Philippe Martin, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a présenté le 29 octobre quatre nouveaux instituts de la transition énergétique : Instituts "Efficacity", "INEF4", "IPVF" et "PS2E".
Dans le discours de clôture du Colloque intitulé "contribution à la transition énergétique du programme d’investissements d’avenir", le Ministre a d’abord rappelé que la facture énergétique représentait 88% du déficit commercial de la France en 2012.
Ensuite, il a indiqué que le "statu quo" aboutirait à un accroissement de la facture énergétique de l’ordre de 150 milliards d’euros d’ici quelques décennies, handicapant à la fois la compétitivité des unes et le pouvoir d’achat des autres.
Morceaux choisis
1. L’efficacité énergétique
"Pour mener à bien la transition énergétique, et c’est le premier levier dont nous disposons pour y parvenir, il nous faut d’abord améliorer l’efficacité énergétique de notre économie et maîtriser la demande. Cela suppose des innovations d’ampleur dans nos procédés industriels et dans notre vie quotidienne, notamment en ce qui concerne logement et les bâtiments tertiaires qui comptent pour 42 % dans notre consommation d’énergie finale."
"C’est tout l’enjeu de projets comme ceux qui seront portés par l’institut « Efficacity » de Marne la Vallée sur la ville durable et par l’institut « INEF4 » de Bordeaux sur l’efficacité énergétique du bâtiment. C’est aussi le sens des démonstrateurs TIPEE et Rupella Reha qui ont été présentés aujourd’hui. "
2. Le développement des énergies renouvelables
"Le deuxième levier de la transition énergétique, c’est le développement des énergies renouvelables. L’institut IPVF de Saclay est au cœur de ce sujet : faire progresser notre réflexion commune sur le soutien aux innovations dans le secteur de l’énergie solaire et du photovoltaïque de troisième génération. Ces travaux sont d’autant plus nécessaires que nous engageons une réflexion stratégique sur l’avenir à moyen-terme de la filière photovoltaïque, réflexion qui débouchera sur la mise en place d’un cadre juridique et financier pérenne et le développement, enfin massif et durable, des énergies renouvelables. "
"L’objectif est de favoriser la mise en place d’un marché et de systèmes de soutien adaptés et efficaces, pour que chaque acteur y trouve son compte, et que les investissements les plus utiles soient réalisés."
"La mise en place de réseaux intelligents, le développement d’innovations dans le domaine du stockage et la création d’outils permettant de mieux gérer l’intermittence de la production d’énergie sont précisément l’objet de l’institut « PS2E » situé également à Saclay."
"Ces trois nouveaux instituts portent à plus d’une douzaine le nombre total d’instituts dédiés à la transition énergétique et portés par la première génération des programmes d’investissements d’avenir."
3. Programme d’investissements d’avenir 2
"Cette intervention est également pour moi l’occasion d’évoquer devant vous la nouvelle génération des programmes d’investissements d’avenir. Le 9 juillet dernier, le Premier ministre a annoncé un second volet du programme d’investissements d’avenir doté de douze milliards d’euros. Dans ce cadre, la priorité a été clairement accordée à la transition écologique, qui se voit affecter 2,3 Md€ de l’enveloppe totale pour les investissements directs."
"800 M€ permettront notamment d’accompagner les projets exemplaires des entreprises et des collectivités territoriales en matière de transition écologique. Porté par l’ADEME, ce programme vise à susciter des démonstrateurs de recherche autour de six thématiques stratégiques : la biodiversité, l’économie circulaire, les énergies renouvelables, la décarbonation des usages de l’énergie, la rénovation énergétique du bâti et la santé-environnement."
"300 M€ seront dédiés aux transports de demain et visent à expérimenter et à promouvoir des technologies, des infrastructures et des organisations permettant de réduire les consommations d’énergie fossile et les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements, et à favoriser une politique de report modal et de sécurité des transports."
"Deux programmes, pour un financement total de 810 millions d’euros, encourageront l’investissement des filières industrielles dans les projets liés à la transition énergétique et écologique. Une nouvelle génération de prêts verts, produits de financement bonifiés distribués par BPI-France, soutiendront les investissements de modernisation du parc industriel visant à renforcer la performance environnementale de l’industrie française. En travaillant sur l’usine du futur, nous voulons améliorer la sobriété en énergie et en matières premières en même temps que la réduction des déchets et des rejets polluants."
"Un soutien spécifique sera également accordé par BPI France aux projets industriels les plus structurants pour chacune des filières impliquées dans la transition énergétique et écologique : mobilité, production et gestion de l’énergie, chimie, matériaux, bâtiment durable. Les filières biosourcées, bois-construction et non industrialisées seront particulièrement concernées par ce soutien."
"Enfin, un programme porté par l’agence nationale de rénovation urbaine et la caisse des dépôts, sera dédié à la ville et aux territoires durables. Doté de 370 millions, il soutiendra l’émergence de démonstrateurs de « territoires à énergie positive », à travers 5 à 10 projets portés par des collectivités locales petites et moyennes."
"En cohérence avec le programme national de renouvellement urbain, une nouvelle génération de subventions favorisera les actions innovantes en matière de réduction des besoins en énergie, d’utilisation des énergies renouvelables et de récupération, notamment locales."
"Si l’on prend l’ensemble du PIA 2, ce sont plus de 50 % des financements qui seront consacrés à des sujets liés à la transition écologique et énergétique. 1,22 milliard d’euros seront, par exemple, consacrés au développement d’une nouvelle génération d’aéronefs et à un programme de démonstration technologique en vue de réduire la consommation d’énergie, les émissions de CO2, le bruit et l’éco-compatibilité des matériaux."
Encore une fois, tout se fait en région parisienne : 3 de ces 4 instituts y sont ! Et la décentralisation, c’est quand ? Uniquement pour transférer aux régions certaines des charges de l’état ?