UE : un forum pour une “énergie nucléaire durable”

L’Europe dispose du premier secteur nucléaire dans le monde, un tiers de son courant électrique étant produit par des centrales nucléaires.

C’est à partir de ce constat, et pour maintenir le développement du secteur que Bruxelles annonce aujourd’hui la mise en place d’une plateforme technologique pour l’énergie nucléaire durable.

Cette plateforme vise à réunir chercheurs et entreprises afin de définir et de mettre en œuvre un agenda stratégique de recherche et la stratégie de déploiement correspondante. Elle vise à encourager une démarche entièrement intégrée en matière de recherche en Europe.

Cette annonce intervient alors que se négocient la stratégie européenne sur les questions énergétiques.

«Pour les pays qui font le choix du nucléaire, cette énergie contribuera pour une très large part à la solution des problèmes de la sécurité de l’approvisionnement et de la réduction des gaz à effet de serre», assure dans un communiqué M. Janez Potocnik, membre de la Commission chargé de la science et de la recherche.

"Il est clair qu’en ce qui concerne l’énergie nucléaire, nous devons répondre à deux préoccupations importantes: garantir sa compétitivité économique, mais surtout la rendre aussi neutre que possible sur le plan de l’environnement et de l’héritage que nous transmettons aux générations futures." a-t-il ajouté.

"La recherche peut fournir une réponse à ces préoccupations, notamment en ce qui concerne l’innovation et la prochaine génération de centrales nucléaires, avec une sûreté et une efficacité accrues, une réduction notable des déchets nucléaires et des solutions de recyclage et de stockage durables."

La plateforme technologique européenne réunit toutes les parties prenantes à l’énergie nucléaire pour mettre en œuvre leurs idées quant au développement futur du secteur et afin de  déterminer quelles recherches sont nécessaires pour les mettre en pratique.

Elle devra fournir des recommandations et des conseils de spécialistes à la Commission européenne ainsi qu’aux gouvernements nationaux pour aider à définir et à concentrer les efforts et les budgets sur des priorités qui font l’objet d’un consensus à l’échelon communautaire.

l’Europe espère voir ainsi se renforcer la base scientifique de l’Union ainsi que le dialogue sur des problèmes cruciaux tels que la gestion des déchets et la sécurité et la protection des populations en ce qui concerne les risques radiologiques.

            

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Gerbiol

Ah mais voila … une pénurie mondiale d’uranium se produira dès 2015 et la production d’uranium atteindra son maximum en 2025 avant de diminuer, entraînant la diminution de la production d’électricité nucléaire. Lisez donc : Aucune autre technologie nucléaire ne sera disponible avant 2040. Le prix de l’uranium a été multiplié par dix en quatre ans et le coût du combustible nucléaire prend une importance croissante dans le coût de l’électricité nucléaire qui ne sera plus du tout compétitive en 2030-2040 (selon les lieux) avec l’éolien ou le photovoltaïque pour produire de l’électricité.

mega/negawatt ?

L’abandon de l’électricité nucléaire à court et moyen terme serait une catastrophe écologique et économique. Les faits suivants sont incontestables : 1/ il n’est pas possible de se passer d’électricité nucléaire à court et moyen terme : le nucléaire est une énergie de base (24h/24) et ne pourrait être remplacée que par la production thermique fortement émettrice de CO2 (cf. les émissions de l’Allemagne), et surement pas par de l’énergie éolienne ou solaire intermittante 3/ le nucléaire nous assure une plus grande indépendance énergétique et permet de maintenir de nombreux emplois : parce que le coût du kWh nucléaire est principalement lié aux dépenses de construction et de personnel (>90% du coût de production). Il n’y a donc pas de filière miracle (sauf l’abstinence = négawatt), et l’optimum est dans la diversité des filières : énergies renouvelables comme nucléaire…

Leon

Rappelons qu’outre le problème des déchets qui seront au mieux enfouis, se pose le problème autrement plus inquiétant du démantèlement des centrales. L’attente de baisse de la radioactivité permettant le démantèlement du coeur du réacteur est actuellement estimé à 40 ans pour les plus optimistes et jusqu’à 75 ans voir plus pour les pessimistes. Sans parler du coût qui est actuellement estimé au trois quart de celui de la construction dans l’état actuelle de nos ressources. Nous verrons, d’ici une cinquantaine d’années, alors que les actionnaires des société détentrices des centrales se seront partagé les bénéfices de leur exploitation, et que le prix du baril de pétrole aura augmenté dans une mesure qu’il nous aujourd’hui impossible d’imaginer, nous saurons alors se qu’il fallait penser de la parenthèse nucléaire.

Jerome

Ce n’est pas possible car les centrales sont des constructions qui ont un caractère “irréversible” (contraire au développement durable) et l’uranium est une ressource épuisable… De qui se moque t’on ?

Christophe

L’Europe se préoccupe enfin du nucléaire. C’est l’énergie du 21ième siècle (et des suivants peut-être). On n’utilise que 1% de l’uranium, les surgénérateurs peuvent l’utiliser à 100% ou passer au thorium, encore plus abondant que l’U. Pénurie? Quelle pénurie! Il est de plus en plus urgent d’arréter d’émettre du CO2. Même si les pays nantis peuvent accepter une diminution de leur consommation, comment faire accepter à toute la planète une part plus faible? Il faut envisager de développer très vite l’énergie nucléaire, seule capable de remplacer les énergies fossiles, sur toute la planète.

jean pierre

il est clair qu’il faut limiter nos rejets en co2 au strict minimum, pour l’instant le nucléaire nous apporte une partie de la solution, mais on pourait faire encore mieux Sachant que les 2/3 de la puissance d’un réacteur est évacué en eau chaude dans l’environnement. il serait possible en dissiminant des réacteurs de puissance modérée de récupérer une energie actuellement gaspillée pour remplacer nos chaudiéres fioul aux fins de chaufage urbain, de chauffage de serres maraîcheres et horticles et autres. cela implique un changement des mentalités, mais il faudra dans les décénies à venir faire des choix techniques avec des avantages et inconvénients

Elsa

Pour réduire les émissions de CO2, il faut commencer par réduire les besoins en chauffage par une très bonne isolation des bâtiments et en pratiquant l’architecture bioclimatique dans la construction. Ensuite, il faut réduire l’usage de l’automobile qui est le principal producteur de CO2 et voir du côté de l’agriculture et de l’élevage, dont le méthane pourrait être récupéré et utilisé pour produire de l’énergie (le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2). La pénurie de l’uranium dans quelques années est bien connue des géologues et des entreprises minières, voir ici par exemple : : : : La diminution par la suite de la production d’uranium est connue aussi et les espoirs de certains dans d’autres techniques nucléaires n’y changeront rien. Ces générations futures arriveront bien trop tard, quand le nucléaire aura commencé de quitter la scène. A l’évidence, l’industrie nucléaire cherche à vendre le plus possible de réacteurs avant que les décideurs, pour l’essentiel des politiques très mal informés des réalités énergétiques, ne prennent conscience de la situation.

Gabriel

On parle de compétitivité de l’énergie nucléaire dans cet article mais aussi très souvent dans d’autres débats. Cependant je n’ai encore pas trouvé d’étude approfondie de l’ensemble des couts des différentes filières de production électrique. Quelqu’un aurait il des suggestions?

Dan1

Entre autre chose, lisez le rapport Charpin de 2000 (274 pages) et le rapport n° 357 du Sénat (246 pages), c’est copieux et bien argumenté. Il y a bien d’autres d’autres publications, quand on cherche… on trouve !