Bois énergie : Solvay se lance dans la production de biomasse torréfiée

Le groupe Solvay a annoncé hier le démarrage de la production de biomasse torréfiée à l’échelle industrielle aux Etats-Unis, une nouvelle activité dont l’objectif est de fournir une source d’énergie alternative et renouvelable.

Cette activité sera gérée par Solvay Biomass Energy, une co-entreprise créée par Solvay et la société américaine New Biomass Energy (NBE).

La biomasse torréfiée, dont la combustion, le stockage et le transport sont semblables au charbon, est obtenue à partir d’un procédé de torréfaction qui modifie les propriétés chimiques des déchets de bois et de la biomasse. La biomasse torréfiée représente une solution de substitution au charbon, "pratique et immédiatement disponible", permettant notamment aux centrales électriques de produire une énergie renouvelable.

Aujourd’hui, certaines centrales électriques en Europe utilisent des granulés de bois traditionnels pour remplacer le charbon. Le rendement énergétique de la biomasse torréfiée reste toutefois supérieur de 35 % à ces granulés de bois, apportant à ce titre des avantages logistiques assez conséquentes. Solvay a également travaillé à l’amélioration des propriétés hydrophobes de la biomasse torréfiée pour renforcer ses atouts sur le plan du stockage et de la manipulation.

"Cette nouvelle activité a une double vocation : apporter aux énergéticiens une solution innovante et compétitive, qui contribuera à réduire le coût d’utilisation de la biomasse dans leurs usines, et en parallèle, développer notre accès à la biomasse et concevoir de nouvelles applications biosourcées. Solvay souhaite se renforcer dans le développement de produits et technologies au service de la transition énergétique" a expliqué Philippe Rosier, Président de Solvay Energy Services.

La biomasse torréfiée sera produite à Quitman, Mississippi, dans une usine construite et développée par NBE.

Solvay Biomass Energy a précisé qu’elle triplerait la capacité de production annuelle, de 80.000 tonnes actuellement à 250.000 tonnes d’ici la fin de l’année 2014. Elle utilisera des sous-produits, tels que les résidus de scieries, issus de l’industrie du bois très développée dans cette région riche en forêts gérées durablement.

Enfin, la filiale de Solvay Energy Services assurera l’exploitation et la maintenance de l’usine, l’approvisionnement en matières premières, la logistique, la technologie ainsi que la commercialisation de la biomasse torréfiée en particulier auprès des producteurs d’électricité en Europe et en Asie.

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12 Commentaires
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Guydegif(91)

Biomasse torréfiée = BioCoal, combustible intéressant en co-combustion charbon / lignite ou en substitut ! Voilà que Solvay s’engage dans cette piste après Thermya, qui a été repris par Areva ! Sans doute pas sans raisons……. A qd de telles prod. De BioCoal en UE, dont Allemagne, en co-combustion charbon / lignite dans leurs Centrales Thermiques !!!??? A méditer ! A+ Salutations Guydegif(91&68)

bruno

Le bilan des rejets CO2 d’une centrale fonctionnant à la biomasse torréfiée sera t-il vraiment meilleur que celui d’une centrale à charbon (ou au bois classique) en tenant compte de l’ensemble du cycle (= l’énergie consommée par le process de “torréfaction”) ?

climax1891

La technologie utilisée par Thermya utilise 5% de l’énergie de la biomasse pour sa torréfaction. Bien évidemment, dans certains pays ensoleillés, des fours solaires pourraient aussi être utilisés.

Sicetaitsimple

Le C02 émis par une grande centrale thermique alimentée partiellement ou totalement par de la biomasse (torréfiée ou non) est un vaste sujet. D’ailleurs, les opposants ne sont pas toujours ceux que l’on pourrait en premier lieu imaginer! Plaisir supplémentaire, c’est en Français, ou presque!

