Anomalies dans les centrales nucléaires de 900 MW

Le 1er février 2011, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire une anomalie générique relative à la répartition des débits d’injection de sécurité à haute pression dans les branches froides du circuit primaire principal des réacteurs de 900 MWe.

Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas de brèche dans le circuit primaire principal, de maintenir le refroidissement du cœur du réacteur en réinjectant de l’eau dans ce circuit au moyen, notamment, de pompes dites de haute pression.

En cas de sollicitation du RIS, les débits d’eau injectés à haute pression sont mesurés sur chacune des trois branches froides du circuit primaire principal des réacteurs de 900 MWe. Cette mesure permet de s’assurer que le déséquilibre entre les débits injectés sur chaque branche froide est inférieur à 6 %, qui est la valeur prise en compte dans le rapport de sûreté de ces réacteurs.

Or des études récentes menées par EDF ont mis en évidence que la précision de mesure des dispositifs utilisés pour mesurer ces débits sur les réacteurs de 900 MWe est de l’ordre de 20%. Ces dispositifs utilisés dans 9 centrales nucléaires en France ne sont donc pas adaptés vis-à-vis du critère de déséquilibre qu’ils doivent permettre de vérifier.

En conséquence, en situation accidentelle, pour certaines tailles de brèche du circuit primaire principal, l’injection de sécurité à haute pression pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment le cœur du réacteur.

Afin de résorber cet écart, EDF envisage de mettre en place une instrumentation par ultra sons permettant de mesurer de manière plus précise les débits d’eau injectés par le RIS à haute pression. Dans un premier temps, des essais seront réalisés début 2011 sur un réacteur. En fonction des résultats obtenus sur ce réacteur, cette solution sera implantée sur l’ensemble des réacteurs impactés par cette anomalie.

Ces remises en conformité seront suivies par l’Autorité de sûreté nucléaire. Cette anomalie a été classée au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.

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jeff_1982

l’echelle INES/ Le probleme en soit est de classe 1 : pas de conséquence (Une centaine de cas par an en France) Le risques encourru de classe 5 à 7: Endommagement grave du réacteur ( 1979, Fusion partielle du coeur du réacteur 2 à Three Mile Island) à destruction de l’installation (1986, Explosion du réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl en URSS) Tous les incidents classés au niveau 1 et au-dessus font systématiquement l’objet d’une information publiée sur le site Internet de l’ASN. A nous de voir si on peut ignorer les “conséquences” si lourde d’un “incident” si peut important? Que dire d’un risque encourru depuis 20/25ans sans que l’incident ne soit connu, rendu public ou corriger. Une mise en danger d’autrui est un acte puni par la loi il me semble…. Si ces intallations étaient classées ICPE il y a fort a parrier qu’elles seraient sous le joug d’une suspension de fonctionnement jusqu’à régularisation… mon opinion est déjà connu sur ce site et mes connaissances assez limités sur la question mais il est necessaire de faire passer les risques devant les faits. Surtout quand les risques et les conséquences sont connus et que les faits durent depuis 25ans…

renewable

Au moins ils communiquent sur les risques qu’ils font peser sur nous… Mais il est dommage de voir qu’on continue à promouvoir cette énergie qui restera toujours sale et dangereuse quand on a de plus en plus de propositions sérieuses pour aller vers un mix proche du 100% renouvelable et propre.

Propv

C’est étrange, j’ai entendu sans arrêt cet hiver à la radio que toutes les installations nucléaires fonctionnaient parfaitement  !!! C’était donc de l’intox ou seulement vrai pendant quelques minutes !

Cebienpratik

@ Pamina : ” l’électricité, c’est bien pratique et ça vaut bien quelques inconvénients”… ça, c’est du solide au moins, une analyse coûts-avantages bien pesée, chapeau ! A Londres aussi, le charbon pour se chauffer, c’était “bien pratique”… mais avec le brouillard ambiant ça créait du smog et une surmortalité de la population, alors on en a changé. Les CFCs dans les frigos ou bombes aérosols, c’était “bien pratique” mais ça attaquait la couche d’ozone et augmentait notamment les risques de mélanomes/cancer de la peau, alors on en a changé. L’amiante, c’était “bien pratique”, etc. Des exemples de ce type, il y en a des milliers, où on a abandonné l’évidence du “bien pratique” pour promouvoir des alternatives, diminuer les “quelques inconvénients” et progresser : c’est en train d’arriver avec les renouvelables aussi, ne vous en déplaise, car leurs inconvénients (dont vous sauriez nous dresser une liste) diminuent rapidement et qu’ils sont d’ores et déjà crédibles dans bien des endroits du monde pour y apporter la “fée électricité”. Mais dans notre merveilleux royaume, on sait bien rester murés dans le sarcophage des “évidences”…

