Sortie du nucléaire : E.ON s’attend à une compensation

L’électricien allemand E.ON, l’un des 4 opérateurs de centrales nucléaires du pays a indiqué mardi son intention de poursuivre le gouvernement allemand et de lui réclamer des milliards d’euros après sa décision de sortir du nucléaire définitivement en 2022.

En effet, la coalition gouvernementale allemande a décidé lundi de fermer ses 12 centrales nucléaires d’ici 2022.

"Dans le même temps, l’entreprise s’attend à recevoir des indemnités financières liées à ces décisions", a indiqué E.ON dans un communiqué, ajoutant que cela devrait se traduire par "des milliards d’euros."

Cette décision spectaculaire qui a été prise sans concertation au niveau européen marque un retournement à 360°C du gouvernement d’Angela Merkel. De nature strictement politique pour certain, elle fait suite à l’accident de Fukushima intervenu en mars au Japon.

E.ON estime également que la taxe sur le combustible nucléaire est illégale lorsque celle-ci a été introduite dans l’objectif de prolonger la durée des plus anciennes centrales nucléaires du pays. Le numéro un allemand des services aux collectivités affirme qu’elle n’est pas en conformité avec la constitution et le droit européen.

Selon l’électricien allemand, "cette taxe est contre-productive face aux changements nécessaires dans le système énergétique. Elle prive le Groupe de milliards d’euros qui sont nécessaires aux investissements de transformation du cadre énergétique". Et de conclure, "elle impose également à E.ON un désavantage immense sur le marché européen concurrentiel."

Le ministère allemand des Finances a pour l’instant refusé de commenter l’annonce d’E.ON.

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jl06

On a beaucoup parlé des effets néfastes du moratoire sur la filière photovoltaïque en France, mais que penser des industriels de l’énergie en Europe? Annoncer la sortie du nucléaire sans consultation, sans communiquer de plan à long terme, sans proposer de mesures d’accompagnement, c’est provoquer l’inquiétude, les tensions et les réactions antagonistes de ceux qui se sont engagés dans cette filière jusque-là: industriels, actionnaires, employés… Et si la filière nucléaire peut exprimer son mécontentement, à juste titre dans ce contexte, celle du charbon doit sentir la pression monter également: il faut s’attendre à ce qu’on leur impose de fortes réductions de leurs émissions de CO2 notamment pour rester dans le cadre des objectifs 2020 de réduction de GES alors qu’on leur demandera de produire davantage pour compenser l’arrêt des centrales nucléaires. Mais dans la mesure où l’on peut subitement décider de sortir du nucléaire, on risque a fortiori de décider de sortir du charbon tout aussi rapidement. Qui va donc financer cette filière de production et les dispositifs de CSC associés si l’horizon d’exploitation est tellement incertain? Si la fiscalité (CO2 en particulier) n’est pas stable? Qui présentera les garanties nécessaires aux investisseurs et aux industriels? Tout ça ne doit surprendre personne, et certainement ceux qui ont provoqué le changement de cap par leurs décisions. Que peut-on donc attendre de cette situation? Sans doute une très forte augmentation du prix de l’énergie de façon à financer, sur les décennies à venir, la sortie annoncée du nucléaire fissile, la transition par une dépendance accrue aux fossiles et le captage et la séquestration de carbone, la progression des parts des énergies renouvelables tout en préparant des mesures de réduction importante de la consommation énergétique. Même si la méthode n’est pas très élégante, dans l’urgence croissante, elle a le mérite de mettre le problème à plat et de nous préparer tous à prendre nos responsabilités: que sommes-nous prêts à payer pour maintenir l’accès à l’énergie? Allons-nous payer en euros aujourd’hui? Repousser la facture à demain? Ou même la convertir en dégradations environnementale pour espérer qu’elle sera payée par nos successeurs? Face à ses stratégies fondamentales, il faudra bien repenser aux conséquences des contraintes supplémentaires que nous choisissons d’imposer, car il va devenir clair qu’elles ont un coût. Entre risque sanitaire, prix de l’énergie, style de vie et quelques autres paramètres, il y aura des choix à faire. Il semble qu’on nous y prépare.

