Vrai concurrence dans l’énergie : mission impossible ?

Selon un songade réalisé par l’institut OpinionWay et publié dimanche par le fournisseur alternatif d’énergie Direct Energie, près de 40% des français ne savent toujours pas qu’ils ont la possibilité de changer de fournisseur d’électricité.

A la question "selon-vous, pouvez-vous changer de fournisseur d’électricité", 61% des sondés répondent "oui", 24% "non" et 15% "ne sait pas".

Pour l’énergie gaz, c’est pire encore, puisqu’ils sont 58% à l’ignorer. Autre argument en défaveur de la concurrence : Changer de fournisseur d’énergies serait jugé difficile par 46% des sondés.

Ce constat n’est pas nouveau, puisque depuis le début de l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie (juillet 2004 pour les entreprises et juillet 2007 pour les particuliers), des études et des sondages allaient déjà dans ce sens.

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La concurrence à la peine

Les petits poucets alternatifs (Poweo, Direct Energie, Enercoop, Altergaz, etc.) ne semblent donc pas prêts (encore et pendant longtemps) à faire le poids face aux mastodontes historiques que sont EDF et GDF Suez (ex Gaz de France & Suez). A fin juin, la part de marché des concurrents d’EDF était seulement de 5,2% (électricité), contre 6,3% pour ceux de GDF Suez (Gaz). Quid de la part des budgets publicitaires de chacun !

Une réflexion s’impose. Alors que nos champions nationaux (GDF Suez et EDF) se sont implantés depuis des années – au niveau détaillant – dans des pays européens (Grande Bretagne, Allemagne, Italie, Belgique, Espagne .. etc..)  il n’en n’est pas de même chez nous. A ce jour, aucun concurrent étranger – n’a osé – ou n’est en mesure de proposer des offres commerciales compétitives sur notre territoire. La faute à qui, à quoi ? au nucléaire sans doute, où cette énergie intervient pour 80% dans la production électrique totale, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays :

– Finlande (28,9%)

– Royaume-Uni (15,1%)

– Italie (0%)

– Belgique (53,8%)

– Allemagne (22,3 %)

– Espagne (15,1 %)

 

Sources : International Energy Agency et World Nuclear Association, 2006-2007.

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indianagrenoble

Ne cherchez pas trop si vous vous sentez l’âme écologique… Moi j’ai basculé mon abonnement EDF chez ENERCOOP pour être sûr que mon engagement aille à une société respectueuse de l’environnement ! Les autres (Poweo, Direct Energie etc…) n’ont qu’une quantité infime de leur éléectricité qui est d’origine renouvelable…

chelya

La conclusion se contredit par elle-même, si le nucléaire était la raison derrière celà il n’y aurait pas de concurrence en Allemagne, Royaume-uni, Belgique… Et de toutes façon les subventions à l’électricité ne changent rien au marché du gaz naturel ! La raison pour laquelle il n’y a pas de concurrence c’est parce que les hauts fonctionnaires de Paris refusent de laisser aux collectivités territoriale la maitrise de leur politique énergétique et qu’ils préfèrent décider de favoriser leurs copains haut fonctionnaires qui dirigent ces mêmes entreprises (quand ce ne sont pas les mêmes personnes qui siègent des deux côtés…).  

enerZ

On constate que dans les pays où la part du nucléaire est faible, la concurrence est accrue (ex. Royaume uni). En effet, les moyens de production sont diversifiés (gaz, charbon, Enr) et répartis différemment entre les différents acteurs de l’énergie. Cette décentralisation profite aux opérateurs énergétiques étrangers.  La rédaction

Dan1

Faut-il qu’un système, une entreprise, un pays, une filière soit fautive d’être capable de produire bien et à bas prix de l’électricité pendant des dizaines d’années. C’est quoi le but ultime de la concurrence ? Est-ce que le concurrence doit être une fin ou simplement un moyen ? Enfin, quel naïf peut imaginer que dans le grand mécanos européen de l’énergie, les petites entreprises seront gagnantes ?

Envircinq

pourquoi  sommes nous en France les seuls à être intelligents et donc produire bien et à bas prix, ils sont vraiment stupides ces étrangers de produire mal et cher je ne comprends pas mais je dois être naif Merci d’éclairer ma lanterne

moise44

Est-ce que votre question porte sur les coups invisibles ? Non, parce que les autres fournisseurs ont aussi d’autres coups invisibles, comme le CO2 emis pour la transformation en électricité de gaz ou de charbon ou de pétrole naturel (eh oui le pétrole est aussi naturel que le gaz qui porte ce fameux qualificatif en +) … Gérer des déchets nucléaires solides et confiné de haute intensité mais de faible quantité/personne est tout de même plus simple que le CO2 qui est un gaz qui se ballade partout dans l’atmosphère sans qu’on puisse le controler ! Je ne vous parle même pas des effets a haute dose de ce gaz a long terme sur l’atmosphère …et au final sur la production/transformation. Je voudais bien savoir quel est la proportion des moyens de prodictions a émissions faible des autre producteurs …Attention, il faut aussi compter le coup de fabrication et de maintenance des moyens de productions. Pour EDF on les connais : Il suffit de regarder avec quoi est produite quelle quantité d’électricité pour comprendre que autant en terme de cout que d’emissions de GES EDF est au dessus des autres. Il ne faut tout de même pas oublier que l’uranium est une ressource fossile épuisable au rythme actuel et avec notre technologie actuelle (a l’U235 ou  MOX).Le nucléaire ne fait que différer sauf si nous arrivons a utiliser l’U238 ou la fusion froide.

