet entretien ?

"Je dirais que ma vision pour EDF est celle d’une entreprise fidèle à ses valeurs de grand service public. Il nous faut poursuivre avec détermination le travail engagé pour faire d’EDF l’électricien de référence, le premier au monde. Nous pouvons tous être fiers de contribuer à l’avenir de l’une des plus belles entreprises de notre pays."

            

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b api

Content d’apprendre que EDF, c’est 100% EDF ENR, et EDF ENR n’a évidemment aucun privilège comparé aux autres candidats aux énergies renouvelables. Qu’il est difficile de développer ses propres projets ENR quand un leader incontestable fait la loi. Comme dans le sketch de Dany Boon. Il y a des grands -mères qui essayent de pédaler dans le garage… 🙂

juanasol
juanasol

Il est IMPOSSIBLE de limiter le risque nucléaire. Un seul accident peut tuer des millions de personnes. Et les accidents se multiplient ces dernières années car les centrales vieillissent ; ça va continuer si on ne vérifie pas toutes les centrales, si on n’arrête pas cette prolifération éminemment dangereuse. Les énergies alternatives existent, des énergies propres et sans dégagement de CO2, d’autres sont à développer. Mais le lobby nucléaire est très puissant dans le monde, en particulier en France. Il faut une réelle volonté politique de modernisation de l’énergie et dépasser le nucléaire, énergie chère, dangereuse et extrêmement polluante. Il faut arrêter le discours fataliste : on veut garder notre petit confort d’aujourd’hui, et on ne regarde pas le futur irradié qui s’annonce pour nous tous. Ressaisissons-nous avant qu’il ne soit trop tard ! Acceptons aussi de diminuer notre consommation pour vivre mieux aujourd’hui et demain. Le nucléaire n’est évidemment pas sûr, il n’est évidemment pas bon marché, et il est évitable. Pour commencer il faudrait faire pression sur les gouvernements pour que tous les moyens techniques et humains, pour que les meilleurs experts du nucléaire soient dépêchés à Fukushima, car la catastrophe est en cours. Tepco et le gouvernement japonais gèrent seuls la crise, alors que l’accident peut rapidement devenir mondial. Voir le blog

Enpassant

Cette interview confirme qu’il est urgent de débarquer ce drôle de personnage et le remplacer un homme (ou une femme) qui comprenne enfin ce qu’est le SERVICE PUBLIC, ce qu’est l’urgence de remettre le en état, que les provisions pour démantèlement des bombes atomiques et l’enfouissement millénaire des déchets ne doit pas servir à investir (hasardeusement !) aux USA ou en Angleterre, que les ENR ce n’est pas seulement “pousses-toi que je m’y mette”… Bref, un retour aux fondamentaux.

Dan1

Pour vous aider à élargir votre mode de pensée : Après Fukushima, de quoi vont mourir les Japonais… de vieillesse pardi ! Et pour vous aider à comprendre la percée fulgurante de EnR dans le monde : M’enfin si vous souhaiter continuer à tourner en rond avec votre rhétorique éculée.

Bachoubouzouc

“il n’est évidemment pas bon marché” J’attend avec impatience un rapport de la Cours des Comptes sur les ENR. Ce sera probablement assez cocasse.

Bachoubouzouc

Pourriez vous svp faire un petit sujet sur le démantèlement des éoliennes ? Coût, provisions, impact sur l’environnement ? De mémoire, ce sujet a été de rares fois éffleuré sur Enerzine et très vite détourné quand on s’était rendu compte que les provisions demandées par la loi était largement insuffisantes (de l’ordre 50000€ exigés quand quelques devis parlaient plutôt de 10 fois plus…). Les critiques venant souvent d’anti-éoliens notoires, je ne sais plus trop à qui me fier…

