Changement climatique : la Communauté de l’eau donne le ton

A travers un certain nombre de séances très médiatisées organisées lors de la 17e Conférence des Parties (CdP 17) à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) à Durban en Afrique du Sud, la communauté de l’eau s’est réunie afin d’envoyer un message fort aux négociateurs sur le changement climatique : "avec ou sans accord formel de la CdP, nous sommes déjà en train de nous adapter au changement climatique et d’en atténuer les effets."

Jose Luis Luege Tamargo, le Directeur général de la Commission nationale de l’eau du Mexique (CONAGUA), a relevé que les effets du changement climatique sont principalement perceptibles à travers les ressources en eau, notamment à travers la variation de la pluviométrie, qui entraîne des inondations et des sécheresses prolongées, qui à leur tour affectent de nombreux secteurs qui dépendent de l’eau. « En bref, l’adaptation au changement climatique est la gestion améliorée des ressources en eau et cette démarche doit être formellement reconnue au sein de la CCNUCC », a-t-il déclaré. Madame Maite Emily Nkoana-Mashabane, ministre des Relations internationales et de la Coopération de l’Afrique du Sud et présidente de la COP 17 s’est fait l’écho de ce sentiment, en soulignant que l’eau se trouvait au cœur du développement durable et que « le développement durable se trouve au cœur du changement climatique ».

Les séances comprenaient notamment la Journée de l’Eau, Climat et Développement organisée par l’Union Africaine, le Partenariat Global pour l’Eau, la Conférence ministérielle africaine sur l’eau, le Ministère sud-africain de l’eau, la Banque Africaine de Développement, la Coalition sur le climat et la Commission économique pour l’Afrique d’une part et d’autre part la deuxième édition des Dialogues pour l’eau et le changement climatique (D4WCC) organisée par la CONAGUA.

Ces séances visaient à présenter l’adaptation basée sur la gestion de l’eau comme mesure nécessaire devant être introduite dans des processus nationaux de planification afin d’assurer un développement durable continu et la croissance économique.

Au nom de la Coalition sur l’eau et le climat, Anders Berntell a relevé que des progrès remarquables avaient été réalisés sur le plan du renforcement des synergies entre les communautés de l’eau et du changement climatique comme l’ont prouvé l’introduction des questions hydriques dans le Programme de travail de Nairobi, une activité focalisée sur l’adaptation au changement climatique et qui relève de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (OSCST). Il a toutefois averti qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment pour démontrer que l’eau est essentielle non seulement pour l’adaptation au changement climatique mais également pour l’atténuation de ses effets. Il a indiqué que l’observation du changement climatique à travers le prisme de l’eau fournirait une approche plus holistique qui générerait de réels avantages sociaux, économiques et environnementaux.

Les Dialogues pour l’eau et le changement climatique (D4WCC) constituent un effort permanent mené par le gouvernement du Mexique à travers la Commission nationale de l’eau (CONAGUA) en collaboration avec la communauté internationale de l’eau afin de mettre en lumière les effets du changement climatique sur les ressources en eau, de partager les expériences sur les mesures appropriées d’adaptation au changement climatique basées sur la gestion de l’eau et de préconiser l’introduction des ressources en eau dans la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique.

** Holistique : point de vue qui s’intéresse à son objet comme constituant un tout.

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Pastilleverte

enfin une approche utile à tous les pays du Sud. Au lieu de faire semblant de croire que la maitrise des GES dont le CO2 permettra de ne pas dépasser le mythique “+ 2°C bla bla bla”, il faut agir pour s’adapter au(x) changement(s) climatique(s), qui interviendront de toutes façons. Le problème d’accès àl’eau potable et de gestion de cette ressource est un des grands enjeux actuels et à venir, quelle que soit l’ampleur et l’origine du (des) CC. Il faut vraisemblablement y ajouter l’assainissemnt, surtout dans un monde de plus en plus urbanisé (lire bidonvilles ou équivalents pour les pays pauvres). revenant de madagascar et ayant eu l’occasion de partager un peu la vie d’habitants de quartiers de Tana, je peux témoigner que eau et assainissement sont des problèmes à régler, au même titre que l’accès aux soins et à l’éducation; La question, dans un pays aussi pauvre étant : quelle priorité ??, la réponse étant , hélas, toutes aussi prioritaires !

Dan1

Le problème est que dans certains pays l’approvisionnement en eau potable passe aussi par la maîtrise de l’énergie. Par exemple le dessalement est très énergivore.