La mise en place d’une réserve d’eau dédiée à la défense incendie répond à un besoin opérationnel : disposer d’un volume d’eau disponible lorsque le réseau public ne garantit pas un débit suffisant ou lorsqu’une exigence locale (DECI/SDIS) l’impose. Dans ce cadre, la bache à incendie (aussi appelée citerne souple incendie) constitue une solution de stockage d’eau souvent retenue pour sa simplicité de mise en œuvre et sa capacité d’adaptation aux contraintes de site (zones rurales, activités agricoles, entrepôts, sites isolés).
Qu’est-ce qu’une bâche à incendie ?
Une bâche à incendie est un réservoir souple destiné au stockage d’un volume d’eau exclusivement dédié à la lutte contre l’incendie. Elle est fabriquée à partir d’un textile technique renforcé (souvent enduit PVC ou équivalent) conçu pour résister aux contraintes extérieures (UV, intempéries, variations de température) et aux efforts liés au remplissage et à la vidange.
Par comparaison, les solutions rigides (cuves, bassins) impliquent plus souvent des travaux lourds et une logistique d’installation plus importante. La citerne souple vise une mise en œuvre plus simple, sous réserve que le support et les raccordements soient correctement traités.
Dans quels cas installer une réserve incendie souple ?
La bâche incendie est généralement utilisée lorsque la disponibilité en eau est insuffisante, ou lorsqu’une réserve dédiée est requise. Les cas fréquents incluent :
- habitations, hameaux ou lotissements en zone rurale ;
- exploitations agricoles (hangars, élevages, bâtiments de stockage) ;
- sites artisanaux, entrepôts, bâtiments industriels ;
- zones forestières ou secteurs exposés aux feux de végétation ;
- projets d’aménagement (extensions, zones d’activité) nécessitant un renforcement de la défense incendie.
Volumes courants et logique de dimensionnement
Les capacités les plus répandues sont 60 m³, 120 m³ et 240 m³, mais le dimensionnement dépend notamment :
- des prescriptions locales (doctrine DECI, exigences SDIS) ;
- du type de bâtiment, de l’activité et du niveau de risque ;
- de l’accessibilité du dispositif et des modalités d’aspiration/alimentation.
En pratique, le volume seul ne suffit pas : l’accès et la configuration d’aspiration conditionnent la capacité à exploiter effectivement le point d’eau.
Critères techniques de choix
Matériaux, textile et assemblages
La durabilité dépend de la qualité du textile, des soudures/assemblages et des renforts sur zones sensibles (angles, piquages, raccords). La résistance aux UV et aux amplitudes thermiques est un point important pour une installation extérieure permanente.
Type d’aspiration et raccordements
Les configurations les plus courantes sont :
- aspiration hors-sol : raccord accessible, mise à disposition directe ;
- aspiration enterrée / hors-gel : protection contre le gel et sécurisation des équipements.
Le choix dépend du climat, des contraintes de maintenance et des recommandations des services concernés.
Implantation et support
La performance et la longévité d’une citerne souple dépendent fortement des conditions de pose :
- surface plane, stable et nivelée ;
- suppression des éléments perforants (pierres, débris) ;
- gestion du ruissellement et des eaux de surface ;
- accès permanent pour inspection et utilisation.
Conformité et justification
Le dispositif doit s’inscrire dans le cadre de la DECI et des exigences locales. Selon les projets, des référentiels/normes applicables aux réservoirs souples incendie peuvent être attendus, ainsi que des éléments justificatifs (caractéristiques, documentation technique, certifications le cas échéant).
Coût global
L’évaluation doit intégrer le coût d’achat, la préparation du terrain, l’installation, les accessoires (raccords, hors-gel, protections) et la maintenance.
Installation et maintenance : points de vigilance
Une approche structurée limite les non-conformités et les contraintes d’exploitation :
- analyse du site (accès, portance, contraintes hydrauliques) ;
- choix du volume et du type d’aspiration ;
- préparation du support ;
- pose, raccordements et essai de fonctionnement.
En exploitation, des contrôles périodiques sont recommandés : inspection visuelle de la toile, vérification des vannes/raccords, maintien de l’accessibilité (dégagement, débroussaillage) et mesures adaptées en zone de gel si nécessaire.
Conclusion
La bâche à incendie constitue une solution pertinente pour constituer une réserve d’eau dédiée lorsque le réseau est insuffisant ou lorsqu’une obligation locale s’applique. Pour une installation durable et exploitable, les priorités sont la conformité au cadre DECI/SDIS, l’implantation (support, accessibilité) et la configuration d’aspiration, au même titre que le volume stocké.