Sicetaitsimple

Un lien supplémentaire, où vous apprendrez que la combustion de biomasse n’émet pas de CO2 en Allemagne mais qu’elle en emet ( par exemple) en France. Enfin, c’est Chelya qui le dit!

Dan1

Vous faites très fort, la vertitude évolue : Les allégations : “La combustion de biomasse est bonne pour le climat parce qu’elle est carboneutre, c’est-à-dire que ses émissions de GES sont nulles. La réalité : “La combustion de biomasse émet d’immenses quantités de CO2 tandis que l’extraction de biomasse perturbe les réserves forestières de carbone. La bioénergie forestière entraîne des conséquences climatiques sur des décennies, voire plus d’un siècle après la combustion, jusqu’à ce que le carbone émis soit recapté.” Et encore : “Évidemment, ces comparaisons sont présentées comme références et n’impliquent pas que le charbon ou le gaz naturel soient de meilleures solutions à la crise du climat. Cependant, bien que l’élimination du charbon soit prioritaire, le remplacer par la biomasse ne peut être présenté comme une meilleure solution climatique à cause des émissions de CO2 plus élevées par unité de production d’énergie.” Et l’auteur est ?

Sicetaitsimple

On ne sait vraiment plus à qui se fier! Déjà l’autre jour Lionel qui écrivait que c’était débile de faire de l’H2 pour l’injecter dans les réseaux de gaz, et encore plus de le “méthaner”. Tout fout le camp, je vous dis!

Sicetaitsimple

On ne sait vraiment plus à qui se fier! Déjà l’autre jour Lionel qui écrivait que c’était débile de faire de l’H2 pour l’injecter dans les réseaux de gaz, et encore plus de le “méthaner”. Tout fout le camp, je vous dis!

climax1891

En 2012, l’Europe a consommé 85,6 millions de TEP de biomasse dont 82,3 millions produits en Europe. L’essentiel de cette biomasse a été utilisée pour le chauffage. Avec l’isolation et l’amélioration du rendement des chaudières, une grande partie de cette biomasse pourrait être utilisée pour remplacer le charbon dans les centrales thermiques. Source L’Observatoire des énergies renouvelables

Sicetaitsimple

Très franchement, je ne vois pas trop où est l’intérêt, les quantités nécessaires ( dans une centrale thermique) sont telles que généralement on va vers de l’importation. Par ailleurs je ne vois pas comment l’amélioration de l’isolation et du rendement des chaudières, qui sont des phénomènes très lents à l’échelle d’un parc immobilier national , pourrait tout-à-coup libérer un potentiel disponible important. Il me semble bien plus souhaitable de construire de “petites” installations ( quelques centaines de kWth à quelques MWth), en remplacement de chaudières fioul ou gaz (ou charbon, mais je ne pense pas qu’il en reste beaucoup) en fin de vie ou à l’occasion de la construction d’un nouvel ensemble immobilier, de l’extension d’un réseau de chaleur,…. Avec cette gamme de puissance là, l’approvisionnement peut rester globalement “local”.

climax1891

Dans le monde, le total de la biomasse utilisé pour le chauffage et la cuisson représente l’équivalent de 40% du charbon utilisé dans les centrales thermiques. Soit 1 milliard de TEP de biomasse contre environ 2,4 milliard de TEP de charbon utilisé dans les centrales thermiques. 10% de cette biomasse est utilisée en Inde. Avec l’usage de cuisines solaires, l’Inde pourrait réorienter une partie de la biomasse utilisée pour cuisiner vers les centrales thermiques. Dans les pays occidentaux, dans le résidentiel, l’eau chaude sanitaire ne représente que 15% du chauffage. A terme, avec l’isolation, les besoins en chauffage seront très réduits.

Sicetaitsimple

Vous parliez de l’Europe, j’ai donc réagi par rapport à cet exemple. Quand vous dites “à terme”, certes, mais à quel terme? Il est certainement interessant de réfléchir à 2100, mais ça me parait peu opérationnel.