Devoirdereserve

A quoi ça sert que l’ASN soigne chaque mot, chaque virgule, alors que manifestement personne ne lit :  @renewable : qui a parlé d’Areva ? @Propv : où avez vous vu qu’il y a eu des arrêts ? @Enerz : il s’agit d’UNE seule et même anomalie, pas de plusieurs comme votre titre le laisse entendre (mais bon, c’est le jeu !) @Jeff_1982 : le régime des INB est bien plus dur que celui des ICPE… Passons, car la question de la tolérance au risque (risque n’est pas danger !) est intéressante. Voilà une anomalie dans un système de sécurité qui n’a jamais servi, puisque l’incident menant à son déclenchement ne s’est jamais produit en 30 ans en France, et qui amènerait à passer d’un accident 4 en accident 5 (et pas 6 ou 7 comme vous l’avancez cavalièrement).  Le résultat serait une destruction du coeur, le confinement restant assuré par deux enceintes… Bilan prévu : un réacteur perdu, et sans doute 0 rejets, 0 morts. Je suis peut-être d’un optimisme délirant direz-vous. En comparaison, la voiture est dangereuse. Car 3500 français voient le risque mortel réalisé chaque année. Et une partie des morts (piétons, motocyclistes, passagers, automobilistes victimes de chauffards) n’a rien demandé. La cigarette est dangereuse, car le risque de cancer de poumons se réalise effectivement. Et une partie des morts l’est par tabagisme passif, et n’avait rien demandé. Venir dire que le nucléaire est dangereux pour cette anomalie est tout simplement faux. Il y a un risque, certes, infime, dont la réalisation en conséquences est bien plus qu’improbable.  J’aurais du mal à croire que ce risque infime vous est insupportable parce qu’EDF ne demande pas votre avis, ou que vous n’exercez aucun contrôle sur ce qui se passe. L’ASN est l’institution indépendante, libre, démocratiquement contrôlée qui agit pour nous. Ce qui m’intéresserait Jeff_1982, c’est que vous m’expliquiez ce qui vous pousse à tellement vous focaliser sur des évènements dont la probabilité qu’ils surviennent est bien moindre que le déclenchement d’une guerre mondiale ou d’une crise économique majeure qui mettrait des millions de gens dans la misère (et donc en condamnera une partie), du même ordre de grandeur le réveil des volcans d’Auvergne ou la collision d’un astéroïde avec la Terre… Que les scientifiques de l’IRSN, de l’ASN le fassent parce qu’ils sont payés pour (avec nos impôts et nos factures), OK. Mais vous quel est votre ressort ?

Devoirdereserve

Pour que mon propos soit tout à fait clair, il y a d’autre incidents de niveau 1 pour ce début d’année, rapportés et publiées par l’ASN qui me préoccupent un peu plus -bien qu’aucun n’ait eu de conséquences- car ce sont des “boulettes” qui se sont effectivement produites… Pas un risque d’un évènement hypothétique. Des erreurs réellement commises.

Sicetaitsimple

Pas grand chose à rajouter.. Il y a en France plein de fumeurs ou d’automobilistes qui décrient le nucléaire comme un danger énorme.. Il y en a auusi qui sont fumeurs et automobilistes. Il y en a même certains qui se vantent de leur engagement écologique en citant leur cheminée ou leur poêle à bois qui comme chacun sait ne produit pas de CO2…mais tellement de particules. J’en connait même qui sont fumeurs, automobilistes et se chauffant au bois….et par ailleurs carnivores, se déplaçant de temps en temps en avion, etc, etc… Même sa grotte, l’équiper en panneaux solaires CdTe est passible de critiques… C’est compliqué… Sicetaitsimple.

luxeole

C’est compliqué, en effet, mais ça fait peur… à quand la prochaine catastrophe à la Tchernobyl ? Le danger viendra toujours de solutions surdimensionnées et centralisées pour lesquelles une seule erreur, et l’erreur est humaine…, peut avoir des conséquences catastrophiques. Les enjeux sont gigantesques. L’électricité bon marché des centrales nucléaires rapporte dans l’immédiat, mais présentent des risques énormes, non maîtrisés et inprévisibles… Alors, que puis-je faire à mon petit niveau ? J’ai commencé par balailler devant ma porte et changé quelques mauvaises habitudes. Sans devoir revenir à l’âge de pierre, des gestes simples et solutions écologiques de proximité, sûres et durables pour notre confort existent. L’on peut devenir un consommateur plus responsable et respectueux de son environnement, voire à terme autosuffisant en électricité. Développement durablement vôtre

