Travailler plus… pour polluer plus ?

Des analyses réalisées par plusieurs ONG américaines et canadiennes laissent à penser que les pays où la durée moyenne du temps de travail est plus grande sont globalement plus polluants et que le manque de temps de loisirs induit des types de consommation et de divertissements qui entraînent des effets pervers en termes de développement durable.

Les actifs dont les journées sont plus longues ont une empreinte environnementale plus importante, par exemple en ayant davantage recours aux produits emballés et conditionnés (fast-food, eau en bouteille, etc.). Il est en outre fréquent, toujours selon les ONG, que les revenus supplémentaires résultant du surcroît d’activité soient dépensés de manière peu respectueuse de l’environnement.

Certains activistes sociaux américains et canadiens font le constat que, contrairement aux nations européennes qui ont réduit le temps de travail, les Etats-Unis ont fait le choix, à l’ouverture de l’ère de l’automatisation dans les années 1970, de mettre la main d’oeuvre en compétition avec les automates. Ce choix aurait mécaniquement provoqué la chute des salaires et l’augmentation conjointe des heures travaillées pour maintenir les revenus.

Une campagne, "Take Back Your Time" est actuellement lancée aux Etats-Unis. Elle appelle à une réglementation fédérale garantissant trois semaines de congés payés et espère en faire un thème de la campagne présidentielle à venir. Les Etats-Unis sont la seule nation industrielle qui n’offre aucune protection pour les congés. Un quart des travailleurs américains ne bénéficie d’aucun congé payé.

Les Etats-Unis, où la durée annuelle du travail excède de 5 semaines celle du Royaume-Uni et de 12,5 semaines celle de l’Allemagne, représentent 22% de la consommation mondiale d’énergies fossiles et produisent 50% des déchets solides du monde. Selon certains scientifiques, il faut voir dans ces chiffres des indicateurs du prix environnemental à payer pour une société où dynamique économique et bien-être sont trop souvent synonymes de consumérisme et de matérialisme. Aujourd’hui, un américain consomme 53 plus de biens qu’un chinois.

BE Etats-Unis numéro 80 (25/05/2007) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/42954.htm

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