Solaire avec stockage : la centrale de Giuncaggio ouvre de nouvelles perspectives

Corsica Sole, 1e producteur d’énergie solaire en Corse, a inauguré mercredi la centrale de Giuncaggio (Haute-Corse). D’une puissance de 5 MWc, dotée d’une capacité de stockage de 7,5 MWh, elle produira 7 000 MWh par an, alimentant en énergie 3 500 personnes.

Giuncaggio appartient à un ensemble de 4 centrales constituant le plus important programme solaire avec stockage jamais réalisé en Corse. Lauréates de l’appel d’offres CRE ZNI de mi-2016, elles représentent une puissance cumulée de 13 MWc et des capacités de stockage de 20 MWh. Elles assureront la consommation annuelle d’électricité de 10 000 habitants. Pour les piloter, Corsica Sole a conçu un système de smartgrids très perfectionné réalisant un pronostic optimisé de production la veille pour le lendemain, à la minute près, puis effectuant l’arbitrage en temps réel entre stockage et déstockage d’énergie.

Avec ce programme, les solutions solaire/stockage sont pour la première fois déployées à grande échelle en France. Et Corsica Sole s’affirme comme l’un des leaders français dans ce domaine. Le stockage permet de consommer de l’électricité solaire de jour comme de nuit. Mieux, en la réinjectant massivement aux heures de pointe, on réduit les capacités d’énergies fossiles nécessaires pour faire face aux pics de consommation. C’est pourquoi, comme l’a souligné la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) début septembre, « le stockage d’électricité par batteries est un enjeu majeur de la transition énergétique ».

Les solutions solaires/stockage ouvrent ainsi de nouvelles perspectives pour les politiques énergétiques, notamment dans les Zones non interconnectées (ZNI. Pour Paul ANTONIOTTI Président de Corsica Sole, « viser un horizon 100% énergies renouvelables devient possible. En Corse, ces dispositifs ouvrent la voie à un mix énergétique moins carboné ».

Alors que la prochaine PPE Corse est en cours de discussion, une étude de Corsica Sole montre qu’un plan massif d’investissement dans le solaire permettrait en 10 ans de remplacer une centrale au fioul. Le solaire bénéficie par ailleurs de la chute du prix des panneaux et des batteries. « Il est devenu, explique Michael COUDYSER, directeur général de Corsica Sole, l’énergie la plus compétitive au monde, écologiquement et économiquement ».

A Giuncaggio, la production est en plus maximisée par l’emploi de technologies hautes performances. Corsica Sole a choisi les batteries lithium-ion Powerpack de Tesla, parmi les plus performantes du marché, et des panneaux haut-rendements SunPower. Installés sur des trackers, les panneaux (27 000 m2) pivotent pour suivre le soleil tout au long de la journée, optimisant la production.

Pour financer cet investissement de 20 millions d’euros, Corsica Sole s’est appuyé sur les banques Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse et BPI et sur le fond d’investissement Eurofideme 3 géré par MIROVA.

A propos
Corsica Sole conçoit, développe et exploite des centrales photovoltaïques. Premier producteur indépendant d’électricité en Corse, présent sur l’ensemble du territoire national et les DROM, c’est aussi l’un des leaders français du solaire associé à du stockage de l’énergie. Réunissant 50 collaborateurs, Corsica a aujourd’hui près de 100 MWc de centrales en exploitation ou en construction dotées de 60 MWh de capacité de stockage.

CP
Lien principal : www.corsicasole.com

            

Articles connexes

4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Seb

Encore un stockage pensé à l’envers…
Pourquoi rester sur ces “engagements d’injection”, alors que ces système fonctionnant par batteries seraient beaucoup plus utiles en étant pilotés à l’échelle du réseau plutôt qu’à celui d’une seule centrale, et ainsi participer à la réserve primaire et secondaire. Ça serait beaucoup plus efficace en permettant de se passer des centrales thermiques que l’on laisse à mi puissance toute l’année pour fournir ce service.
Avec le système actuel un producteur qui s’est engagé à produire une certaine quantité à un moment donné ne peut pas y déroger au risque de le payer très cher, tant bien même ça ne servirait à rien au moment précis ou ils l’appliquent (variabilité des productions pas complètement prévisibles à l’échelle d’une ile comme la Corse, consommation qui peuvent varier également).
En gros au lieu de chercher coute que coute à respecter les engagements pris la veille, même si ils ne sont plus d’actualité, il vaudrait mieux piloter ces équipements de stockage à batteries en fonction des besoins du réseau en temps réel.
C’est comme ça qu’on utilise ces équipements partout dans le monde (cf. par exemple la centrale Neoen à base de Powerpack Tesla en Australie par exemple dont la rentabilité est insolente)…
Il y a un sens à localiser ces équipements sur des sites de production d’énergie renouvelable de façon à en réduire les coûts de raccordement, mais les piloter uniquement en fonction de la prod de cette seule centrale, sur la base d’engagements pris la veille est un gâchis.

philouze33

+1
c’est un tout petit pansement sur la variabilité. on remarque qu’il n’y a même pas un kWh pour alimenter en soirée, tenir ces “engagements” va être effectivement très facile et peu cher.

Tant que le stockage ne peut pas assurer au moins le besoin sur les parties nocturnes, comment peut on parler “d’énergie la moins chère du monde” si celle ci requiert toujours un dimensionnement en couverture totale des autres énergies lorsque le soleil se cache ?

Jeanmanu

Le stockage permet de consommer de l’électricité solaire de jour comme de nuit.

Vous avez mal lu?

Seb

Votre raisonnement est parfaitement exact, sur un réseau qui ne serait alimenté que par du solaire…
En Corse, le réseau est certes alimenté par un peu de solaire (158MW), mais aussi un peu d’éolien (18MW), 200 MW d’hydroélectricité, une peu de biogaz, 150 MW de liaison sous marines et encore 160 MW de centrales thermiques, que l’on garde la plupart du temps à mi puissance pour garantir la réserve primaire.
Aujourd’hui, on bloque de nouveaux projets sans stockage pour respecter une règle limitant assez arbitrairement la puissance des Enr intermittentes à 50% de la puissance du réseau.
Dans ce contexte, si le but est de réduire les émissions de CO2 et de garantir une fourniture sûre d’électricité, les batteries devraient en premier lieu venir fournir des services réseau (soutien en tension et fréquence, aussi appelé réserve primaire) en remplacement des centrales thermiques, plutôt que de vouloir transformer des centrales PV en moyen de production 100% garanti à l’avance.
J’aimerais aussi connaitre le fonctionnement des heures creuses / heures pleines en Corse, car stocker de l’électricité PV pour recharger les chauffe-eau au milieu de la nuit est une sacrée aberration à l’heure des compteurs connectés !