Zapatero donne sa vision de l’Europe énergétique

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, a présenté mercredi au Parlement européen le programme de travail contenant les lignes d’action du gouvernement à la tête de l’UE pendant les six prochains mois.

Il a présenté les domaines prioritaires de coordination afin d’obtenir une économie durable dans le cadre de la compétitivité et de la durabilité environnementale et sociale.

Concernant l’aspect énergétique, le nouveau président de l’UE a déclaré :

"Au cours de ces dix dernières années …  notre dépendance énergétique a augmenté de neuf points: nous sommes passés de 44 à 53 % de dépendance énergétique pour l’ensemble de l’Union européenne. Ces neuf points supplémentaires se traduisent exactement par 67.000 millions d’euros. Vous savez ce que représente cette quantité ? Elle représente pratiquement la même quantité que celle que tous les pays de l’Union européenne consacrent à l’investissement public en R+D+i. Il nous est nécessaire de changer notre dépendance énergétique et de la réduire, parce que sans cela notre faiblesse économique augmentera".

"Que devons-nous faire dans le domaine énergétique ? Nous avons fait des progrès, mais pas ceux que nous souhaitions. Nous devons absolument créer un marché commun de l’énergie qui rendra toute l’Union ainsi que son économie plus fortes. Pour cela, il y deux éléments clés : interconnexions énergétiques –les perspectives fixées en 2002 n’ont pas été atteintes — et un cadre régulateur commun qui consolide un marché commun de l’énergie".

"Si nous arrivons à instaurer des interconnexions énergétiques dans le Sud, dans l’Est et dans le Nord de l’Europe; si nous accordons une grande priorité au fait de doter la Commission de pouvoirs, nous verrons alors comment notre dépendance énergétique se réduira et nous encouragerons le développement des énergies renouvelables qui, de part leur nature propre, requièrent une certaine versatilité au moment de la distribution de l’énergie".

"L’Europe ne parviendra pas à gagner le leadership de la compétitivité économique tant qu’elle n’affrontera pas résolument l’interconnexion énergétique dans tous ses domaines déterminants ainsi qu’un marché commun".


Concernant le volet industriel, et notamment le secteur automobile, José Zapatero a déclaré :

"Le troisième domaine est l’économie ou l’industrie durable. Je ne vous citerai qu’un seul exemple qui nous semble prioritaire de développer dans le contexte de lutte contre le changement climatique : nous voulons mettre en oeuvre, aidé de la Commission, un plan de développement du véhicule électrique. L’industrie de l’automobile va subir une grande transformation, qu’elle a déjà en partie commencée".

"Dans ce domaine industriel, si nous misons de manière intégrée, en tant qu’européens, sur une vision conjointe, partagée et sur une stratégie commune de la voiture électrique, nous concourrons à réduire notre dépendance énergétique, nous contribuerons à la lutte contre le changement climatique ainsi qu’à l’innovation technologique qui sera apportée, sans nul doute, par le véhicule électrique et qui, en outre, sera directement liée à l’industrie des technologies de l’information et de la communication".

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Dan1

Sur le site de l’INSEE, j’ai eu une vision à propos de l’Espagne : Son indépendance énergétique s’est fortement dégradée : En téléchargeant la feuille Excel, on voit clairement que de 1973 à 1990, la situation s’est améliorée passant de 21,6 à 37,9 %. Le hic, c’est qu’à partir de là ça s’est fortement dégradé : en 1997, l’Espagne passe en dessous de 30 %, puis en dessous de 25 % en 2002, puis arrive à 21,7 % en 2006. On comprend donc pourquoi Zapatero s’inquiète… pour l’Europe. Au-delà de la présidence de l’UE, il parle en connaissance de cause et peut s’appuyer sur l’expérience de son pays. Pour le consoler, on dira que l’Italie est plus mal. Mais elle a eu le “courage” de stopper son programme nucléaire… elle. Bon, ben sinon, il va falloir installer pas mal d’éoliennes encore, 18 GW ne suffisent pas.   

marcob12

Les illusions espagnoles d’indépendance énergétique, bien sûr. De 1985 à 2008, la consommation électrique des espagnols a été multipliée par un facteur 2,5. Ce n’est évidemment pas le schéma allemand, anglais ou français et pas celui de l’ensemble de l’europe. Les espagnols qui consommaient 115 TWh en 1985 (pour 39 millions d’habitants) viennent de s’électrifier rapidement tout simplement… Evidemment l’éolien partant de zéro n’a pu suivre et ils ont eu recours aux énergies fossiles si chères aux écologistes (en deuxième choix après le retour au moyen-âge pour tout le monde). Peu de chose dans cette vision : comme d’habitude les politiques courent après les évènements au lieu de les anticiper. Au peak-oil on va rire.

