Des centrales nucléaires flottantes, un échappatoire aux tsunamis ?

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 se déclenche dans les profondeurs de l’océan pacifique. Une vague d’une hauteur de plus de 14 mètres de haut s’abat quelques instants plus tard sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, laissant derrière elle des réacteurs en surchauffe.

Conçu sur le modèle des plateformes de forage pétrolier en mer, un nouveau design de centrale nucléaire flottante pourrait selon certains chercheurs éviter cette conséquence dramatique à l’avenir. Ces centrales flottantes seraient en effet pensées pour être refroidies automatiquement avec de l’eau de mer dans le pire des cas, ce qui empêcherait la fusion des barres de combustible, ou la fuite de matières radioactives.

Le concept a été présenté la semaine dernière lors d’un symposium organisé par l’American Society of Mechanical Engineers, par des professeurs du MIT : Pr. Jacopo Buongiorno, Michael Golay, et Neil Todreas.

Comme l’explique le professeur Buongiorno, agrégé de sciences nucléaires et de génie au MIT, ces centrales pourraient être construites initialement sur un chantier naval, avant d’être remorquées vers leurs destinations finales à 10 kms des côtes. Elles seraient ensuite amarrées au fonds marins et reliées à la terre par des câbles électriques sous-marins.

Le concept tirerait parti de 2 technologies matures : des réacteurs nucléaires à eau légère et des plates-formes de forage offshore d’hydrocarbures (pétrole et gaz). L’utilisation de modèles déjà existants minimiserait les risques technologiques a t-il précisé.

"Bien que le concept d’une centrale nucléaire flottante n’est pas nouveau – la Russie est en train de construire une unité sur une barge amarrée à la rive – aucune n’a été assez éloignée pour être en mesure de contrer un tsunami", a indiqué le Pr. Buongiorno. Pour cette nouvelle conception, dit-il, "le plus grand argument de vente reste l’amélioration de la sécurité."

Une plate-forme flottante amarrée à plusieurs kilomètres des côtes sur une profondeur d’environ 100 mètres, ne serait pas affectée par les vagues destructrices d’un tsunami ; les tremblements de terre n’auraient également aucun effet direct. Pendant ce temps, le plus gros problème auquel doit faire face la plupart des centrales nucléaires dans des conditions d’urgence – surchauffe et fusion éventuelle du coeur, comme cela s’est produit à Fukushima, Tchernobyl, et Three Mile Island – serait pratiquement impossible en mer : "l’océan constituerait essentiellement un dissipateur de chaleur, de sorte qu’il deviendrait possible d’établir un refroidissement passif, sans aucune intervention. L’enceinte de confinement lui-même serait immergé."

Des centrales nucléaires flottantes, un échappatoire aux tsunamis ?

Le Pr. Buongiorno énumère d’autres avantages. D’une part, il est de plus en plus difficile et coûteux de trouver des sites appropriés pour l’installation de nouvelles centrales nucléaires. Elles ont généralement besoin d’être à côté d’un océan, d’un lac ou d’une rivière afin de fournir de l’eau de refroidissement. En revanche, des installations en mer pourraient être situées à proximité des zones urbaines qu’elles sont censées alimenter en énergie. "L’océan demeure de l’immobilier bon marché," a t-il ajouté.

Par ailleurs, à la fin du cycle de vie d’une centrale, la phase de "démantèlement" pourrait être réalisée par simple remorquage du complexe nucléaire, comme on le fait actuellement pour les réacteurs nucléaires issus des navires et des sous-marins de la Marine militaire. Cela permettrait de réhabiliter rapidement le site à ses conditions d’origine.

"Un concept flexible"

Enfin, il n’y aurait pas de limites particulières en terme de puissance pour ce type de centrale. Il serait possible d’imaginer aussi bien de petites centrales nucléaires de 50 mégawatts à jusqu’à celles de 1.000 mégawatts correspondantes aux plus grandes installations d’aujourd’hui.

Le Pr. Buongiorno voit un marché potentiel pour ces installations sur le continent asiatique. Ce dernier possède une association de risques élevés de tsunami avec un besoin croissant de nouvelles sources d’énergie. "Cela ferait beaucoup de sens pour le Japon", a t-il conclu, "ainsi que dans des lieux tels que l’Indonésie, le Chili et l’Afrique."

