Areva démarre la production de combustible MOX pour les Pays-bas

Areva a annoncé lundi que les premières fabrications de combustible MOX destinées à la centrale nucléaire de Borssele, située aux Pays-Bas, avaient démarré durant le mois d’octobre dans l’usine Areva Melox.

L’électricien néerlandais EPZ qui exploite le réacteur nucléaire de 500 MWe de Borssele s’est fixé un objectif de diversification de ses approvisionnements en combustible. Il a sélectionné Areva en 2008 pour la fabrication de combustible MOX et a obtenu cette année la licence gouvernementale qui l’autorise à charger dans le réacteur huit assemblages MOX en 2014 puis 12 assemblages par an.

Depuis près de 30 ans, EPZ confie le recyclage de son combustible à l’usine AREVA La Hague, qui en a traité près de 375 tonnes à ce jour. Selon Areva, l’utilisation du MOX permettra à EPZ d’exploiter pleinement les avantages économiques et environnementaux du recyclage des combustibles usés.

Les Pays-Bas va devenir le septième pays utilisant ou ayant utilisé du combustible MOX dans ses réacteurs nucléaires après, entre autres, l’Allemagne, la Suisse, la France et le Japon.

Le recyclage des déchets nucléaires connaît actuellement un développement soutenu à l’échelle internationale. Alors que la France et le Royaume-Uni opèrent des usines spécialisées, le Japon développe actuellement sa propre plate-forme industrielle en partenariat avec Areva et la Chine vient de signer avec le groupe une lettre d’intention pour la fourniture d’une usine de traitement-recyclage.

Comment se fabrique le MOX ?

La fabrication du combustible MOX s’apparente à celle des combustibles à oxyde d’uranium. Elle se déroule en 5 phases (src : areva)

Areva démarre la production de combustible MOX pour les Pays-bas

[ Schema de traitement Mox ]

Le mélange des poudres : Constitution d’un mélange primaire, à partir de poudres d’oxyde de plutonium, d’oxyde d’uranium appauvri et de "chamotte" obtenue à partir de pastilles de rebut. De l’uranium appauvri est ajouté à ce mélange primaire afin d’obtenir la teneur précise requise par les clients. Ce mélange final est appelé mélange secondaire. La teneur en plutonium de l’assemblage combustible – peut varier de 3 à 12% – en fonction des spécifications du Client.

►  Le frittage : le mélange obtenu est compacté sous forme de pastilles. Celles-ci sont cuites dans un four à haute température pour être converties en céramique.

►  La rectification : les pastilles sont rectifiées entre deux meules afin d’obtenir le diamètre requis, au micron près. Les pastilles non conformes sont renvoyées en amont pour y être recyclées sous forme de chamotte.

►  Le gainage : les pastilles sont ensuite insérées dans des tubes en alliage de zirconium appelés "crayons". Chaque crayon mesure environ 4 mètres de long et est composé d’environ 320 pastilles en fonction des exigences des clients. Les crayons sont ensuite soigneusement nettoyés, puis contrôlés.

L’assemblage : cette dernière étape consiste à insérer les crayons dans une structure métallique pour former un "assemblage". Cet assemblage constitue le produit fini livré au client. Ces assemblages sont également soumis à des contrôles de fabrication, afin de vérifier leur futur comportement en réacteur.

Près de 130 paramètres qualité sont ainsi contrôlés tout au long du procédé de fabrication.

En 2011, 145 tML et 298 assemblages de MOX ont été produits. Un assemblage combustible recyclé permet d’alimenter en électricité une ville de 100 000 habitants pendant un an.

         

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Bachoubouzouc

“Le MOx c’est fini”… Dommage que le montant du contrat ne soit pas précisé : Elle est là la France qui exporte.

Sicetaitsimple

alors 12 assemblages par an ne vont pas faire exploser la balance commerciale. Mais cette brêve à l’avantage de rappeler qu’au-delà de nos eternels débats France-Allemagne, il y a des pays très proches qui sans bruit continuent à faire du nucléaire sans que ne semble poser le moindre problème à certains, on n’en entend simplement jamais parler (au moins sur Enerzine)! Les Pays-bas, la Suède, la Finlande ( OK on parle de leur EPR mais pour le reste pas de soucis), ,la Belgique, l’Espagne, la Suisse ( un peu plus controversé car proximité avec Fesseinheim). Alors certes dans aucun de ces pays ( sauf Finlande) il n’y a aujourd’hui de nouveau réacteur en construction, mais a ma connaissance c’est pareil en France à l’exception de Flamanville. Et bien sûr on ne va pas parler des RMBK russes qui restent en opération.

Dan1

Chut, il ne fallait surtout pas en parler. On ne parle pas des 11 réacteurs RBMK russes toujours en service. 4 RBMK-1000 à Kursk 4 RBMK-1000 à Leningrad 3 RBMK-1000 à Smolensk En parfait inconscient j’ai plusieurs fois essayer d’éveiller les consciences mais rien n’y fait : Mais j’ai peut être été un peu dur vis à vis de Greenpeace car il est possible qu’ils aient envisagé une action forte contre les réacteurs nucléaires russes. Ceci dit, s’ils ont bien ciblé la Russie, il est possible qu’en ce moment leur action soit légèrement ralentie de ce côté là !