Sicetaitsimple

Je vous (Dan1 et marcob12) trouve un peu cyniques. L’Espagne a eu à faire face ces dernières années à une croissance très importante, donc des besoins en energie très importants, et elle a fait face avec tous les moyens ,le gaz notamment, mais aussi en développant massivement de l’éolien et récemment du solaire, même si le solaire a été ce qui est normal freiné dès 2009.Ceci dit, au delà du débat sur ce qui aurait été idéal d’un point de vue économique, l’espagne reste un laboratoire de ce qui va se passer en Europe ( avec l’irlande, le Portugal,le Danemark, l’Allemagne même si c’est un cas très particulier,…). Elle aurait pu faire le choix du tout gaz, mais elle a aujourd’hui env. 15% de production d’éolien et 2 à 3% de solaire…Pas mal, non?

marcob12

Je ne suis pas tétanisé face aux centrales à gaz espagnoles. Dans ce type de centrale ce qui coûte le plus cher (de loin) est le combustible et donc elles ne sont pas forcément dans le paysage pour un demi-siècle et plus (contrairement au nucléaire). D’autres moyens de gérer l’éolien vont arriver (ils ont un programme de STEP par ex), mais ils sont loin de pouvoir exploiter leur potentiel on-shore (environ 2500 TWh/an) et leur potentiel off-shore est très limité (500 TWh/an semble-t’il). Avec une consommation prévisible inférieure à 500 TWh/an on voit qu’avec l’aide du solaire et de la biomasse (biogaz pardi) ils pourraient le faire, mais l’épreuve de la réalité (le coût des projets, la vitesse de déploiement, les “ukases” écologistes (plus prompts à critiquer la “pollution visuelle” qu’à accuser les véritables polluants) sont des freins puissants. Ils sont allés comme les autres pleurer à Copenhague sur les taux de CO2 qu’ils ont sciemment fait monter en exigeant des autres ce qu’eux-mêmes n’ont pu faire. Qui est cynique dans ces conditions ? J’ai déjà dit maintes fois que je ne crois pas le climat fortement sensibles aux GES et donc la ligne maginot électronucléaire hexagonale ne me fascine nullement. Mais si on est cohérent et qu’on veut baisser les émissions de CO2 on se donne tous les moyens. Maintenir et/ou construire du charbon comme en allemagne et USA (deux économies majeures) , ou déployer force centrales  à gaz (400 gr de CO2/kwh) est du “foutage de gueule” pour les émergeants que nous avons trainé à Copenhague pour écouter nos couinements hypocrites. Si le but n’est pas de se faire plaisir (la mienne (de production électrique renouvelable) est plus grosse que la vôtre) mais de diminuer les émissions il faut cesser de se raconter des histoires et agir. La mer du nord est une “arabie saoudite” perpétuelle pour l’europe. Ou on l’exploite et on interconnecte le continent ou on fait autre chose. Mais vite. Si Zapatero peut faire avancer les dossiers il compensera au niveau européen la hausse des émissions de son pays, tôt ou tard. Sinon qu’il se taise.

Sicetaitsimple

je pense qu’on est d’accord, notamment sur notre “european attitude” vis-à-vis des pays emergents. Ce que je voulais juste souligner, c’est que, au-delà de l’aspect économique immédiat  qui est forcément discutable ( je le discute assez!) et des intérets immédiats des uns et des autres, l’espagne fait quand même partie des pays les plus en avance sur le plan de l’intégration des energies intermittentes, qui sera au fur et a mesure de leur croissance un problème technique compliqué..

marcob12

Et nous, un des plus en retard sur ce point. Nous sommes d’accord. (rire tonitruant…).

