Conférence de Doha : bases d’un nouvel accord mondial sur le climat ?

La conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tient actuellement et jusqu’au 7 décembre à Doha, au Qatar, doit s’atteler à la lourde tâche de concrétiser l’accord conclu l’an dernier en faveur du renforcement de l’action mondiale pour le climat.

La position de l’Union européenne est claire : elle reste fermement décidée à respecter l’accord conclu à Durban et son engagement à participer à une deuxième période du protocole de Kyoto.

En conséquence, elle souhaite parvenir à un résultat qui renforcerait les décisions adoptées à Durban en vue d’un nouvel accord mondial sur le climat d’ici à 2015. Elle demande également à la présidence qatarie d’organiser des discussions ministérielles afin d’adopter des mesures concrètes visant à réduire davantage le niveau des émissions à l’échelle mondiale avant 2020.

L’Union européenne reste le 1er donateur mondial d’aide publique au développement et de financement en faveur des pays en développement dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. L’UE s’est d’ailleurs engagée à mobiliser et à apporter la totalité des 7,2 milliards d’euros de financement «à mise en œuvre rapide» au cours de la période 2010-2012 pour lutter contre le changement climatique.

"La conférence de Doha doit s’appuyer sur les avancées que nous avons réalisées à Durban et progresser dans la préparation de l’accord mondial juridiquement contraignant sur le climat prévu pour 2015. Il est également important de se mettre d’accord sur des mesures supplémentaires pour réduire les émissions de manière à limiter la hausse de la température à moins de 2°C. L’Union maintient ses engagements à participer à une deuxième période du protocole de Kyoto et à poursuivre l’important soutien financier destiné à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique. La conférence de Doha s’inscrit dans la foulée du récent rapport de la Banque mondiale et du rapport du PNUE sur l’écart existant en matière d’émissions, qui indiquent clairement que les pays du monde perdent un temps précieux" a déclaré Mme Connie Hedegaard, membre de la Commission européenne chargé de l’action pour le climat.

Protocole de Kyoto

"L’Union européenne s’est engagée à participer à une seconde période du protocole de Kyoto dans le cadre de la transition vers un nouvel accord mondial sur le climat. Il est nécessaire d’adopter, lors de la conférence de Doha, un amendement au protocole de Kyoto qui puisse être ratifié de manière à ce que la seconde période démarre le 1er janvier 2013. Pour ce faire, il faut parvenir à un accord sur un certain nombre de questions en suspens, notamment la longueur de la deuxième période (l’Union souhaite qu’elle courre jusqu’en 2020), le report de l’excédent des budgets d’émissions (‘UQA’) depuis la première période, et les modalités permettant l’application immédiate de l’amendement à compter du 1er janvier 2013."

Financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement

"Les chiffres préliminaires révèlent que, en dépit de la crise économique, l’Union européenne et ses États membres ont d’ores et déjà donné 7,14 milliards d’euros du financement ‘à mise en œuvre rapide’ qu’ils se sont engagés à mobiliser et prévoient de fournir le reste d’ici à la fin de l’année. Le 13 novembre, les ministres des finances de l’Union ont réaffirmé que l’UE et ses États membres continueront de financer la lutte contre le changement climatique après 2012. L’UE demeure résolument attachée à l’objectif fixé au niveau mondial de porter le financement de la lutte contre le changement climatique à 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans le cadre d’actions d’atténuation efficaces et de la transparence de la mise en œuvre par les pays en développement."

Plate-forme de Durban pour une action renforcée

La conférence de Doha sera la première occasion pour les ministres de discuter et de planifier les travaux à réaliser dans le cadre des deux axes de travail de la plate-forme de Durban.

L’un de ces axes prévoit de débuter les travaux en vue d’un nouvel accord sur le climat, lequel s’appliquera à tous les pays et doit être adopté en 2015 pour entrer en vigueur en 2020. L’Union européenne souhaite parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant.

L’autre axe du mandat de la plate-forme consiste à définir de nouvelles mesures de réduction des émissions mondiales avant 2020, afin de respecter l’objectif de maintenir le réchauffement de la planète en dessous d’un taux d’augmentation de 2°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle.

L’Union européenne souhaite que les pays qui n’ont pas encore pris d’engagement de réduction ou de limitation d’émissions d’ici à 2020 remédient à cette situation. Elle cherche également à ce que des progrès soient réalisés à Doha en matière d’initiatives et de partenariats de coopération internationale complémentaires qui seraient susceptibles de réduire davantage les émissions en agissant sur des problèmes tels que l’efficacité énergétique, l’énergie renouvelable, les subventions aux combustibles fossiles, la déforestation et la dégradation des forêts, les polluants à courte durée de vie et les gaz fluorés, à l’égard desquels la Commission européenne a récemment proposé un renforcement de la législation.