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Stephsea

J’ai l’impressionque le nucléaire fait son grand retour : micro centrales pour les pauvres, centrales de Xème génération pour les riches, centrales flottantes pour les zones sismiques… Mais le problème du nucléaire n’est il pas ailleurs? – Ressource primaire non durable – Déchets totalement et définitivement ingérables, y compris déchets de carrière et d’extraction (chut!) – Polution sans retour impactant toute la planète (indirectement) après les accidents graves Alors, faut il continuer à jouer? Combien de mégawatts en EMR pourait on faire avec le même investissement (y compris les couts cachés!), et sans aucun danger de polution, avec une ressource primaire gratuite? Certes, la mer qui baigne le réacteur pourrait le sauver d’un accident ultime, espérons, mais est ce là le seul argument fort? Et si on arrêtait le n’importe quoi (les mensonges) du nucléaire?

Dan1

“Et si on arrêtait le n’importe quoi (les mensonges) du nucléaire?” Mouais, sauf que certaines ONG ou marchands de peurs risquent d’être lourdement handicapées par cette sortie. Le réseau SDM risque de n’être pas très populaire. Avant de sortir du mensonge, il faut en apprécier précisément les conséquences.

Dan1

Pour ce qui concerne le Tsunami du Tohoku initiateur de l’accident de Fukushima Daïchi, l’idéal aurait été que la compagnie TEPCO respecte les préconisations de renforcement des digues qui avaient été faites plusieurs années auparavant. Rappelons qu’à 12 km de distance, en bord de mer, il y a une autre centrale nucléaire qui n’a pas fait la une de l’actualité.

Ivos

Ca me fait rire … quand il dit “La phase de “démantèlement” pourrait être réalisée par simple remorquage du complexe nucléaire, comme on le fait actuellement pour lesréacteurs nucléaires issus des navires et des sous-marins de la Marine militaire. Cela permettrait de réhabiliter rapidement le site à ses conditions d’origine”. On les achemine et stocke ensuite où ? Dans une piscine de l’usine de retraitement de la Hague !? … vaut mieux doter tout de suite ces centrales de moteur-fusée … à la fin de leur vie suffira alors d’appuyer sur un bouton et d’envoyer tout ça vers le soleil … vive le progrès ! Encore que, mais bien sûr, suffit d’envoyer tout ça par fond dans les fosses océaniques … et super y a déjà un endroit tout trouvé pour ce faire … dans les fosses océaniques du Japon, au large de Fukushima, tout y est déjà irradié ! … et il sera également possible de les remorquer avant même leur mise en service et de les saborder tout de suite dans les fosses océaniques. … Suffira juste que Greenpeace fasse un peu monter en puissance sa flotte “Arc en Ciel” … Leurs gars n’auront même plus besoin de rentrer dans les enceintes des centrales ! glou glou glou glou

Bachoubouzouc

@ Stephsea : “Mais le problème du nucléaire n’est il pas ailleurs? – Ressource primaire non durable ==> En effet. Mais avec plusieurs dizaines de milliers d’années d’énergie restantes, on va pas faire les fines bouches. Rappelons que le nucléaire ne se limite pas à l’U235. – Déchets totalement et définitivement ingérables, y compris déchets de carrière et d’extraction (chut!) ==> Ils ne sont ingérables, les écologistes refusent simplement toutes les solutions. – Polution sans retour impactant toute la planète (indirectement) après les accidents graves” ==> Depuis quand Tchernobyl et Fukushima impactent “toute la planète” ? Ces accidents sont gravissimes, mais il ne faut toutefois pas exagérer. Stephsea, vos trois points sont classiques, des contre-arguments ont été maintes fois apportés, mais vous refusez de les considérer. Vous préférez radoter votre catéchisme écolo. C’est dommage. “Alors, faut il continuer à jouer?” Comme le soulignent de plus en plus d’économistes (et plus seulement JMC), toutes les énergies peu carbonnées seront bonnes à prendre… Par ailleurs, je rejoins l’avis de Dan1 : Pourquoi s’embêter à faire du nucléaire flottant là où on peut simplement faire l’effort de construire correctement du nucléaire à terre ? @ Ivos : “On les achemine et stocke ensuite où ?” Ivos, la France n’en est pas à sa première génération de sous-marins nucléaires. Les générations précédentes ont déjà été démantellées. Je sais bien que les écolos adorent la posture “il n’y a pas de solution avec le nucléaire”, mais encore faudrait-il que ce soit vrai…

Sicetaitsimple

…mais l’immersion dans une fosse océanique d’une centrale de ce type ( débarrassée bien sûr de son combustible usé) serait-elle une grave atteinte à l’environnement?