Rice

Comme chacun sait (sauf Bachoubouzouc semblerait-il), les chiffres relatifs aux ENR sont publics, connus de tous et abondamment décriés par le GGP -dont M. Bachoubouzouc-. Car, à la différence du nucléaire, nul besoin de faire appel à la Cour des Comptes pour les “connaitre” ! Cour des Comptes qui, soit dit en passant, n’a pas été en mesure de les indiquer formellement dans son rapport de début d’année tellement les données étaient incomplètes : coût réel du démantèlement, coût réel du traitement des déchets, coût réel du stockage pendant 100.00 ans, rien que ça, coût réel de la R&D, coût réel de la mise en sureté post-Fukushima, coût réel de la prolongation de vie des vieilles marmites atomiques, coût réel de l’assurance du risque, … On reste dans les “estimations” avec des provisions farfelues comparées à celles de nos voisins européens pour les mêmes problématiques…

Cumulocirrus

Ce que j’aime beaucoup avec les anti-nucléaires primaires, c’est leur manière prendre pour argent comptant les arguments qu’ils avancent. Citer une source fiable, construire une réflexion à partir de données d’entrée pour arriver à une conclusion dénuée de tout parti pris idéologique, leur semble bien compliqué.. Donc à vous écouter : le nucléaire ça pue, c’est opaque et on nous cache tout, les ENR c’est beau, transparent et merveilleux. Juste pour le coût du démantèlement des centrales REP, sachez pour votre gouverne que des démantèlement complet ont déjà été réalisés dans le monde (par exemple ici.). Les coûts de démantèlement sont basés sur des éléments tangibles et tiennent compte du retour d’expérience international. Et les résultats des estimations de sont pas si farfelues lorsqu’on les ramène à périmètre et technologie comparables (voir les estimations pour le parc nucléaire belge ou suedois par exemple). Et si vous souhaitez discutez des autres points que vous avancez, je suis à votre écoute.

Rice

“…. sachez pour votre gouverne que des démantèlement complet ont déjà été réalisés dans le monde (par exemple ici.). Les coûts de démantèlement sont basés sur des éléments tangibles et tiennent compte du retour d’expérience international. Et les résultats des estimations de sont pas si farfelues lorsqu’on les ramène à périmètre et technologie comparables (voir les estimations pour le parc nucléaire belge ou suedois par exemple).” En clair… vous n’avez aucune idée du coût du démantèlement des réacteurs français, c’est bien cela ? Pour les autres points, si vous avez autant d’informations, gardez les précieusement.

Cumulocirrus

Bonjour Bachoubouzouc Je ne suis pas anti-éolien notoire. Pour les coûts de démantèlement de la filière éolienne, il existe effectivement des études disponibles…tout comme il en existe pour tout autre filière énergétique. Et on trouve de tout, suivant les hypothèses prises (revente des matériaux, destruction de la dalle totale ou partielle,…), qui ne sont pas aussi normalisées que dans les études sur le kW nucléaire. Pour l’éolien offshore et un parc de l’ordre de 150 MW installés, j’ai en mémoire un chiffrage entre 130 et 150€ par kW installé. Pour de l’éolien terrestre, de 30 à 60€ par kW installé, coût assez sensible à la puissance de l’éolienne.

Cumulocirrus

Apprenez donc à lire, ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes. Le chiffrage réalisé pour le démantèlement du parc nucléaire francais est autour de 20 milliards d’€. Chiffre comparable avec d’autres études indépendantes menées par d’autres pays utilisant une technologie comparable, et chiffrage qui est également cohérent avec les démantèlements déjà réalisés dans le monde sur des réacteurs semblables à ceux du parc français. Dès lors je n’ai pas de raison de remettre en cause les coûts avancés, sous le seul prétexte “ceux sont des réacteurs français” (en quoi celà fait qu’ils seront plus chers à démanteler qu’ailleurs???? je ne vois pas).

Bachoubouzouc

Merci pour vos chiffres. Savez vous ce qui est exigé réglementairement et ce qui est pratiqué couramment comme provisions pour par exemple l’éolien terrestre ? Pouvez vous nous transmettre des sources et des exemples pour vos chiffres ?

