Trop de bioéthanol dans l’air, un danger pour l’homme ?

Des scientifiques de l’Université de Miami** ont affirmé avoir découvert une technique permettant de suivre les panaches atmosphériques urbaines grâce à la signature isotopique unique émise par les émissions de particules des véhicules.

Brian Giebel, un étudiant diplômé en chimie marine et atmosphérique a découvert que le biocarburant – éthanol / essence – du véhicule n’était pas complètement brûlé.

Par ailleurs, l’éthanol dégagé par l’échappement moteur possédait une plus forte proportion isotopique (du ratio 13C / 12C) par rapport aux émissions naturelles issues de la plupart des plantes vivantes. En d’autres termes, le maïs et la canne à sucre utilisés pour fabriquer les biocarburants confèrent une signature chimique unique qui est liée à la façon dont ces plantes (photo)-synthétisent leurs nutriments.

L’équipe suggère que la signature chimique unique de l’éthanol pourra être utilisée pendant les campagnes d’échantillonnage des avions afin d’identifier et de suivre les panaches lorsque ces derniers s’éloignent des zones urbaines.

Brian Giebel a recueilli et analysé l’air du centre ville de Miami et du Parc national des Everglades. Il a ainsi constaté que 75% de l’éthanol de l’air de Miami provenaient de biocarburants d’origine humaine. Par contre, dans les Everglades la majorité des particules d’éthanol présent dans l’air étaient émises par les plantes, et cela, même si la pollution urbaine avait tendance à s’ingèrer sur une partie du Parc national.

Des échantillons d’air provenant des 2 sites ont été soumis à une analyse scientifique, tout d’abord pour séparer les éléments en utilisant la chromatographie en phase gazeuse, puis en brûlant chaque composant. Le dioxyde de carbone résultant a été soumis à un spectromètre de masse, où les chercheurs ont pu mesurer l’abondance de chaque isotope de carbone.

"D’après les estimations des émissions mondiales, les plantes dégagent 3 fois plus d’éthanol que les sources anthropiques", a expliqué Brian Giebel. "Si la part d’éthanol utilisée dans notre carburant continue d’augmenter, les émissions en provenance des véhicules devraient finalement dépasser les émissions naturelles. Ceci est particulièrement critique dans les zones urbaines parce que la majorité d’éthanol contenu dans l’atmosphère est converti en acétaldéhyde (ou Ethanal), un composant très réactif considéré comme un produit toxique, (NDLR : voir cancérigène suspecté), pour l’homme."

Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue "Environmental Science & Technology", sous l’intitulé "Nouvelles applications pour l’utilisation d’éthanol dans les carburants automobiles : Un traceur isotopique stable pour les entrées de combustion (fossile et Bio-carburant) dans l’atmosphère"

** Rosenstiel School of Marine & Atmospheric Science

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Benargi

Je rappelle que l’essence sans plomb est étiquetée “Toxique” dans le classement européen des produits chimiques…