Un besoin accru de concurrence sur le marché français

La construction d’un deuxième EPR français par un acteur énergétique autre que l’opérateur historique "EDF" serait "un élément de concurrence", a affirmé hier, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Philippe de Ladoucette.

Le marché français de l’énergie semble caractérisé par une certaine faiblesse de la concurrence alors que le marché s’est ouvert, il y a un peu plus d’un an pour les particuliers. La taille des acteurs alternatifs, mais aussi le maintien des prix réglementés, le manque d’informations du grand public sont autant de freins pour "la conquête rapide" de parts de marché détenus par les opérateurs historiques (EDF et GDF).

Des statistiques à l’appui (Src – CRE) :

Au 31 mai 2008, onze mois après l’ouverture du marché, 221 000 sites (soit 0,75 % du marché), sur un total de 29,5 millions, ont choisi un fournisseur alternatif en électricité contre 112 000 au 31 mars 2008. Sur le marché du gaz, 175 000 sites (soit 1,6 % du marché), sur un total de 11 millions, ont fait le même choix contre 128 000 au 31 mars 2008.

Lors des mises en services effectuées pour les emménagements au cours du mois de mai 2008, 19% des consommateurs résidentiels et non résidentiels ont fait le choix d’un fournisseur alternatif de gaz et 5% ont fait celui d’un fournisseur alternatif d’électricité.

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Fim

je ne vois pas dans quel sens l’ouverture du marché est une “besoin” ?cela voudrait dire que cette ouverture est forcément une bonne chose et qu’il faut s’y plier… 

Dan1

Assez d’accord, pourquoi avons nous un “besoin” de concurrence ?Je crois qu’il faudrait expliquer au français à quoi va servir la concurrence qui est normalement un moyen et non une fin.Je cite : “le manque d’informations du grand public sont autant de freins pour “la conquête rapide” de parts de marché détenus par les opérateurs historiques (EDF et GDF).” Il faut expliquer aux français pourquoi il est si urgent que des opérateurs pas forécment producteurs, prennent les parts de marché détenus par EDF et GDF. S’ils manquent d’informations, il faut les informer !  Je note d’ailleurs, que la CRE parle “d’élément de concurrence”.Pour reconcilier les européens avec l’Europe, il faut leur offrir autre chose que la concurrence et l’ouverture des marchés comme horizon et idéal. 

Geo

Les seuls pays où la concurrence ne se pratique pas sont les pays les plus pauvres, gangrénés jusqu’à la moelle…Quant on veut privilégier le  nucléaire, on nous dit qu’il n’y a pas meilleur coût puisqu’il se situerait aux environs de 2,8 cents le kwh : mais alors, pourquoi nous le vendent-ils 250 % à 300 %  plus cher ?Pourquoi nos généreuses compagnies des eaux et géants divers, se sont précipités dans l’énergie : parce que tant qu’il n’y a pas trop de concurrence, ils ont des rendements extraordinaires en vue……………………….. Souvenez-vous du vase de France-Télécom !

Dan1

Jusqu’à preuve du contraire EDF producteur ne vend pas l’électricité 3 fois plus cher au particulier.Regardez simplement votre facture !Sur la mienne en 2007 pour 446 Euros au total et 3600 kWh, je paye seulement 130 Euros à EDF pour la production ce qui donne un kWh produit à 3,6 centimes d’Euros , je donne aussi 92 Euros d’abonnement mais qui ne sont pas imputables majoritairement à EDF (il devrait logiquement y avoir une part RTE et ERDF). le reste c’est RTE et EDRF (qui n’existe que depuis janvier 2008) pour 115 Euros, 16 Euros de CSPE et 93 Euros de taxe (collectivités locales et Etat).N’importe quel français peut vérifier cela immédiatement.Le producteur, ou plutôt le vendeur alternatif, ne pourra jouer que sur le tarif du kWh produit (qu’il aura peut être acheté à EDF d’ailleurs) et éventuellement une partie de l’abonnement, en aucun cas, il ne sustituera à RTE et ERDF. Sa marge de manoeuvre est donc très étroite.Si je ne considère que la production, EDF m’a vendu en 2007 le kWh 0,8 centimes (+ 28,8 %)  plus cher que le coût affiché de 2,8 centimes pour le nucléaire. Si je mets la totalité de l’abonnement dedans, 3600 kWh me coûte 130 + 92 = 222 Euros ou 6,16 centimes le kWh comparé à 2,8 = + 3,36 centimes ou +120 %.Où sont les 250 à 300 % ??? information ou désinformation ?Qui peut croire que la concurrence va réduire la totalité de la facture, le producteur n’a pas de prise sur plus de la moitié du montant. Quand vous payez plus de 400 Euros de facture d’électricité, il ne faut pas croire que tout va dans la poche d’EDF.De toute façon, progressivement avec les bourses d’énergie, on va forcer EDF à vendre ses kWh au prix marginal, c’est à dire plus cher et pratiquement jamais basé sur le coût du nucléaire (voir David Spector, l’Electricité : faut-il désespérer du marché ?).Pas de concurrence = prix plus cher = vision dogmatique. Je crois que beaucoup de français l’ont compris, voir l’article du monde et surtout les commentaires qui y sont rattachés.   

