De l’influence des champignons sur la formation du charbon !

Il y a 300 millions d’années, la Terre a soudainement interrompu la production massive de charbon. Ce constat a déterminé la fin du Carbonifère, une période de l’ère paléozoïque, qui a commencé 60 millions d’années auparavant, et caractérisée par la formation successive de lits de carbone découlant de l’accumulation et de l’ensevelissement de vieux arbres qui ont grandi dans de vastes forêts marécageuses.

Une équipe de 71 scientifiques répartis dans 12 pays a découvert que la fin de cet âge du charbon a coïncidé avec l’apparition d’un groupe de champignons hautement spécialisé. Les résultats publiés dans le dernier numéro de Science, indiquent que ces organismes ont mis au point un système de dégradation ‘efficace‘ des vastes étendues de biomasse végétale qui avaient colonisées notre habitat terrestre.

"Ces anciens organismes, des champignons de type basidiomycètes, ont développé un mécanisme basé sur des enzymes capables de dégrader un obstacle rétif jusqu’à ce moment précis : la Lignine. Ce polymère, présent dans le bois, offre la résistance et la rigidité aux arbres, rendant la structure imperméable et permettant une distribution de l’eau et des nutriments dans toute la plante", a expliqué l’un des auteurs de l’étude, Angel T Marínez.

Les chercheurs ont réalisé cette constatation après une analyse comparative de 31 génomes fongiques. L’étude a permis de déterminer le mécanisme qui a été employé par ces champignons pour dégrader la lignine. "Ce processus se base sur la production d’un type de protéine complexe nommée peroxydase, agissant en synergie avec d’autres enzymes oxydatives. Nous avons réussi à établir la voie évolutive et la chronologie des différents types de peroxydases responsables de la biodégradation de la lignine. Par ailleurs, les résultats ont révélé l’existence de peroxydases à peine connus à ce jour", a ajouté A. T. Marínez, qui travaille au Centre de recherche biologique de la CSIC (Conseil supérieur de la recherche scientifique – Espagne).

Vers de nouveaux biocatalyseurs

Les enzymes trouvées pourraient servir dans le développement de nouveaux biocatalyseurs industriels. Les nouvelles enzymes pourront évoluer dans des microorganismes modèles et purifiés, caractérisés et modifiés par des techniques d’ingénierie des protéines.

"Les mêmes agents biologiques responsables de la diminution de la production de charbon au cours de la période du Carbonifère pourraient permettre le développement d’outils biotechnologiques visant à la production de biocarburants et autres produits durables à partir de matières premières renouvelables fournies par la biomasse végétale", a souligné le chercheur CSIC.

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Pastilleverte

et là on pourra bien parler, précisément de “bio” carburants ! retour à la nature, via le génie de l’homme et en utilisant la biomasse, c’est à dire tout ce qui est à base de carbone (notre ex meilleur ennemi reconverti en notre nouveau meilleur ami) Impatient de voir la suite et les avancées concrètes de cette découverte;