Avec 120 millions de pertes en 2011, Photovoltech en quasi-faillite !

En grande difficulté économique, Photovoltech** a annoncé en début de semaine l’intention de "potentiellement" procéder à un licenciement collectif et à une fermeture d’entreprise.

"Le marché des cellules pour panneaux solaires est actuellement confronté à une surcapacité de production massive, à une guerre des prix, ainsi qu’à une forte concurrence, en particulier de plusieurs producteurs asiatiques de cellules low-cost" a expliqué Photovoltech dans un communiqué.

"La capacité de production mondiale a atteint en 2011 environ 50 Gigawatts (GW), alors que la demande s’élevait à 29 GW. Les perspectives pour 2012 et 2013 ne devraient pas permettre d’absorber cette surcapacité. Le marché a également connu une baisse drastique des prix des cellules de 40 à 60 % depuis début 2011, qui n’a pu être compensée par une baisse des coûts équivalente." Dans ce contexte, Photovoltech a indiqué connaître "un déficit structurel", et "une perte de plus de 120 millions d’euros pour l’année fiscale 2011."

"Photovoltech est conscient que l’annonce faite ce jour est particulièrement difficile pour l’ensemble des salariés de l’entreprise."

Photovoltech précise également avoir tout mis en œuvre pour faire face à cette situation, y compris en "réduisant les coûts de production et en améliorant la qualité des cellules, sans pouvoir ni remédier au grave déficit structurel, ni se différencier significativement en matière de qualité de ses concurrents asiatiques".

Par ailleurs, les actionnaires ont continué à soutenir financièrement l’entreprise : "La direction, en collaboration avec les actionnaires, a recherché d’éventuels nouveaux partenaires ou repreneurs permettant d’assurer la pérennité de l’entreprise mais malheureusement sans succès." Selon le conseil d’administration et la direction, l’environnement actuel et ses perspectives ne permettent pas d’envisager un redressement de la situation.

Le nombre de salariés "potentiellement" touchés s’élève à 267 personnes (183 ouvriers et 84 employés). Des reclassements seraient envisagés au sein des 2 groupes actionnaires, Total et GDF Suez.

** Photovoltech a été créée en décembre 2001 comme "spin-off" de l’IMEC (Institut de Micro-Electronique et Composants). La société basée à Tirlemont en Belgique est soutenue par des actionnaires de renom tels que Total (50%) et GDF suez (50% via Electrabel 47,5% et Soltech 2,5%).

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Steph

He bien dans les ministeres, des hauts fonctionnaires inamovibles se concertent, auditionnent, interrogent … et des emplois sont supprimes et des personnes bien concretent au chomage.

Guydegif(91)

Pourquoi ne pas adopter une approche façon AMAP pour les maraichers et autres producteurs de fruits et légumes, càd conclure des contrats fermes de volume et prix garantis entre PhotoVoltec et des installateurs de l’UE !….et idem pour prix du kWh produit avec ErDF, EnerCoop ou autres ! Comme pour les fruits et légumes et leurs producteurs et consommateurs, cette formule pourrait être couronnée de succès ! Même formule que celle suggérée pour PhotoVoltec belge mais TOTAL + GdF-SUEZ, donc 2 parents français,-> à adopter aussi pour nos entreprises du PV français ! –> Arnaud M.: voilà une piste qui pourrait être bonne, Non? Why not ? Yes we can ! YA+KA ! A+ Salutations Guydegif(91)