Francois

Oui, seule la partie énergie est ouverte à la concurrence.Le transport/distribution représente autour 50% de la facture HT pour les particuliers.EDF, et GDF ont filialisé à contre coeur leur ex-structure commmune de distribution en 2 filiales de distribution Erdf et Grdf.  Dont les voitures d’ailleurs pour la petite histoire circulent toujours dans les rues avec le logo EF GDF ( ce qui leur fait de la pub concurrentielle gratuite).  L’étape suivante, cad la séparation patrimoniale avec la maison mère qui a été repoussée suite au lobbying Franco-Allemand, est inélutable. D’ailleurs, il est assez amusant de voir que la c. Européenne utilise pour arriver à ses fins sur la séparation patrimoniale la même technique que notre désormais Président N.S. lorqu’il était ministre de l’économie pour le passage en SA d’EDF. “Je cherche des malversations, je menace côté justice, et j’obtiens du coup ce que je voulais en échange de l’abandon de l’enquête”. N.S. avait fouillé du côté des comptes du Comité d’Entreprise d’EDF pour le passage en SA, la CGT ( ultra majoritaire chez EDF & GDF) n’avait absolument pas bougé contre le passage en SA.  Idem pour l’allemand EON qui a proposé de vendre ses réseaux en l’échange d’arrêt des 2 enquêtes de la CE qui le visaient pour comportements anticoncurrentiels dans le secteur de l’électricité.  Effectivement, ce qui est une grande force de l’ouverture du marché en énergie Gaz & Elec en France, c’est que la partie transport/distribution de l’énergie est gérée par un opérateur indépendant de tous les opérateurs du marché concurrentiel, avec un tarif public le même pour tout le monde. Ce qui ne permet pas aux opérateurs intégrés EDF ou GDF -comme en Allemagne- d’augmenter leur prix de distribution pour se refaire des marges qu’ils ont perdu sur la partie énergie ouverte à la concurrence.En revanche, l’état ( la CRE comptant pour du beurre) utilise son pouvoir sur les tarifs de transport & distribution de manière pas toujours cohérente avec l’ouverture du marché & le passage en SA de GDF et EDF. Il y a plusieurs exemples où le tarif de distribution a augmenté uniquement pour les clients du marché ouvert, et l’état a demandé à EDF ou GDF de garder le tarif intégré historique au même niveau. Ca veut dire que l’état a sciemment accru l’écart de prix entre le prix payé par les clients sur le marché ouvert, et le prix payé par les clients sur les tarifs publics.Question tarif, 2 secrets de polichinelle en France :- les tarifs verts (donc des entreprises ) sont trop bas, et sont financés par les tarifs Bleus (particuliers et commerçants). – les particuliers via la CSPE  de leur tarif Bleu financent le fameux tarif de retour dont bénéficient en France les ténors mondiaux de la chimie, de la papeterie, du pétrole ( qui ont obtenu leur fameux TARTAM en faisant du chantage à la délocalisation…).Comme quoi, tout ne va pas forcément dans le meilleur des mondes possibles au pays des tarifs publics. Mon avis est qu’il faut un “tarif” de gros de production, un espèce de tarif de rachat du Kwh nucléaire, qui garantisse pour le producteur une rentabilité autour de 10% ( comme le tarif public de distribution).  Là, je parle en Elec où on a la chance de maîtriser nos couts de production ( sachant que le point mort pour l’EPR Finlandais est estimé quand même à 68 E/Mwh, soit bien plus que le tarif vert actuel des entreprises en france). Pas en gaz, où on est importateur à 100%, et donc forcément avec des prix indexés sur le pétrole.Ca permettra ensuite aux commercialisateurs du marché ouvert d’être sur le même pied d’égalité pour offrir des nouveaux services au client, et d’avoir la stratégie de prix qu’ils veulent. Même 5% de baisse sur sa facture totale, ca intéresse de plus en plus de monde !

Geo

Contester que la concurrence soit le meilleur chemin sur la route du meilleur rapport qualité/prix, c’est nier le principe de la liberté et le passé nous a suffisamment renseigné quant aux régimes qui la niaient……………………………………………………………… Ecrire qu’une électricité produite à 2,8 c puis revendue entre 7,23  et  8 c,  soit entre 250 et 300%,  serait de la désinformation  :  c’est carrément surprenant !!!!!!Même si l’on doit effectivement prendre en compte  le transport, à qui va-t-on réussir à faire croire que le transport coûterait la même part que la production ?………………………….. Pour gagner du pouvoir d’achat pour le plus grand nombre, il faudra faire le ménage à tous les étages  de la maison, et faire tout pour éviter que le plus petit nombre ne picore trop sur le dos du plus grand nombre : on l’a vu avec l’alimentaire, les carburants, le téléphone etc…on le voit avec l’eau concédée, et on va le voir avec l’électricité, surtout si elle devient la prépondérante pour la mobilité et les transports.