Groupe de travail sur la coopération à long terme

L’UE attend que ce groupe de travail produise de nouveaux résultats, entre autres sur les modalités du nouveau mécanisme de marché adopté il y a un an, avant qu’il ne soit démantelé à la fin de la session de négociations de Doha.

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De passage

ça n’intéresse plus personne, Merkel en tête (elle fait construire 23 super-centrales au lignite, une injure aux théories vertes) suivie de près par Obama qui, déchargé du fardeau des sondages, pousse maintenant le nucléaire et le gaz de schiste.

b api

L’homme est l’ennemi de l’homme, ou l’inverse aurait dit Coluche. La “vieille” Europe est l’exemple de la sagesse. Elle n’est pas faite que de Merkels et Camerons égoistes qui ne cherchent qu’à protéger leurs privilèges. Il y a les “verts” allemands qui ont montré la voie et continuent de se battre pour la terre, la Nature. Il y a les Scandinaves -Danois, Norvégiens ou Suédois- qui luttent farouchement pour l’environnement. Et il y a tous les Latins et Grecs assimilés, fils des Lumières qui aiment la vie et défendent les droits de l’Homme. Quand les terriens du Nord rencontrent les latins du Sud, ca fait des étincelles dans le noir mais la somme de ces forces éclaire le monde. C’est çà la force de l’Europe, même si les autres continuent à défendre leur nombril. Ah oui, il y a aussi des Français. Ou pire, des Parisiens. Ceux qui disent par exemple que c’est plus la peine d’en parler, mais qui lisent quand même Enerzine on ne sait jamais…

Dan1

“Il y a les “verts” allemands qui ont montré la voie et continuent de se battre pour la terre, la Nature. Il y a les Scandinaves -Danois, Norvégiens ou Suédois- qui luttent farouchement pour l’environnement.” N’en faites pas trop non plus. L’allemagne reste un grand pays industriel accro aux FOSSILES à 90% et je n’entends pas trop les verts combattre les centrales à charbon-lignite dans leur pays. Pour produire leur électricité c’est plus de 300 millions de tonnes de CO2 (et autres polluants rejetés en toute impunité dans l’atmosphère), pour la France c’est de 30 millions de tonnes. Par contre, je vois des pilotes allemands d’ULM venir faire le zouave en survolant une centrale nucléaire française en manquant de se tuer. Pour ce qui est des Danois, c’est aussi beaucoup de FOSSILE (y compris producteur de gaz et de pétrole) et ils s’interrogent eux-mêmes sur le contenu en CO2 de leur économie prise au sens large (n’oublions pas que ce sont eux qui fornissent la principale armada de porte conteneur qui permet la mondialisation des échanges).

Sicetaitsimple

Ce qui est bien avec Chelya c’est que c’est toujours très argumenté et documenté,… Donc le Danemark: -sort du charbon en 2020 ( donc d’ici là il ne font rien?) – ou plus de charbon en 2030 ( pas facile de s’y retrouver avec la phrase précédente) – 2035 plus de chaleur ni d’électricité fossile. Dites moi, il doit bien y avoir un document officiel qui décrit cette feuille de route? Ce serait tellement bien que vous nous fournissiez le lien, puisque forcément vous l’avez, sinon vous ne pourriez pas l’affirmer.

Dan1

A une remarque sur le mix énergétique du Danemark, Chelya me répond : “Danemark en 2011 : 28% d’électricité vient du vent et 41 % EnR” Oui et alors, il n’y a pas que l’électricité dans la vie, élargissez votre réflexion ! Comme d’habitude, on veut donner que quand on fait plus d’EnR dans l’électricité, c’est gagner. Cette vision très réductrice issue du débat électrocentré en France est aussi la conséquence des capacités des nouvelles EnR (éolien et PV) qui ne savent que produire de l’électricité. D’autre part, la situation électrique du Danemark est très particulière (la Suisse est aussi une particularité d’un autre genre), car elle elle importe et exporte beaucoup à la charnière des pays scandinave et de l’Allemagne. Elle a pu développer son éolien sans système de stockage grace à ses voisins. Enfin, j’espère que les fidèles lecteurs d’Enerzine auront noté l’engagement inconditionnel et permanent de Chelya dans la lutte contre les énergies FOSSILE et notamment contre le lignite en Allemagne. Chelya est un antinucléaire classique qui se déguise !