Bachoubouzouc

Probablement que oui, dans la mesure où les fosses océaniques, du peu qu’on en sait, contiennent aussi des écosystèmes, qui sont fragiles. Le nucléaire est une filière où les donneurs d’ordre sont peu nombreux et ont les moyens financiers de bien faire : Récupérer les déchets, les trier, les faire recycler ou enfouir dans des conditions décentes. Alors pourquoi s’en priver ?

sunny

Sans parler des risques, le nucléaire est en train de causer énormément de tord à l’industrie française de l’énergie, qui n’a pris aucun leadership sur les énergies alternatives, qui sont elles réclamées par le marché mondial à coup de dizaines de GW chaque année. Vous prenez les décideurs des autres pays pour des insensés et des idiots, et bien continuer. En attendant, Alstom va passer sous giron yankee ou teuton. On est loin de la fameuse idée d’une fusion avec AREVA et Bouygues. En parlant d’AREVA, il restera comme notre dernier “grand acteur” français des énergies renouvelables (spécialisé dans l’éolien maritime, les centales biomasse, le CSP). Mais encore pour combien de temps???? D’ici là que General Electric fasse aussi une nouvelle offre …… Je me demande dans quel monde les ingénieurs du nucléaire vivent, un monde d’ingénieurs sans doute émerveillés et fier de leur technologie, mais complétement déconnecté de la réalité économique. Cette étude sur les centrales flottantes en est le plus parfait exemple. Et arrêter de nous parler d’indépendance énergétique Le nucléaire est tout sauf synonomyme d’indépendance énergétique, les 58 réacteurs français sont plus une épée de Damoclés qu’autres chose. Un avion dévié par des terroristes ou un “Poutine” qui prendrait pour cible nos centrales, ou simplement menacerait de la faire, mettrait la France à genoux ou en état de panique. Au fait Gravelines a battu son record avec 4 réacteurs sur 6 à l’arrêt. Il n’y a pas si longtemps on parlait également de l’arrêt de deux centrales belges de GDf/Suez (principe de précaution) et l’arrêt de deux réacteurs à Fesseinheim. La loi des séries, sans doute.

sunny

Pas sur que les finances actuelles du groupe EDF lui permettent de faire toutes ces folies. L’heure est plutôt à la fermeture des campings du groupe.

Sicetaitsimple

Je ne suis pas aussi certain que vous que le démantèlement des centrales terrestres puisse se faire facilement et à un coût raisonnable, vous l’écrivez d’ailleurs un peu au-dessus (“Ils ne sont ingérables (les déchets), les écologistes refusent simplement toutes les solutions. ). Je suis bien d’accord avec vous,parce que nos écolos ont tout intérêt à faire trainer les choses, c’est et ce sera long et compliqué , donc cher, ce qui est un argument bien connu sur les “coûts cachés”. Et pourtant la contamination est faible une fois le combustible retiré et quelques opérations de “rinçage” réalisées. Très honnêtement, je me demande si, scientifiquement bien entendu, mettre quelques millions de tonnes de béton et de ferraille dont une très faible part est activée au fond de l’océan peut réllement constituer un problème….Il ne s’agit pas d’immerger des déchets, mais d’immerger des structures faiblement activées. Mais il y a peut-être des études sur le sujet, je suis preneur.

sunny

Ceux qui doutent de l’intérêt de relancer un programme nucléaire en France ne sont pas forcément des écolos. Il y a également des gens responsables conscients des réalités économiques. Si vous trouvez que l’industrie francaise de l’énergie se porte bien, c’est différent.

sunny

“quelques opérations de “rinçage” réalisées.” Vous êtes sérieux???????

Winddy

Cette étude sur les centrales nucléaires flottantes est une étude Américaine, de l’American Society of Mechanical Engineers, par des professeurs du MIT : Pr. Jacopo Buongiorno, Michael Golay, et Neil . Donc Areva,EDF et autres nucléaristes français n’y ont rien à voir.Relisez bien l’article avant de tout mélanger,vous êtes hors sujet et ça ne parle pas d’indépendance énergétique de la France.Et si vous essayer de mettre ça(les centrales nucléaires flottantes) sur le dos des français,c’est juste que vous êtes un imbécile ou un idiot(il n’y a pas d’autres mots dans ce cas là,désolé). Les hors sujets comme vous sont vraiment fatiguants.

Sicetaitsimple

“Au fait Gravelines a battu son record avec 4 réacteurs sur 6 à l’arrêt. Il n’y a pas si longtemps on parlait également de l’arrêt de deux centrales belges de GDf/Suez (principe de précaution) et l’arrêt de deux réacteurs à Fesseinheim.” On pourrait aussi parler quotidiennement de l’arrêt de la production PV tous les soirs entre 17h et 21h selon la période et pour 15 à 10h environ. So what? Vous parlez de M. Poutine, soyez bien sûr qu’il est très favorable aux ENR en Europe, car à terme (au-delà de la phase de “surimposition”à un parc existant, disons vers 2025/2030) plus il y aura d’ENR et plus il y aura besoin de gaz. Et comme les capacités de production ( UK, DK, Pays-bas,..) s’épuisent à grande vitesse, c’est que du bonheur en prévision pour M. Poutine.

