La société norvégienne Scatec et son partenaire philippin Aboitiz Renewables viennent de décrocher un important contrat pour installer une centrale solaire flottante de 68 mégawatts aux Philippines. Le projet sera installé sur le réservoir de Magat, un grand lac artificiel situé dans la province d’Isabela, où les deux entreprises exploitent déjà des centrales électriques. La mise en service est prévue pour 2027.
Qu’est-ce qu’une centrale solaire flottante ?
Une centrale solaire flottante fonctionne exactement comme une installation classique, à une différence près. Les panneaux solaires sont installés sur des structures qui flottent à la surface de l’eau. La solution présente plusieurs avantages pratiques. D’abord, elle permet d’économiser de l’espace sur la terre, particulièrement précieux dans un pays comme les Philippines où la densité de population est élevée. Ensuite, l’eau refroidit naturellement les panneaux, ce qui améliore leur efficacité. Enfin, les panneaux réduisent l’évaporation de l’eau du réservoir, un bénéfice appréciable en période de sécheresse.
Un site déjà équipé pour l’énergie verte
Le réservoir de Magat n’accueillera pas sa première installation écologique. La coentreprise SN Aboitiz Power (SNAP) y exploite déjà une centrale hydroélectrique de 388 MW qui produit de l’électricité grâce à la force de l’eau, ainsi qu’une installation plus petite de 8,5 MW. L’entreprise a également installé un système de batteries de 24 MW pour stocker l’électricité produite. En ajoutant 68 MW de panneaux solaires flottants, le site combinera donc trois technologies complémentaires : l’hydroélectrique, le solaire et le stockage.
« Cette attribution renforce notre plateforme aux Philippines et souligne notre capacité à développer des solutions d’énergie renouvelable hybrides et innovantes. Le solaire flottant sur les réservoirs hydroélectriques constitue une façon intelligente d’ajouter de la capacité propre avec une utilisation minimale du sol et une forte intégration au réseau. » commente Terje Pilskog, le directeur général de Scatec.
Un calendrier précis
La construction devrait démarrer en 2026 après la finalisation du financement. Les deux entreprises utiliseront une technologie d’installation flottante qui a déjà été testée avec succès en Asie du Sud-Est. D’autres projets similaires existent déjà aux Philippines, comme une centrale de 4,99 MW installée à Cebu qui alimente une mine de cuivre. SNAP prévoit par ailleurs de construire 56 MW de batteries supplémentaires et en a 80 MW en projet.
Le gouvernement philippin s’est fixé des objectifs ambitieux. Il veut atteindre 35% d’énergies renouvelables dans sa production électrique d’ici 2030, puis 50% d’ici 2040. Actuellement, les trois quarts de l’électricité du pays proviennent encore du charbon et du gaz fossile. Le programme d’enchères qui a permis l’attribution du projet de Magat a rencontré un franc succès avec près de 10,2 gigawatts de capacités renouvelables attribuées.
Les Philippines bénéficient d’un ensoleillement généreux toute l’année, ce qui rend l’énergie solaire particulièrement intéressante. Le projet de Magat pourrait servir d’exemple pour d’autres installations du même type dans l’archipel, combinant plusieurs sources d’énergie propre sur un même site. Le principal défi reste maintenant de moderniser le réseau électrique pour accueillir toute cette nouvelle production verte.
Source : Scatec











