Sables bitumineux : Quand le film Avatar s’en mêle !

Jeudi dernier, plusieurs groupes environnementaux ont fait paraître une publicité pleine page dans Variety, un magazine consacré à l’industrie du divertissement, afin de protester contre l’exploitation des sables bitumineux du Canada.

Ils ont tenter d’établir des parallèles entre le film de science-fiction à succès "AVATAR" du réalisateur – canadien – James Cameron, nominé neuf fois aux oscars, et l’industrie des sables bitumineux au Canada. Les méthodes d’éviction pour atteindre les ressources énergétiques telles que dépeinte sur la planète fictive de Pandora seraient similaires à celles utilisées dans le Nord de l’Alberta.

Le "peuple Navi" se substitue ainsi aux communautés autochtones vivantes près des sables bitumineux de l’Athabaska en Alberta, et le "peuple du ciel" représentent les compagnies pétrolières exploitant les mines.

La riposte ne s’est pas faîte attendre. "Le pétrole canadien est produit de façon responsable", a indiqué Janet Annesley, vice-présidente, communications, de l’Association canadienne des producteurs pétroliers (CAPP). "Malheureusement, les opposants à l’industrie pétrolière mélangent trop souvent la réalité et la fiction".

"Nous invitons ces militants à revenir sur Terre et à discuter de l’atteinte d’un juste équilibre entre la protection de l’environnement, la croissance économique et l’exploitation d’une source d’énergie sûre et fiable."

Les gisements de sables bitumineux, situés dans le Nord de l’Alberta, sont exploités au moyen de deux techniques
: l’exploitation à ciel ouvert et l’extraction in situ. L’exploitation à ciel ouvert, technique utilisée pour la récupération de 20 % de la ressource, se fait à l’aide d’immenses pelles mécaniques et camions.

Selon la CAPP, en plus de 40 ans, l’exploitation des sables bitumineux a "perturbé" environ 530 km2 de terres, soit l’équivalent de 4,8 % de la superficie du comté de Los Angeles ou 0,02 % de celle de la forêt boréale du Canada. Le reste de la ressource, 80 % de celle-ci, est récupéré au moyen d’une technologie évoluée d’extraction in situ, semblable à celle employée pour la production du pétrole classique.

Pour se défendre, la CAPP précise que toutes les terres touchées par l’exploitation des gisements de sables bitumineux doivent être entièrement remises en état conformément aux lois fédérales et provinciales. L’état des terres, la qualité de l’air et les bassins d’eau situés à proximité des gisements font l’objet d’une surveillance étroite, et les sociétés exploitant la ressource doivent se conformer à l’un des régimes réglementaires gouvernementaux les plus stricts du monde.

"Les Autochtones entretiennent des liens avec l’industrie pétrolière et gazière en tant que voisins, employés, entrepreneurs et parties prenantes des projets", a ajouté Mme Annesley.

"Les sables bitumineux du Canada et l’infrastructure attenante qui se construit pour exporter le pétrole vers les États-Unis ralentissent notre transition vers une économie de l’énergie propre. C’est nous maintenir dans une dépendance au pétrole" a indiqué pour sa part Michael Marx, Chef du mouvement américain "Ethics International".

Le Canada reste actuellement le plus grand exportateur de pétrole à destination des États-Unis. Environ la moitié de l’approvisionnement en pétrole brut du pays est tirée de l’exploitation des sables bitumineux.

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christophe1007

Cette exploitation à tout prix des sables bitumineux est aberrante. La destruction du paysage est secondaire; le pire est le prix à payer en émission de CO2: on brule presqu’autant de pétrole pour l’extraction que ce qu’on récupère ! Pour celle-ci l’utilisation de la chaleur de centrales nucléaires serait une bonne amélioration. L’addiction de l’humanité au pétrole sera sa perte !

bmd

L’article peut laisser supposer que l’on récupère l’essentiel des ressources. C’est faux: il y a d’une part 20% de cette ressource, la moins profonde, qui est accessible par des exploitations à ciel ouvert. elle est récupérée par des scrapers,puis traitée par de la vapeur d’eau mais aussi probablement avec des solvants. De cette partie, on récupère environ 80 %. La partie profonde contient les 80 % restants, qui ne peuvent être exploités que par forage. Les techniques sont très élaborées, orages horizontaux, injection de vapeur d’eau etc.., mais on récupère seulement 15 % des quantités en place. Globalement, on ne peut donc produire que 20%x80 % + 80%x 15%= 28 % des quantités en place, soit moins que la moyenne des gisements pétroliers, ce qui est normal car il s’agit d’un pétrole visqueux. La nécessité de produire de grandes quantités de vapeur d’esu, avec du gaz naturel consommant beaucoup d’énergie, il faut sans doute diviser ces 28 % par deux pour évaluer le bilan réel.