120g/Km de CO2 : des voitures plus petites et plus chères

Par ailleurs ce sont les clients qui achètent et pas les constructeurs, qui ne peuvent les forcer à acheter de petits véhicules s’ils en veulent des gros ! Il y a donc un fort impact du comportement de la clientèle dans la performance moyenne des émissions sur la gamme de véhicules d’un constructeur auquel ils ne peuvent pas grand chose. La mode du moment pour les 4X4 ou l’aspect statutaire que comprend une décision d’achat sont malheureusement des facteurs en dehors de son contrôle.

Tout ceci pour dire que les constructeurs européens ne vont pas réussir à atteindre l’objectif d’émissions que la Commission de Bruxelles leur avait fixé. Et pas d’un peu puisqu’ils en seront péniblement ( et nous solidairement aussi) à environ 160g/Km.

Dans le même temps, la Commission veut aller plus loin, comme elle s’est y engagé. Elle veut donc mettre en place un nouvel objectif pour 2012 de …120 g/km. Est ce réaliste ? Les constructeurs disent que non en arguant que les nouveaux moteurs et modèles prennent de 6 à 7 ans à concevoir et que donc pour 2012 c’est trop tard et que la technique n’avance pas aussi vite que cela. Par ailleurs, ils souhaiteraient avoir un peu d’aide de ceux qui peuvent influer sur les comportements des acheteurs par des campagnes d’incitation à l’achat de véhicules moins émetteurs, des campagnes de modération ou des règlementations plus restrictives à l’utilisation et en dernier recours par la taxation.

Des actions tout aussi essentielles pour la réduction de nos émissions que les améliorations techniques mais qui sont de la responsabilité des Etats. Il est, bien sur, pour ces Etats ou la Commission qui les représente, toujours plus facile de demander des efforts aux autres que d’en faire soit même!

Ceci dit, derrière cette unanimité de facade pour lutter contre la règlementation commune se déroule une lutte acharnée entre constructeurs pour faire en sorte que l’effort soit plutôt demandé au confrère qu’à vous même et au dela peut être même pour rebattre les cartes commerciales et les parts de marché. Car le système de calcul en moyenne sur toute la gamme de véhicules produits pénalisent ceux qui fabriquent et vendent les voitures les plus grosses et les plus consommatrices de carburant. C’est à dire l’industrie automobile allemande par rapport à ses homologues françaises ou italiennes que l’histoire et le développement économique moindre que celui du voisin d’outre Rhin ont spécalisés dans la petite voiture populaire.

D’où la demande allemande que les moyennes d’émission limites soient calculées non pas par constructeur mais par classe de véhicules. Les petites voitures à 100 g/km maximum par exemple et les grosses berlines ou 4X4 à 170/180 gkm ! Une idée ingénieuse et techniquement fondée pusiqu’il sera toujours difficile voire impossible de satisfaire les 140 g/km sur un gros 4X4 de 6 litre de cylindrée, même en y utilisant la technique la plus sophistiquée et la plus chère que ne pourrons pas se payer les petites voiture populaires. Comme les carroseries en aluminium qui pour des raisons de cout ne peuvent exister que sur des grosses berlines chères alors qu’en terme énergétiques globaux incluant l’énergie pour produire le dit aluminium ce sont des goufres à énergie.Par contre c’est une idée inégalitaire en ce sens que le riche aurait toujours la possiblité de se payer le gros 4X4 auquel le moins riche ne purrait pas accéder. Un inégalitarisme qui doit être modulé néanmoins car chacun sait bien que ce sont les voiture à forte marge, les grosses, qui font vivre les constructeurs et leurs employés.

La bataille pour trouver d’autre système de norme de limitation d’émission est lançée et chacun y va de sa suggestion. Le poids peut être mais, comme vu ci dessus, ça avantage le gros modèle cher, ou la surface au sol.

La bataille ne serait qu’académique si derrière les limites moyennes maximale que Bruxelles entend imposer ne se cachait

pas….des sanctions financières pour ceux qui ne seraient pas capables de les satisfaire. C’est dire que désormais, ce n’est plus par intérêt technique et citoyen tout de même que les constructeurs travailleront sur le sujet mais qu’il y va de la survie des moins bons.Tout le monde attend donc de savoir qu’elle sera la grille de calcul des pénalités que Bruxelles va présenter pour adapter sa stratégie de gamme de produits.

Une chose est sure la voiture à 120 g/km d’émission de CO2 vous coutera nettement plus cher, de 2500 à 3500 euros de plus par véhicule disent les constructeurs

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Caderange

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