Edc

vous avez parlé à de faux écolos … pour les vrais, il n’y a pas que la pollution visuelle … si foutre des éoliennes onshore partout était nécessaire à notre survie, ceci même après avoir supprimé toutes nos consommations inutiles, alors probablement que tout le monde serait d’accord, même les écolos … Mais il y a aussi et surtout l’imposture, la grande arnaque des subventions  collossales de l’onshore (35 Milliard d’euros en France), argent foutu en l’air, qui en plus de saccager (inutilement pour l’instant) montagnes et campagnes, feraient mieux d’aller à l’offshore bien placé en mer du Nord, comme vous le rappelez si bien … déjà les solutions intelligentes en premier: voilà ce que disent les “vrais” écolos.

Sicetaitsimple

35 milliards d’euros en France ? Ca sort d’où, ça correspond à quoi? En attendant, si les subventions à l’onshore en France sont “colossales”, celles eventuelles à l’offshore sont à coup sûr “hypercolossales”… Des chiffres argumentés SVP, pas des déclarations de principe sur les vrais et les faux écolos….  

Sicetaitsimple

les plus en retard sur ce point car nous avons une production d’electricité très peu emettrice de CO2 , une croissance sur les dix dernières années très inférieure à l’espagne ou à l’irlande, des politiques qui ne menacent pas de fermer avant l’heure des centrales nucléaires ( Allemagne, Begique, Espagne)…Il y a des raisons objectives à être “en retard” par rapport à d’autres…. 

marcob12

A edc, Les “vrais” écolos sont une minorité. Ceux qui ont renoncé à la viande il y a des décennies, à la voiture (quasiment) ont réduit leur conso d’énergie au max, ne balancent pas pipi et caca dans des torrents d’eau potable mais compostent le tout, qui s’alimentent “bio”, qui cherchent à connaître les dossiers avant de couiner, qui ont la culture générale pour mettre en perspective, qui produisent un minimum de déchets, etc… Une minorité ? Un groupuscule, oui. C’est vrai que j’ai croisé assez de “bobos” pour en avoir une bonne nausée. Les prix garantis au-dessus de la valeur de marché créent un effet d’aubaine et les hommes sont corruptibles. Vous savez très bien (vous devriez sinon) que l’éolien français s’inscrit dans un jeu de contraintes dont l’obligation européenne d’un quota d’électricité renouvelable d’ici 2020, l’inutilité de cette électricité chez nous (nous avons une surproduction chronique et moins chère d’origine nucléaire), le désintérêt notoire durant des décennies des pouvoirs publics pour l’efficacité énergétique comme les “nouvelles” sources d’énergie et un cadre réglementaire d’implantation d’éolienne décrit par beaucoup (se disant “écolos”, je ne décerne pas les diplômes) comme bien trop contraignant et freinant la filière, une volonté de développer la filière à marche forcée pour amener les coûts de production rapidement à proximité de ceux des énergies en place, etc… J’ignore d’où vous sortez le chiffre de 35 G€, les espagnols ayant donnés 1,2 milliards à leur éolien en 2008, mais ce qui sert non à  installer une nouvelle filière énergétique mais à corrompre localement est passible du Code Pénal. Pour les subventions je vous rappelle quand même que sans l’interdiction faite aux Etats (Maastricht) de battre monnaie et créer de l’argent la dette nationale de la France serait de zéro (au lieu d’être un boulet “boule de neige” composé à 100% d’usure) et le glissement des gains de productivité depuis 1981 du monde du travail vers celui du capital à hauteur estimée à plus de 100 G€/an (qui ne sont pas versés sur les comptes des salariés). Que ceux qui ont accusation à porter contre des élus locaux le fassent (au tribunal) ou se taisent. Le reste est le chaos ordinaire d’un monde qui bouge.

dede29

Sur le cout del’effet d’aubaine :