Dan1

Ce serait tellement plus simple et cohérent d’avouer qu’en France le coût et le prix du kWh nucléaire produit est trè compétitif; D’ailleurs, si ce n’est pas le cas, cela veut dire que Direct Energie et consort raconte n’importe quoi : Accessoirement , Enerzine relaierait complaisamment les pires mensonges : Au lieu de passer votre temps à “enfumer” votre prochain, faites oeuvre utile et informez le ! Il n’y a pas forcément une grande intelligence là-dedans, mais à coup sûr un choix délibéré. “Et on appréciera le fait de considérer que le monopole favorise des “petites entreprises” quand on voit la taille des multinationales EDF et GDF-SUEZ…”. Oui sauf que je n’ai jamais prétendu que le monopole ou autre chose favorise les petites entreprises ou les grandes. J’ai écrit simplement que dans l’énergie en Europe, il y aurait surtout de la place pour les grandes qui seront gagnantes (dont EDF).

Envircinq

cela ne répondu tjs pas à la question, pourquoi nos voisins sont stupides et ne font pas comme nous les BONS choix?

Dan1

Première remarque : En parlant de répondre aux questions, je vous retourne le compliment, il faudrait aussi que vous essayiez de vous y mettre, quant à moi, j’ai déjà pas mal répondu aux questions que l’on m’a posées. Ensuite : réponse aux questions (notez bien !) “pourquoi nos voisins sont stupides et ne font pas comme nous les BONS choix?” 1) Nos voisins ne sont pas stupides mais agissent selon leurs intérêts, leurs ressources et leur sensibilité et autres courants de pensée dominants. Or ces paramètres sont très différents selon les pays : qu’auraient fait les allemands sans leurs réserves de charbon et de lignite ? 2) Un bon choix est relatif et en plus évolutif dans le moyen et long terme, nous avons fait un choix qui s’avère économiquement intéressant aujourd’hui et qui le sera peut être encore plus demain, mais en 1970 il était difficile de prévoir exactement ce qui se produirait en 2010. Les britanniques ont fait le “bon choix” du pétrole et gaz de la mer du nord mais ça ne dure pas ad vitam eternam. les norvégiens produisent 99 % de l’électricité avec de l’hydraulique mais sont aussi assis sur un matelas de pétrole et gaz et se tiennent à l’écart de l’UE, quand les réserves seront vides, ils auront peut être une autre vision de l’Europe ! 3) Nos voisins se posent tout de même pas mal de questions et les Italiens (qui sont les seuls à avoir éradiqué le nucléaire pour sauter à pied joints dans le gaz), vont être les premiers à y revenir. les Allemands, qui n’ont pas eu le courage ou l’inconscience de faire de même, se rendent compte de la stupidité de brider les centrales nucléaires encore en service au risque de s’enfumer eux-mêmes. Enfin dernière remarques à propos d’une phrase de Chelya : “dans un marché commun quand un pays utilise des subventions à l’électricité pour attirer les entreprises électro-intensive sur son territoire ça s’appelle du dumping… et c’est le retour vers les frontières et les guerres commerciales…” J’adore l’évocation du dumping et des subventions vis à vis du nucléaire alors que l’électricité européenne au charbon a été outrageusement subventionnée depuis au moins 50 ans et l’est encore. Comment s’appelle le fait que les allemands subventionnent la production du charbon à hauteur de plusieurs milliards d’Euros par an ?? C’est pas du dumping. Comment s’appelle le fait que les producteurs d’électricité au charbon ne payent pas le vrai prix de l’électricité puisqu’ils se servent de l’atmosphère comme dépotoir et ne payent donc absolument aucune externalité ?? Il faut avoir le courage de parler de tout cela pour être crédible.

Envircinq

Merci pour ces réponses sensées, qui montrent que l’on pourrait avoir aujourd’hui l’intelligence de sortir progressivement et intelligemment du nucléaire en réorientant nos investissements ET subventions (ne nous cachons pas, tout le monde subventionne ce qu’il croit être dans son intérêt) vers ce qui est l’avenir en 2010 et plus dans ce qui était intéressant en 1970

Dan1

Pourquoi voulez-vous sortir du nucléaire sans solutions de productions de masse alternatives écologiques validées. Sortir pour aller où ? C’est précisément ce que les Italiens, Allemands… ont fait ou promis de faire avec les résultats que l’on connaît parfaitement. Finalement on a gardé massivement le fossile (la nucléaire et l’uranium n’éatnt pas fossile) et on a souvent augmenté sa part dans le mix électrique et sa valeur absolue a fortement progressée. Ceci dit certains visionnaires très très courageux ont osé afficher clairement leur choix et ses conséquences : Voilà une véritable profession de foi écologique qui mérite d’être saluée pour la cohérence de la prise de position ! Vous voulez réorienter les subventions vers les EnR, Banco : commençons pas stopper les subventions massives à la production du charbon en Europe et plus particulièrement en Allemagne. Sauriez-vous m’annoncer clairement le montant des subventions au charbon en Allemagne ces dernières années ? Le nucléaire électrogène en Europe (UE 27) c’est 28 % de la production en 2008 (937 TWh / 3 374 TWh). Sauriez-vous me donner la production totale de l’UE pour le charbon-lignite ? Sur quoi faut-il taper en premier… et progressivement ?