timhinch

un retournement à 360°, fichtre!! Quoique… si je me retourne de 36O°, il me semble que ma nouvelle direction n’est guère différente de l’initiale. Je dis ça…

Villemartin

Est-ce crédible ? Oui Il ne s’agit que de construire quelques centrales à gaz pour remplacer les tranches nucléaires, en 10 ans. Mais les allemands savent le faire. Et construire quelques centrales à gaz supplémentaires pour les nuits (sans solaire) et les jours sans vent, ce qui signifie tous les investissement dans le renouvelable en double, mais les allemands sont riches.

Dan1

Ce 360° d’Angela me paraît tout à fait crédible, mais la figure de style qui permet d’afficher un incontestable mouvement de grande amplitude pour revenir à son point de départ s’appelle une pirouette. On peut donc affirmer que le gouvernement allemand n’est pas resté immobile suite à l’affaire de Fukushima ! Il était urgent de mettre un frein à l’immobilisme comme aurait dit un politique célèbre d’outre-Rhin (pour Angela). Quant à savoir si l’allemagne peut sortir en dix ans du nucléaire et du fossile électrogènes, je dirai oui car il y a… Négawatt. En 2010, l’Allemagne à produit son électricité à 83% avec du fossile et du fissile, mais il reste 13% d’EnR. Avec le triangle “sobriété, efficacité, renouvelable” on devrait y arriver. Admettons que les EnR montent à 20% en 2020, avec 40% de sobriété et 40% d’efficacité, le tour est joué. Bon sinon il reste le gaz… et là aussi les Allemands savent faire !

Guydegif(91)

360° c’est en effet un tour complet pour rien…et se retrouver dans la même direction qu’avant, ce que ne voulait pas dire l’auteur de l’article. Essayons du 180°, là c’est radical ! Pour du 90°? ou du 270°? ce serait un virage à angle droit donc un peu abrupt. Dans tous les cas de figure ça risque de secouer qq peu ! A+ Salutations Guydegif(91)

Tassin

Une petite nationalisation d’E.ON serait une bonne issue à voir ces couinements de financiers déçus.

chelya

La politique de sortie du nucléaire en 2022 avait été décidé par le gouvernement Shroder il y a plus de 10 ans, ce n’est donc pas une décision “subite” puisque toute la politique énergétique allemande est programmé dans ce sens (énergie renouvelable et efficacité énergétique)… Ce qui était “subite” c’était la décision de prolonger le nucléaire par Angela Merkel alors qu’il n’y avait aucun moyen de financer la sécurisation des centrales allemandes, le fait que Fukushima implique une augmentation de ses dépenses de sécurités a fait qu’il était dès lors impossible pour l’Allemagne d’improviser une relance du nucléaire…

chelya

La politique de sortie du nucléaire en 2022 avait été décidé par le gouvernement Shroder il y a plus de 10 ans, ce n’est donc pas une décision “subite” puisque toute la politique énergétique allemande est programmé dans ce sens (énergie renouvelable et efficacité énergétique)… Ce qui était “subite” c’était la décision de prolonger le nucléaire par Angela Merkel alors qu’il n’y avait aucun moyen de financer la sécurisation des centrales allemandes, le fait que Fukushima implique une augmentation de ses dépenses de sécurités a fait qu’il était dès lors impossible pour l’Allemagne d’improviser une relance du nucléaire…

ccsiaix

tapez “Schroder nord stream” sur exalead ……

yp

maintenant qu’un gouvernement prend une décision intelligente et en accord avec les aspirations de sa population, et en plus sans se soucier des intérêts économiques, fiou mais où va le monde…