Dan1

A Cumulocirrus et Rice. Rice sait probablement lire, mais ne veut pas lire. Le preuve, il n’a pas encore ouvert son cadeau de Noël : Comme il refuse obstinément les cadeaux qu’on lui offre, il repose toujours les mêmes questions…. puis s’en va et revient. Mais, bon on a le temps, car avec le nouveau gouvernement, on ne va pas tout démanteler tout de suite. On fera peut être Fessenheim en 2017… si les Français s’en rappellent encore. Deux écologistes ont eu des maroquins.. pas vraiment à l’écologie et encore moins à l’énergie, mais ils sont contents et Rice n’est pas au gouvernement.

Bibou64

pour rigoler un peu rechercher sur youtube zoufris maracas_la fée éléctricité

meminick

Bel exercice de com qui suit la mode et surtout souhaite ne pas mécontenter le nouveau pouvoir en France. mais rappelons que EDF fut à une époque au service du public juste retour du monopole et de la rente de situation auprès du contribuable et consomateur Français. Il suffit aujour’hui de constater le comportement d’EDF vis à vis du consomateur pour s’apercevoir que le service s’est dégradé et n’a pour objectif que de faire du chiffre. Créer des emplois en France c’est la moindre des choses, mais correspondent’ils à une réelle ambition technique ou simplement au jeu de position capitalistique qui ne cherche qu’à réaliser des coups tactiques sans vision ? Les faits récents n’incitent pas à l’optimisme et ne font que nous reservir les lieux comuns actuels toilettés de vert.

fredo

EDF annonce ici un développement à l’international, masqué par un discours citoyen, où le consommateur français jouera le rôle de vache à lait. Quid des leçons de l’aventure américaine? quid des autorisations et investissements nucléaires en Angleterre? Attention danger ! Je ne donne pas cher du sort des ENR électriques en France quand on lit ça, priorité va maintenant être donnée aux économies d’énergie (pas uniquement électrique). On remarquera aussi l’absence du mot “décarboné”, avec dissociation du nucléaire et du renouvellable, au profit de la nouvelle doctrine: EDF acteur de la réindustriallisation en France, chouette. Et le sort de Proglio, le plus éjectable des patrons d’entreprises dites “publiques”? Un seul mot: dehors ! Même en supprimant “décarboné”, avec dissociation du nucléaire et du renouvellable, au profit de la nouvelle doctrine: EDF acteur de la réindustriallisation en France, à priori créateur d’emplois (nets?), discours social bon teint, pas sût que ça suffise…

Devoirdereserve

Comme l’ancien Président de la République, M. Proglio attire les critiques comme un aimant, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse/ait fait. Et sans doute être gentil et sympa ne sont pas les premières qualités pour arriver à ce niveau de responsabilités… Evidemment, changer les hommes change l’ambiance. Mais on ne peut pas changer d’un claquement de doigts la “machine” EDF. Certains philosophes ou épistémologues parleraient de super-structure, de régime technico-politique, etc… Le fait est que les déterminants physiques et économiques pèsent lourd : EDF investit là où il y a du potentiel de croissance pour ses activités, là où les règles sont stables, là où les banques prêtent, et se positionne sur les technologies qui ont de l’avenir. Sauf si le PDG d’EDF fond un fusible (ou si son actionnaire principal le fait), je serai surpris que la politique du groupe change. Imaginons un grand patron industriel “de gauche” qui prendrait sa suite. Qu’est-ce que ça changerait (à part le style) ? Concrètement, vous espérez quoi ?

Nature

Enerzine pourrait-il faire un point sur les réacteurs au thorium? On les évoque parfois ,puis le silence revient. Pourtant il semble bien quil y a là une solution qu’on ne peut éliminer d’un revers de plume; Un centre de recherche (CNRS -Grenoble) s’y attache , où en est-il ?