Bâtiment: Début de développement des économies d’énergie

En clair on a préféré subventionner très fortement, voire exagérement, des éoliennes spectaculaires que des améliorations plus modestes mais moins visibles.

C’est le cas du domaine de l’habitat, en particulier l’habitat ancien, dont la contribution aux émissions de CO2 est pourtant considérable et dont le potentiel d’amélioration ne l’est pas moins à des coûts raisonnables.

C’est dommage mais c’est ainsi. La consommation energetique des batiments en France

Réjouissons-nous plutôt de ce que le secteur du bâtiment et de l’amélioration de l’habitat semble être rentré en grâce chez nos gouvernants et souhaitons que ce secteur reçoive au grand marché des subventions que constituera le Grenelle de l’environnement annoncé pour cet automne, sa juste part de ces subventions.

Quelques chiffres tout d’abord ci-contre, qui proviennent d’un rapport récent du Conseil Mondial des Entreprises pour le développement durable (WBCSD).

La contribution de l’habitat aux émissions mondiales de CO2 se monte à  environ 40% de ces émissions.

Les émissions d’un logement moyen construit dans les années 1973 atteignaient 372 Kwh par M² et par an, alors que pour ceux construits dans les années 2003, elles, étaient de l’ordre de 245 Kwh/m²/an seulement et qu’un logement moderne bénéficiant de toutes les techniques actuelles d’isolation et de chauffage performant n’en nécessiterait qu’une centaine.

Egalement, les bureaux sont plus fortement consommateurs d’énergie que le tertiaire ou le logement particulier. L’équipement le plus contributeur à l’accroissement de la demande énérgétique est la climatisation, qui est en forte demande et qui risque de le devenir de plus en plus avec le réchauffement climatique. Il est donc impératif de trouver des systèmes qui permettent d’accéder à ce nouveau niveau de confort à un cout énergétique moindre que la climatisation classique actuelle.

Une normalisation des qualités environnementales des nouvelles constructions est apparue sur le marché mondial. On parle d’habitations passives, c’est à dire qui n’exigent que 15kwh/m²/an soit 150 kwh/m²/an pour un appartement de 100 m², sous le nom de PassivHaus en Allemagne, de label Minergie en Suisse ou de label Building America aux Etats Unis.

En France, il existe surtout le label HQE pour Haute Qualité Energétique qui se singularise par des façades à double peau pour éviter la climatisation.

Le surcoût de cet habitat HQE est un sujet de discussion. Mon expérience personnelle récente dans ce domaine confirme qu’il est de l’ordre de 15%.

Seul problème, le renouvellement du parc de l’habitat existant est très lent, de l’ordre de 1% par an pour une agglomération comme celle de Lyon, pourtant particulièrement proactive dans la promotion des logements HQE.

A ce rythme-là il faudrait 100 ans pour mettre aux normes HQE la totalité du parc existant. Il est donc impératif de favoriser la rénovation et l’amélioration de cet habitat ancien par tous les moyens.

Ce sera sans nul doute un des sujets du Grenelle de l’environnement prochain.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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