b api

Vraiment triste qu’un fabricant de cellules européen soit condamné par la concurrence asiatique. Pour rappel, ce sont nos amis allemands qui ont vendu leurs technologies et savoir-faire en Asie depuis une décenie, sans avoir de rupture technologique sous le coude, créant immédiatement une concurrence mondiale. Les fabricants de cellules (Q cells) et de modules y compris en Allemagne sont dans la même situation que Photovoltech. Photovoltech fait du mieux possible pour traiter des cellules, mais ils achètent la matière brute avant traitement à… de fournisseurs asiatiques ! Bref, coincés par le bas comme par le haut. Que faire ? Abandonner toute cette technologie photovoltaïque à l’Asie, comme nous avons déjà abandonné toute l’électronique des téléviseurs aux Epads ? C’est accepter que nous sommes devenus en Europe les sous-développés de la planète. Les pôles s’inversent: il y a une génération, c’est l’Europe qui condescendait à aller aider ces pauvres pays en voie de développement, tous ces pays du “sud” de la planète. Le Sud se venge bien aujourd’hui, et je le comprends bien d’ailleurs. Les chinois débarquent par milliers pour faire du tourisme chez nous, comme nous le faisions dans le monde avant. Et GDF Suez n’a même pas trouvé acheteur chinois pour reprendre Photovoltech ! Les chinois viendront aussi visiter les friches industrielles, ces monuments d’une époque révolue qui font partie de l’histoire de leur révolution marxiste, léniniste et maoiste. Finalement, c’est leur révolution qui gagne…jusqu’à la prochaine génération ou tout simplement la disparition d’une partie de la race humaine par auto-destruction. Car c’est çà le plus grave. Produire et surtout acheter (l’achat, nous en sommes directement responsables) chinois ou asiatique, malheureusement, c’est participer à la destruction systématique de notre planète. On voit qu’à Rio, le monde politisue s’en fout. Seuls les citoyens de la planète résistent pour l’instant.

traonvouez

1°) créer une dépendance de l’Ouest au solaire thermique, solaire photovoltaique et à l’éolien venant de Chine 2°) graisser la pate à des parlementaires en s’inspirant du Gabon par exemple 3°) alimenter les troubles en Arabie Saoudite ou à côté 4°) laisser mijoter et soumettre: vous avez gagné!!

Sasarangepas

En faisant la même chose que les autres, on prend le risque de le faire plus cher, et la fabrication de cellules n echappe pas a la regle. Alors quand un financier (TOTAL + GDF-SUEZ) ne comprend pas que dans ce genre d industrie il faut avoir un pion d avance, il prend un ticket pour la faillite (comme ATS qui a préféré ne pas ré-investir chez PHOTOWATT depuis plus de 10 ans avec la fin que l on sait). La rentabilité des ces entreprises est une vision court-termiste d’actionnaires qui n’ont strictement rien à f…. des licenciements qu il vont provoquer par leur cupidite et leur manque d anticipation. Gerer c est prevoir disait-on dans le temps… la seule prevision qui prevaut aujourd hui c est le diktat de la bourse… Apres tout, on (les moutons-electeurs) a que ce que l on merite et nos votes depuis 50 ans n ont pas vraiment enrayé la lente (mais sure) descente aux enfers…

Guydegif(91)

Chers collègues forumeurs, vous en pensez quoi de LA Solution de faire un // comme pour les AMAPS? Vous connaissez, Non? Chacune des parties, producteur ET consommateur, sait le besoin pour un jour donné ou période. On produit donc en conséquence, ce qui évite invendus, poirotage dans l’attente du / des clients, etc..Ai vu récemment au JT qu’on y venait aussi pour les pêcheurs qui rentrent avant l’heure dès qu’ils ont pris ce que leurs clients identifiés ont commandé. Cette approche permet de PLANIFIER, donc avoir les bonnes équipes pour la période lambda et les prix définis ! ça évite des surprises et des catas,…peut-être ! A méditer ! A+ Salutations Guydegif(91)

chelya

Quand vous avez une capacité de production de 5 MW et qu’un de vos actionnaires principaux qui s’appelle Total mets 2 milliards et demi dans un de vos concurrents qui a plus d’un GW de production vous savez que votre avenir va s’annoncer un peu difficile… En plus Photovoltech a cherché à se spécialiser dans la partie sur laquelle il y a le moins de marge qui est la cellule en laissant tomber l’activité panneau (comme Qcells). Après c’est vrai qu’ils ont une R&D qui tient la routedonc ce qui aurait pu les sauver c’est de faire un changement de business model à la Innovalight et de se transformer en boite qui vend des licences de procédés industriels aux fabricants de cellules plutot que comme boite qui fait ses propres cellules…