Québec : les usines thermiques à biomasse en danger

Au Québec, les usines thermiques à biomasse sont confrontées à une explosion des coûts d’approvisionnement en biomasse forestière alors que les revenus tributaires de la vente de l’électricité à Hydro-Québec, en comparaison, sont restés stables.

Cette situation critique met en péril à très court terme toutes les usines thermiques, pouvant générer du même coup des conséquences "catastrophiques" pour chacune des communautés d’accueil.

Ces usines ont vu le jour dans les années 90 afin de répondre à une demande du gouvernement du Québec visant à produire de l’électricité à partir de la biomasse forestière, plus précisément des écorces des usines de sciage. Ces écorces représentaient pour elles un important fardeau financier et écologique. La construction des usines thermiques à la biomasse permettait donc, en plus de produire de l’électricité, d’améliorer la rentabilité des usines de sciage ainsi que leurs performances environnementales.

A cette époque, les usines de sciage donnaient les résidus et parfois même payaient pour le transport, ce qui n’est généralement plus le cas aujourd’hui. De plus, la réduction des contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestie (C.A.A.F) par le gouvernement du Québec et l’arrivée sur le marché de nouveaux utilisateurs de la biomasse se sont traduites, pour les usines thermiques, par une réduction de la biomasse disponible et par l’augmentation fulgurante des coûts d’approvisionnement.

Les usines thermiques à la biomasse constituent ensemble un investissement de 300 millions de dollars et une capacité de production installée de près de 800 000 MWh annuellement. Chacune d’elles s’impose aujourd’hui comme locomotive verte de développement et de diversification économiques des communautés d’accueil. De fait, ces usines génèrent, d’une part, près de 400 emplois directs et indirects et, d’autre part, un avantage compétitif exceptionnel pour créer de nouvelles entreprises à partir de leur énergie résiduelle. Elles sont aussi un atout privilégié des communautés pour protéger l’environnement.

Considérant la nature et l’importance des enjeux, de même que l’urgence d’agir, les maires de plusieurs villes (St-Félicien, Senneterre, Dolbeau-Mistassini et de Chapais) ont convenu de déployer ensemble tous les efforts nécessaires afin d’identifier et mettre en œuvre le plus rapidement possible, avec l’aide du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, les solutions appropriées pour assurer la survie à long terme des usines thermiques à la biomasse du Québec et, par voie de conséquence, des communautés où elles sont situées.

Articles connexes

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
gp

au dela des pb d’appro. (local), de coût et de disponibilité de la ressource (au canada OK mais ailleurs en Europe???), la valorisation thermique de la biomasse est à l’évidence la fausse bonnne idée du moment : on est pas encore au niveau d’aberration des agrocarburants, mais on s’en rapproche! car une fois déduit le coût énergétique des exploitations forestières et celui de l’approvisionnement (par camion), il ne reste guère plus de 25 MWh/ha/an au maximum d’énergie thermique valorisable à travers des chaudière à bois (consommatrice d’électricité) ayant un rendement maximum de 90%… Alors oui à l’exploitation des résidus forestiers, mais certainement pas à celui de la biomasse pour la biomasse! le bois pour la construction!!! ensuite on verra. le jour où l’on saura (enfin!) stocker l’électricité, alors on découvrira à quel point les pompes à chaleur sont à l’évidence la techno. qui s’imposera demain pour la production de chaud et/ou de froid… déjà aujourd’hui, 1ha de panneau PV au sol ~ 500 MWhe/an qui alimenteraient pour partie des PAC avec un COP = 4 (sachant que dans les conditions optimales d’usage, on peut atteindre sans difficulté 6 à 7 avec des machines très performantes), ca donne une petite idée de la différence d’efficacité énergétique / à une solution biomasse… on est pas loin du facteur 100. Sans compter qu’avec la génération des batiments BBC qui arrivent, les besoins en chaleur seront tels qu’une (puissante) chaudière à bois n’est à l’évidence pas l’outil idéal pour couvrir les 3 à 4 MWh de besoins en chaleur d’un logement répartis entre octobre et avril… sauf à ce que le programme de logement en question se compte en milliers de logements, ce qui est plutôt rare de nos jours il faut bien l’admettre…