Edc

moi aussi j’ai lu “la dette publique, une affaire rentable. A qui profite le système” d’Holbecq et Derudder, et je sais qui profite de ce système de dette publique …. si vous avez voté UMPSVerts ces 20 dernières années, ce sont eux qui ont laissé ce système s’installer…. Pour les 35G€, c’est l’estimation officielle (*FED) de ce qu’aura couté aux français en 2020 l’éolien, argent qui ira seulement dans les poches d’une infime partie de la population … Quant à aller au tribunal et payer des années de procédures pour rien, vous êtes d’une naïveté qui me fait peur… j’étais comme vous lorsque j’étais plus jeune, mais heureusement mes yeux se sont ouverts. Avec cet argent, il aurait fallu financer des projets de développement durable (isolation, solaire installé sur TOUS les toits disponibles en 2020, recyclabilité, agriculture bio, centrales ENR dans les déserts terrestres et  maritimes, où on ne fait chier personne et l’empreinte humaine est minimale …). L’éolien terrestre n’est en soi pas un projet écologique mais la promotion d’une fuite en avant toujours plus visible (je parle de l’emprunte de l’homme sur son environnement). Quand j’apprends que des éoliennes vont être instalées par centaines dans des parcs naturels, dernier bastion de ce qu’était “jadis” une nature “vierge”où il est bon d’y randonner, oui j’écoute aussi la FED avec attention car du coup ils ont aussi raison quelquepart. Il y a des limites à ne pas franchir… et les citoyens français (ou espagnols) financent des inepties sans le savoir (comme de tout temps, sauf que cette fois nous sommes au 21ème siècle et qu’Internet va enfin donner leur chance à tous les contrepouvoir … chuttt …. on va nous entendre ….) Et puis, le développement durable, c’est aussi la démocratie participative (plus de référendum nationaux et locaux respectés (traité Lisbonne ?). Ca aussi ça coute de l’argent (enfin des pouièmes de 35G€), mais ça n’est pas détournable comme des sondages ou des études pseudo scientifiques ….

Edc

Et oui, l’état navigue à vue car il y a eu trop d’abus et qu’il n’a plus de pouvoir (Bruxelles a dit …). L’énergie était un bien national, le seul qu’il ne fallait pas déréguler à la sauce libérale …. Si la guerre est bien trop sérieuse pour être gérée par des militaires, la politique énergétique est bien trop sérieuse pour être gérée par des promotteurs privés ….

marcob12

Admettons ces 35 G€, une pécadille sur 20 ans comparée aux deux hémorragies que j’ai cité. De l’argent qui ne part ni pour le Golfe ni pour la Chine, mais est réinjecté en europe. L’idéal pour les “écolos” c’est le nucléaire, énergie dense quasi invisible dans les paysages émettant peu de CO2 et ne faisant pas “chier” le promeneur sur la cöte qui un jour par beau temps a cru voir des éoliennes à 15 km des côtes et ne s’en est jamais remis ou l’exploitant agricole qui a défiguré les espaces naturels pour du maïs inondé de phytosanitaires ou un élevage de bovins et dors mal seulement quand les vents soufflent du nord sur des éoliennes à quelques centaines de mètres. Vous oubliez que la plupart des gens votent quotidiennement avec leur portefeuille pour un monde très différent de ce à quoi vous ou moi aspirons et quand la majorité urbaine est pour des éoliennes dans les campagnes on fait quoi ? Vous voudriez remplacer la dictature des “maîtres du monde” par celle des écolos ? Le monde sera ce qu’une bande de bourins en aura fait. Je ne fais que passer avec mon végétarisme au long cours et mes  toilettes sèches…

Edc

Je ne veux pas la dictature des “écolos” … Je dis juste qu’il y a d’autres solutions d’ENR en France plus respectueuses de l’existant, et qui permettrait de se concentrer sur le reste. Bcp d’ingénieurs chez EDF ont beaucoup d’idées pour faire comme ils ont fait il y a 50 ans lorsqu’il a fallu faire du nucléaire à partir d’une page blanche. En géothermie notamment, où l’énergie dans les sous-sol est plus que considérable …. et les pétroliers genre Total, bien de chez nous, ont prouvé qu’ils savait creuser très profondément …. bref, tout cela avec un potentiel de centrales aussi denses que pour le nucléaire en terme de puissance, et qui reprendront les installations électriques et les lignes “déjà” construites. Ce sont des projets à 10-15 ans mais pourl’instant il n’y a qu’un seul son de cloche (ceux du club de pays chrétiens européens). Actuellement, l’Espagne ou l’Allemagne pressent parce que ces Etats ont investi la dedans depuis des années ; mais c’est du lobbying, repris par les écolo-bobos urbains gavés de média et dopés au discours d’urgence. Heureusement que l’éolien reste réversible (quoi que les socles en béton seront comme les blokos des plages de Normandie … ); Malheureusement les 35 G€ mis là-dedans ne vont pas dans la recherche, contrairement à votre argumentaire sur la Chine ou le Golf. Allez voir du côté de RTE les chiffres annoncés dans les investissements obligatoires pour accueuillir ces ENR … c’est aussi vous et moi qui payez… et ça ne va pas dans la recherche. Obligé de suivre le diktat de Bruxelles. Enfin, il reste quand même beaucoup d’associations “locales” qui ont leur mot à dire, ceux qui vivent quotidiennement aux pied des moulins, les mêmes qui s’auto-alimentent avec leurs petites éoliennes, leur PV et leur potager. … et il y existe encore des paysans qui ne sont pas d’accord avec l’agriculture industrielle, mais peu de gens pour les représenter … c’est en train de bouger … … alors marcon12: ne soyez pas résignés: dans l’histoire, les bourrins ont gagné des victoire, mais pas forcément la guerre.