Devoirdereserve

Je ne me lasse pas de la phrase “Ca fait peur… à quand le prochain Tchernobyl ?” Vous êtes je crois nouveau sur ce forum: cette phrase a été maintes fois commentée sur Enerzine, sous plein d’angles : – le bilan de Tchernobyl  – les différences entre réacteurs français REP et RMBK – les différences organisationnels  etc. Qu’on puisse envisager des scénarios menant à des catastrophes en France, c’est possible, il y a même des gens dont c’est le métier (l’IRSN) justement pour éviter les catastrophes. Mais qu’on imagine aboutir à Tchernobyl, c’est absurde.  Ou alors, dites nous comment, qu’on prenne vite les mesures nécessaires. Que vous disiez “des risques énormes”, pourquoi pas. Comparé à quoi ? A traverser la rue ? A prendre l’avion ? A fumer ? A avoir des relations sexuelles sans préservatif avec un inconnu ? Au risque d’accidents industriels non nucléaires ? Faire du stop ? Vous parlez d’erreur humaine, mais savez-vous comment marche un réacteur et quels sont les automatismes en place ? Bref renseignez-vous, et on en reparle. Pour la plupart des commentateurs anti-nucléaires présents sur le forum, ce n’est pas vraiment le pire (mais je ne veux surtout pas me faire leur porte parole ou déformer). Renewable, Chelya un commentaire ?

Steph

A votre avis comment les Allemands sont passes de 4 a 18% d’electricite renouvelable ? Certainement pas les bras croises. Sachant que nous avons un pays plus grand que l’Allemagne et moins peuple, nous avons toutes les atouts pour utiliser les rivieres, cotes, mers, forets, espaces deserts. Hydro : il suffirait d’equiper les quelques 60 000 seuils de moulins existant de facon optimisee et sans creer de barrages supplementaire. Un rappel utile : meme la micro-hydroelectricite est plus competitive que les VRAIS COUTS du nucleaire. Eolien : nous avons plus de cotes et des regimes de vent complementaires (quand il vente dans la Manche, il ne vente pas en mediterranee) ce qui signifie qu’un objectif de 30% d’electricite eolienne est envisageable. Geothermie : le potentiel francais est existant en Alsace et Massif central, encore faut-il financer la R+D pour le developper, pour l’equivalent d’un pouilleme du budget de recherche nucleaire. Biogaz :notre potentiel est largement sous-exploite car tres peu d’exploitations agricoles possedent de installation qui en plus peuvent fonctionner en complement des eoliennes. Biomasse : bruler les residus agricoles et syvicoles est encore beaucoup trop rare alors que ca nous permettrait d’eviter un reacteur nucleaire sans probleme. Energies de la mer : l’houlomotricite, la maremotricite, l’energie des courants n’ont encore rien donne mais avec un potentiel tel. Leur seul besoin : un budget de RD infinitesimal en comparaison du nuke. Conclusion : on peut sortir du nucleaire et c’est notre interet economique mais encore faut-il vouloir y croire. Mais il est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voire.

Dan1

Les Allemands sont exemplaires… mais : Fin 2010, ils produisaient toujours leur électricité à 83,3 % avec des moyens nucléaires et fossiles : C’est pas énorme mais cela représente tout de même 478 TWh (c’est la consommmation de la France). Et puis la part électricité ne représente pas toute l’énergie consommée moin s’en faut. Les Allemands ont les mêmes problèmes que les français, les transports carburent majoritairement au pétrole et leurs voitures consomment même en moyenne un peu plus. Vous rajouterez aussi plus de gaz pour le chauffage.

ccsiaix

L’une d’entre elle sonnent comme une incantation politique, YA KA …. FO KON …. donne des chiffres en pourcentage et l’autre plus bréve nous renvoit à la triste vérité de notre monde avec des chiffres en TWh avec un lien incontestable, chapeau bas

Dan1

Puisque vous aimez les chiffres sourcés : On voit que l’Allemagne est très dépendante du gaz. D’ailleurs, chacun choisit sa dépendance, voir à la page 46/211 du pocket book d’Eurostat : On voit l’Allemagne importer 836 TWh (3009 PJ) de gaz en 2008 contre 504 TWh ( 1 814 PJ) pour la France. Exprimer globalement en énergie au niveau de la consommation (voir page 40/211), cela donne une Allemagne dépendante à 91 % des fossiles et du nucléaire contre 93 % pour la France. Conclusion : Très léger avantage à l’Allemagne… qui reste dépendante à 81 % des fossiles contre 53 % pour la France. S’agissant du problème de l’énergie pris dans sa globalité, il n’y a pas encore eu de miracle en Allemagne. Il est vrai qu’il n’y a pas que l’électricité dans la vie !