Des bactéries à fort potentiel de digestion du pétrole

Un panache profond de pétrole libéré par le puits Deepwater Horizon contient un taux plus élevé que la normale de bactéries qui digèrent les hydrocarbures selon une étude.

Ces micro-organismes dégradent le pétrole à un rythme qui pourrait en faire des acteurs majeurs pour éliminer la marée noire qui s’est répandue dans les profondeurs du Golfe du Mexique.

En se basant sur des échantillons d’eau prélevés du 25 mai au 2 juin 2010 à partir de bateaux près de la tête du puits Deepwater Horizon, Terry Hazen et ses collègues du Laboratoire national de Lawrence Berkeley (Californie), ont repéré un panache d’hydrocarbures à environ 1100 mètres de profondeur, probablement le même que celui qui a été étudié par d’autres chercheurs.

L’eau prélevée était enrichie de plusieurs variétés de protéobactéries gamma. Pratiquement toutes ces variétés dégradent les hydrocarbures ou sont stimulées par leur présence dans les milieux froids. La séquence des gènes présents dans ces échantillons a révélé que ces microbes appartenaient d’abord à l’ordre des Oceanospirillales.

Les chercheurs ont aussi détecté des acides gras et des gènes marquant la biodégradation du pétrole. Contrairement à nombre d’autres bactéries digérant le pétrole, ces protéobactéries gamma du froid n’utilisent pas l’oxygène de la colonne d’eau, ce qui fait que les méthodes classiques d’estimation de biodégradation fondées sur le taux d’oxygène ont pu les négliger.

En étudiant différentes sources de données, dont celles fournies par BP, les auteurs ont estimé avec l’éloignement de la tête de puits le taux de dégradation du pétrole dans le panache en se basant sur le changement de composition en pétrole des échantillons.

Avec une température supposée de 5°C, ce taux de dégradation était bien supérieur à la demi-vie des hydrocarbures, estimé entre 1,2 et 6,1 jours, ce qui suggère une intervention des bactéries.

 

« Deep-Sea Oil Plume Enriches Psychrophilic Oil-Degrading Bacteria Causing Rapid Disappearance of Oil » par T.C. Hazen, E.A. Dubinsky, T.Z. DeSantis, G.L. Andersen, E.M. Piceno, N. Singh, J.R. Jansson, A. Probst, S.E. Borglin, J.L. Fortney, W.T. Stringfellow, M. Bill, M.S. Conrad, L.M. Tom, K.L. Chavarria, T.R. Alusi, R. Lamendella, D.C. Joyner, J. Baelum, M. A du Lawrence Berkeley National Laboratory à Berkeley, CA ; Z. Lu, J.D. Van Nostrand, Y. Deng, J. Zhou de l’Université de l’Oklahoma à Norman, OK ; W.T. Stringfellow, C. Spier de l’University of the Pacific à Stockton, CA ; P. D’haeseleer du Lawrence Livermore National Laboratory à Livermore, CA.

            

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Samivel51

Une demi-vie de moins de six jours pour des hydrocarbures en eau profonde, froide, sans lumière, avec peu d’exygène et très peu de dispertion mécanique, cela parait incroyablement faible.

Guydegif(91)

Si l’article ci-dessus est vrai, La Nature est heureusement pas trop mal faite ! …pour qqs fois corriger toute seule les conneries des humains ! C’est quoi cette histoire de demi-vie: “demi-vie des hydrocarbures, estimé entre 1,2 et 6,1 jours,” considération qui est typiquement utilisée pour la dégénérescence de radiations radioactives perdant de l’énergie…demi-vie signifiant qu’il leur reste à ce moment-là la moitié de l’énergie initiale. Ceci veut dire quoi pour des HC? dont la moitié en volume serait détruite au bout de 1 à 6 jours?…faudra en parler aux victimes des côtes où l’Amoco Cadiz et autres pétroliers se sont brisés…pour voir s’ils sont d’accord. Si c’est ça, les affréteurs de navires_tankers_ poubelles  vont rétorquer qu’il n’y a pas à s’en faire la Nature se dém…. toute seule et en plus en 6 jours il y a déjà la moitié des dégats résorbés…Tout seul? ça m’en bouche un coin! …elle nous dit néanmoins de “ne pas abuser, pour autant “!…dame Nature ! A+ Salutations Guydegif(91)