Sicetaitsimple

et on ne fait rien avant d’avoir trouvé…On peut attendre longtemps. S’il faut attendre que la géothermie soit “compétitive” en france, on peut attendre longtemps.Si elle doit le devenir ( ce que je souhaite), il faudra qu’elle passe comme l’éolien terrestre (par exemple) par des systèmes de subventions. Il se trouve que l’éolien terrestre est aujourd’hui le moins gourmand en subventions, ce qui explique son développement.Le mieux est parfois l’ennemi du bien.

marcob12

L’électronucléaire intéresse peu de monde et avec l’essor remarquable de l’éolien (on puis off-shore) et du solaire (3 GW de plus en allemagne pour 2009 et 12 GW de PV annoncés en production en 2010 par les industriels) il ne peut guère compter que sur les cassandres du taux de CO2 pour se relancer à l’échelle mondiale. Chez nous il a marché et on pourrait le prolonger un demi-siècle de plus pour faire plaisir aux “écolos” et leurs rêves de campagnes “immaculées”. Pourquoi irions-nous bazarder une infrastructure qui a prouvé ses qualités pour faire de la géothermie ? Même les allemands qui développent les EnR tous azimuths lui prédisent un avenir marginal et je n’ai rien lu disant que le potentiel français permettrait de produire durablement des centaines de TWh. L’électronucléaire est la solution la moins coûteuse, si le coût pour la collectivité vous hérisse (volet production). Ne pas oublier que nous avons l’outil industriel, quand nous sommes à la ramasse du côté production des équipements EnR… Si on souhaite abandonner le nucléaire il ne faut pas se payer de mots et considérer toutes les sources rapidement déployables (à l’échelle) et pas trop chères. Vous me citez le solaire et je vous ai répondu, puis la géothermie. Vous pouvez nous citer des études sérieuses indiquant les volumes produits, les coûts prévisibles, la rapidité de déploiement, le caractère soutenable de l’extraction de chaleur ? Nous savons disposer d’un gisement important côté consommation, mais il faut bien produire encore quelques (centaines de) TWh. Vous me jugez résigné (deux fois) quand je ne vois que du réalisme et du pragmatisme. L’inertie du monde est ce qu’elle est et on prédisait  l’explosion de l’énergie solaire et du bio dans les années 80. “It’s been a long time comin'” est le moins que l’on puisse dire. Zapatero ne fait que dire ce que tous ceux qui sont bien informés savent déjà. Si on veut faire massivement du renouvelable et diminuer bien plus encore notre dépendance aux fossiles, il y a quelques grandes lignes directrices. On ne pouvait commencer par de l’off-shore et des lignes HVDC de plusieurs milliers de km sans arroser d’abord l’industrie faisant de l’on-shore. On est pour l’arrosage plusieurs magnitudes en deça de celui des banques et du secteur de la finance en général et songez à ce que l’europe a versé aux producteurs de pétrole et gaz en 50 ans… Pour le reste avec les pouvoirs de l’OMC et la création monétaire exclusivement l’apanage d’entreprises privées, je considère que nous ne sommes plus maîtres de notre avenir. La résignation c’est avant tout nier les faits ou ne pas les voir.

