Transition énergétique : la solution de l’hydrogène

Avec la crise qui dure, difficile de faire passer la transition énergétique comme une priorité auprès de tous les gouvernements. D’ailleurs, même si l’exécutif français affiche une ferme volonté de ne pas se dessaisir de cet enjeu crucial, force est de constater que tout n’est pas fait dans l’Hexagone pour assurer un avenir moins pollué et dangereux aux jeunes générations. Les aides pour l’installation d’énergies éolienne et photovoltaïque sont globalement en recul et les pressions sont de plus en plus importantes pour que la France entame l’exploitation de son gaz de schiste.

La transition énergétique est dans une phase difficile et il est nécessaire de s’appuyer sur de nouveaux ressorts pour ne pas végéter trop longtemps à un carrefour dangereux placé sur le long chemin de la transition énergétique. Afin de prendre la bonne route, une solution trop rarement mise en avant est l’hydrogène (H2) dont les utilisations remplissent tous les critères d’énergie propre et durable.

Le stockage de l’énergie ou un casse-tête résolu par l’hydrogène

La transition énergétique, en plus de se confronter à une réalité politique compliquée, doit résoudre des équations techniques complexes. La plus difficile d’entre elles n’est autre que le stockage de l’énergie. Le solaire, l’éolien et l’énergie marémotrice sont les exemples les plus connus d’énergies propres, mais intermittentes. Les consommateurs sont tributaires d’un fonctionnement qui ne peut être assuré à tout moment. Pas de soleil ? Pas d’énergie. C’est simple et peu pratique. Le stockage de l’énergie est donc devenu un défi passionnant qui doit passer des cercles scientifiques et industriels à ceux plus politiques et au grand public. En d’autres mots, il faut développer l’hydrogène et lui permettre de remplir son rôle dans la transition énergétique.

L’hydrogène est un vecteur d’énergie stockable et transportable. Il est possible de l’utiliser quand cela est nécessaire et l’intermittence est alors un obstacle franchi avec aisance. L’hydrogène produit par électrolyse de l’eau n’émet aucune émission de gaz à effet de serre. Un atout incontestable à l’heure où le zéro carbone est le but affiché par tous les acteurs de la lutte en faveur de l’environnement. Pourquoi donc cette énergie n’est elle pas développée et ne rencontre qu’un lointain écho auprès du quidam ?

Le coût, oui, mais lequel ?

Comme pour tout, une autre réalité se dresse devant les innovations – même les plus géniales —, l’argent. L’hydrogène 100 % décarbonnée n’est pas encore bon marché et il faut compter entre 5 et 10 euros par kilogramme d’hydrogène quand son coût de transport reste également encore élevé. Techniquement, nous disposons d’une solution viable et qui n’a pas d’équivalent. Il est nécessaire que les pouvoirs publics prennent à bras le corps la problématique de l’hydrogène et se donnent les moyens notamment financiers de le développer. Sans les aides de l’Etat, le solaire et l’éolien ne seraient aujourd’hui que dans leur préhistoire. Une politique d’envergure doit aussi être menée en faveur de l’hydrogène. Il est inconcevable qu’une énergie aussi utile et propre ne soit développée que par les constructeurs automobiles japonais les plus en pointe. Nul doute que les travaux parlementaires de MM. Jean-Marc Pastor et Laurent Kalinowski seront déterminants pour l’avenir de l’hydrogène en France et donc de la transition énergétique.

Si le coût économique est aujourd’hui relativement important, une baisse sensible est à prévoir avec un développement rapide possible. Industriellement, la France est prête. Des entreprises comme Areva ou Air Liquide (leader dans le domaine) ont le niveau technique pour entreprendre un développement rapide, mais sans l’Etat cela est presque impossible. Si le Gouvernement français est vraiment engagé dans la transition énergétique alors les premières pièces seront poussées sur l’échiquier environnemental.

Certes, l’Etat n’est pas omnipotent, mais en matière d’énergie son soutien est indispensable. Le développement des énergies renouvelables les plus en vue , et les réseaux intelligents sont sortis des esprits des ingénieurs pour devenir des réalités tangibles grâce à l’action des pouvoirs publics. Gazpar et Linky, les deux projets de réseaux intelligents les plus développés actuellement ont un coût relativement important, mais les bénéfices à court, moyen et long termes sont assez grands pour que les pouvoirs publics aient appuyé leur généralisation. L’hydrogène doit connaître le même destin si l’on veut éviter un coût environnemental bien trop pesant à bien des égards.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Energiks

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