Edc

Et oui, le réalisme n’est pas la vérité … Sans les résistants du passé, on parlerait tous en allemand et on aurait des croix gamées sur nos vêtements …. Le géothermie, c’était un exemple parmi tant d’autres (vous verrez que des partis politiques bien informés qui proposeront de grands projets d’ENR, comme il y a eu nucléaire il y a 50 ans) … je disais juste qu’il était possible de déployer des ENR sans pensée unique, en respectant les spécificités des différents pays européens … effectivement, l’électronucléaire est le moins couteux … après, massacrer son territoires au nom de l’industrie, l’Espagne et l’Allemagne l’ont fait, ma foi tant mieux pour eux, mais qu’ils vendent leur techno à ceux qui en ont réellement besoin. Les objectifs de réduction de CO2 sont atteignables avec un bon travail concernant la réduction des consommations d’énergies primaires (l’électricité étant qu’une petite partie du schmilblick) .. Pour l’instant, pas la peine de nous faire tout un pataquès avec les éoliennes sursubventionnées qui créent des tensions dans la population. Il faut retrouver le goût de la démocratie participative. S’aligner uniquement pour faire plaisir à Zapatero et Merkel, c’est malheureusement un drame pour beaucoup de nos travailleurs en France qui aimerait déployer leurs projets … A cette heure, la France n’a pas besoin d’ENR aux même titre que l’Espagne et l’Allemagne, qui tournent au gaz et au charbon (et qui d’ailleurs ne réduisent pas leur rejet de CO2). La France est pour l’instant l’un des pays européen de l’Ouest qui rejette le moins de CO2, donc elle avait un peu d’avance et quelques années pour mettre en oeuvre ses propres solutions …et donc du travail pour ses travailleurs. Niveler les taux diminutions de CO2 est un discours propagandiste, car les pays ne partent pas du même niveau … en Europe, si on veut une pensée européenne “neutre”, alors en tant qu’objectif, il faut niveler les taux de rejet de CO2 par habitant, et pas les taux de diminution de rejet de CO2 (20% pour chaque pays !! C’est d’une telle débilité !!! Il fallait réduite de tant de % par pays en fonction de se qu’on veut atteindre …. Je le redis: non à la pensée unique.  Quand ça arrange certains pays, alors il faut payer … demander à l’Allemagne de débourser quelques euros de plus pour continuer à faire un avion de transport militaire européen polyvalent, et là il n’y a plus personne, tout parce que ça ne correspond soit-disant pas au besoin de Madame l’Allemagne seule … Idem pour le nouveau pacte germano-soviétique concernant la politique du gaz …. il n’y a rien d’européen la-dedans. Zapatero aura beau parler de politique énergétique “européenne”, il use sa salive: et si l’Europe c’est se mettre à poil devant Merkel toute de cuir vétue et la supplier de nous fouetter, alors oui moi aussi je suis réaliste mais pas résigné .. n’oubliez pas que les français ont voté NON à 55%, c’est aussi par lucidité, et pas par résignation.

marcob12

La seule pensée unique que je discernais jusque là en europe étant celle consistant à ne pas regarder en face notre extraordinaire dépendance énergétique (disons 500 Mtep/an de pétrole et 200 Mtep/an de gaz) en priant pour que les prix restent supportables. Sauf qu’à 80$/baril (équivalent) c’est plus de 300 G€/an qui partent. On commence vraiment (niveau politique) à bâtir des plans pour développer l’électricité renouvelable, l’interconnection continentale et l’électromobilité, car on sait ainsi pouvoir réduire de façon importante notre dépendance gravissime. On peut envisager à terme de dépenser autant mais en coûts de production, installation, maintenance, recyclage et R&D (in fine largement en salaires versés localement) , un schéma plus futé qu’arroser les pays producteurs de combustibles fossiles. Je ne parle même pas de la thèse climatique. On a le gisement énergétique (via l’éolien) et on peut se permettre le luxe de déployer plus lentement le solaire sans figer de grandes surfaces avec des panneaux (encore) coûteux et à faibles rendements (comparé à ce qui sera la norme d’ici 10 ans). On participe donc au déploiement européen de l’éolien et le coût final sera faible et résorbable via des économies d’énergie faciles à faire. Pour mémoire si on électrifie (totalement) nos transports il nous faudra plus d’électricité que nous n’en produisons. Cela ne signifie pas que les autres options soient à oublier. Mais à mon sens l’urgence est d’essayer d’esquiver un retour du prix du baril à des niveaux dangereux (150 et plus) voire le peak-oil que l’AIE voit pointer le bout du nez avant 2020. Et on sait tous qu’il est bien trop tard pour se bouger. L’urgence est là et on prend ce qui est le moins cher et ce qu’on sait faire maintenant en gérant nos névroses collectives (anti-nucléaire par ex) et nos croyances collectives (le taux de CO2 plus dangereux que le prix du brut pour nos économies, par ex…). Promis, j’arrête…

Dan1

L’approche commence à devenir intéressante. En effet, dans l’intérêt général, je pense aussi qu’il faut faire très attention au niveau européen à notre niveau de dépendance aux energies fossiles, pétrole et gaz, mais ce n’est pas si simple pour modifier le système. Si, ces combustibles ont des qualités extraordinaires : densité d’énergie pour le pétrole et simplicité de la molécule pour le gaz, ils ont un défaut majeur, ils pèsent lourdement sur les économies… mais enfin surtout sur le consommateur final : Pour le pétrole dans le monde, la vente TTC des produits raffinés représente environ 2 000 milliards d’Euros par an. L’ensemble des coûts de la production à la distribution représente 500 milliards d’Euros. Il reste 1 500 milliards d’Euros prélever sous forme de taxe et profit à se partager (le PIB de la France). Qui se partage ce gâteau ?    A priori, les pays consommateur préleveraient 2/3 soit 1 000 milliards d’Euros et les pays producteur 1/3 soit 500 milliards d’Euros.   Source : le livre “les grandes batailles de l’énergie” par Jean-Marie Chevalier. Autre remarque intéressante : “Pour mémoire si on électrifie (totalement) nos transports il nous faudra plus d’électricité que nous n’en produisons.” Oui mais alors il faut arrêter de donner la priorité au Négawatts pour faire du NégaTEP !                   

Sicetaitsimple

L’important pour l’europe et son avenir ( commencons par là) , c’est en effet de se libérer de son addiction aux combustibles fossiles importés. Le reste (les emissions de CO2) suivra naturellement .Alors on choisi les moyens économiquement les plus efficaces à court terme (le nucléaire bien sûr, peut-être pas en France ce serait de l’acharnement, mais ailleurs) , tout en “amorcant la pompe” sur des moyens de plus long terme. Même si ça modifie un peu le paysage francais, 10000MW d’éolien onshore qui vont produire 20TWh/an sont plus efficaces que 2000MW de PV qui vont produire 10 fois moins, en coutant autant ( env. 500 à 600ME/an aux conditions actuelles) à la collectivité via la CSPE. Au passage, on arrête de clouer au pilori les allemands ou les polonais parce qu’ils brulent du charbon ou du lignite qu’ils ont sous leurs pieds, c’est typiquement le truc qui fait rigoler Américains, Chinois ou Indiens.. Et on ne diabolise pas pour autant les centrales à combustible fossile même importé, elles resteront encore quelques temps nécessaires. Je ne parle que d’électricité, mais c’est a priori valable pour le reste.

Edc

Savez-vous que plus personne ne parle du président de l’Europe qui a été choisi il y a quelques mois, et que vous vous focalisez toujours sur le président tournant à 6 mois…ici Zapatero … la bonne blague !!!! Bref rien en change, et vous parlez comme si l’Europe était unie et administrée démocratiquement … mais vous êtes en plein rêve…. Les Américains, Chinois, Indiens et surtout vous oubliez les Russes, rigolent parce qu’ils voient une Europe comme un espace sans douanes, alors que eux font du protectionnisme intelligent, et surtout politiquement instable parce qu’à l’intérieur les pays s’affrontent du fait d’une histoire insurmontable, d’égoïsmes nationaux aggressifs et du déni de démocratie. Et vous osez parler de “politique européenne énergétique” ….

Sicetaitsimple

Est-ce j’ai depuis le début de ce débat parlé une seule fois de Zapatero, de président de l’europe, ou d’une Europe politique, voire même d’une “politique européenne energétique”? Vous vous égarez… Je parle de communauté d’intérêt, pas de trnglerie, et de ce point de vue les electriciens européens ne sont pas les plus en retard.  

Cepamoi

C’est à mon sens LE SUJET. On sait que nos modes de vie reposent intégralement sur une équation énergétique à deux inconnues qui sont la disponibilité et le coût de combustibles fossiles dont nos stocks sont marginaux. On a des raisons légitimes de concevoir quelques frayeurs sur les deux points. Il se trouve que nous avons en europe (aux USA aussi) toutes les ressources en renouvelables pour viser l’autonomie énergétique et les technologies sont là ou en passe de l’être. Le contexte politique s’y prête (intégration européenne et indépendance), le contexte économique (création d’emplois et relocalisation de nos dépenses énergétiques dans un contexte de recettes de plus en plus difficile (Chine et autres)), les préoccupations environnementales. L’obstacle majeur n’est pas le groupuscule “écolo” (ou pétrolier) mais la nécessité d’emprunter des sommes gigantesques pour ces infrastructures pour  des Etats déjà très endettés. S’ils avaient conservés le pouvoir de création monétaire, ils ne seraient pas couverts de dette pour la plupart (chez nous le  reliquat est constitué des intérêts) mais surtout pourraient créer toute la masse monétaire nécessaire pour se la prêter à taux zéro. Il faut en effet renvoyer cette somme sortie du néant au néant en la remboursant. Je suis sûr que les peuples seraient ravis de faire une modification du statut de la Banque Centrale européenne lui autorisant à prêter à taux zéro aux Etats pour ce programme d’infrastructure énergétique qui remboursera 36 fois la mise. Le FMI avec des droits de tirages spéciaux (une monnaie mondiale) pourrait aussi en théorie le faire. Pas la peine de dire que les “maîtres du monde” s’y opposent pour des raisons évidentes… Nous pourrions taper dans le mur climatique en ayant eu tous les moyens de l’éviter (on peut créer autant d’argent qu’on veut) , par simple maintien en place de “règles du jeu” conçues par une minorité pour une forme d’asservissement collectif peu traitée aux journaux de 20h. Le prédateur suprême de notre espèce est fort loin d’être un gaz… Quelqu’un a raté le récent couplet des “banksters” aux USA ?

Sicetaitsimple

Je ne suis pas forcément d’accord avec la deuxième partie de votre post (le financement par la planche à billets), mais de toutes façons ce n’est pas mon domaine de compétences, donc je ne vais pas argumenter.Par contre, il est certain que ça va necessiter des financements énormes, d’où l’intérêt, même si ça heurte certains, de commencer par les solutions les plus proches de la rentabilité, tout en préservant et en aidant raisonnablement les autres à se développer.

Edc

ce qui me choque, c’est qu’on n’écoute pas les gens, les pays et les spécificités locales, tout cela au nom d’une abstraction “européenne” qui n’est pas matérialisée politiquement, dont pour l’instant la seule incarnation est la zone Euro, espace uniquement commercial … sinon vous avez probablement  raison pour les éoliennes, mais installées là où les gens en veulent, pas dans des parcs nationaux et pas pour enrichir certains pays en en dépeçant d’autres sans contreparties … c’est en gros ça que je veux dire lorsque je parle d’Europe “inachevée”, avec l’incongruïté de parler de politique énergétique européenne …

Sicetaitsimple

quand je dis une grosse connerie parce que je n’ai pas lu ou pas compris ce que mon interlocuteur me disais (Cf. votre post précédent et ma réponse), je commence par m’excuser..pas par dire “les electriciens executent les ordres”. L’europe a plein de défauts, mais elle a commencé par essayer de régler des problèmes energétiques ( Jean Monnet etc) et jusqu’à preuve du contraire, elle nous a évité de nous taper dessus depuis 65ans…Ca nous éloigne du sujet principal de ce site, mais ça merite d’être rappelé.

Cepamoi

Une des tragédies contemporaines est que l’économie n’intéresse plus grand monde. Un de nos nobels (Maurice Allais prix nobel 1988 en sciences économiques) lui s’y est intéressé et ça décoiffe un peu. Comment expliquer que les USA aient pu emprunter plus de 2000 milliards de $ pour sauver leurs banques (il s’agit de lignes de crédit pas de valises de billets) et qu’ils soient soumis à payer un taux d’intérêts aux banques qui ouvrent ces lignes de crédit ? Les billets c’est 10% de l’argent en circulation, le reste du crédit (argent virtuel) créé par les banques (mais interdit aux Etats). On a vu avec la crise récente qu’elle gère bien ce privilège exhorbitant. Le 11ième commandement et la cause principale selon Allais de l’essor de notre endettement depuis 1974. L’argent nous le trouveront mais ce sera une occasion en or pour des entreprises privées de s’enrichir inutilement à nos dépends. Et on se plaint des subventions à l’éolien…