Sicetaitsimple

Sérieux? Oui, complètement.

sunny

“pour 15 à 10h environ.” J’oubliais l’intérêt fondamentale de la production des réacteurs nucléaires durant la nuit, en l’abscence de demande sinon pour le remplissage des STEP. Je préférerais pour ma Part que les STEP soit remplis par des énergies renouvelables. Question de point de vue je suppose.

sunny

Heureusement qu’il a les ingénieurs français du nucléaire, la crème de la crème, rien à voir avec ces idiots d’ingénieurs japonais ou américains.

sunny

J’ai assisté à un colloque très intéressant sur l’autoconsommation, le stockage et les smart grids. Il était organisé par métrol avec que du bon monde (RTE, GDF/Suez, ERDF, Schneider, SFR, ……). Des gens qui sont tenu d’anticiper le système électrique de ces 20 prochaines années, sans partie pris, ni idéologie. La plupart des intervenants ne semblaient pas partager vos craintes sur la gestion de l’afflux des ENR sur le réseau avec les nouveaux moyens de gestion qu’ils ont à leur disposition. J’ai trouvé la présentation de M. Mignon du RTE et de son spécialiste Smart grid particulièrement intéressante. Je ne sais pas si Métrol a réalisé les minutes du colloque. J’ai mes propres notes, mais vous pourriez les trouver partiales.

Dan1

Pour le démantèlement, pas de problème, c’est prévu : Et c’est Sophia qui le dit !

Sicetaitsimple

“La plupart des intervenants ne semblaient pas partager vos craintes sur la gestion de l’afflux des ENR sur le réseau “. Je n’ai absolument aucune crainte, où avez vous lu ça? Vous parliez comme si c’était un drame de réacteurs à l’arrêt, je faisais juste un parallèle avec du PV à l’arrêt une fois par jour… Je peux avoir quelques craintes sur le prix que ça va couter, mais plaie d’argent n’est pas mortelle, c’est au moins le dicton. Sur la part du gaz, ils ont dit quoi vos cadors de l’anticipation? ( puisque c’est vous qui avez mis M. Poutnine en avant).

Delsol

A propos de renouvellables,si vous pouviez nous mettre le lien vers Solarbuzz qui parle de panneaux PV classiques à 39 centimes d’euros le Wc en 2018,(soit 390 euros le Kwc),dont vous parliez il y a quelques semaines sur un autre fil. Merci .

Dan1

A ma connaissance, les réacteurs 3 et 6 de Gravelines ne sont plus à l’arrêt : Les deux autres étant en arrêt programmé. Avant de battre ce record, Gravelines en avait battu un autre passé bien inaperçu : Fin 2010, le CNPE de Gravelines a passé le cap des 1 000 milliards de kWh produits.

Sicetaitsimple

“J’oubliais l’intérêt fondamental de la production des réacteurs nucléaires durant la nuit, en l’absence de demande sinon pour le remplissage des STEP. Je me demande quel est le prix de marché et le coûts de production du kWh nucléaire durant la nuit, moyenné sur l’année. Si il n’y a pas de demande, le prix de marché doit être très très faible. Le cout du stockage par les STEP est au minimum de 80-90 euros du MWh, plus le coûts de production en sortie de centrale. Ca commence à faire beaucoup.” Vous pouvez nous expliquer tout ça un peu plus en détail, avec des chiffres?

Sicetaitsimple

Les blaireaux d’EDF ne s’en sortiront pas aussi facilement…..cette histoire de Gravelines est gravissime. Moi je parie qu’une tranche au moins (900 à 1450MW) va déclencher dans la semaine qui vient…. Et que la production solaire (environ 2000MW en ce moment vers 13h) s’arretera tous les soirs vers 19h00.

sunny

L’info sur cout de 80-90 euros du stockage par les STEP vient du colloque vs stockage. Pour info, EDF vient de relancer un programme de rénovation de ces STEP. Enfin une bonne nouvelle. “le pompage-turbinage suscite un regain d’intérêt, en raison de l’essor des énergies renouvelables intermittentes – éolien et solaire –, qui nécessitent des moyens de stockage à grande échelle.« Les STEP sont aujourd’hui la seule solution de stockage mature dont le développement peut accompagner celui de ces filières », estime Jean-François Astolfi, directeur de la division production et ingénierie hydraulique (EDF). Pour le coût du nucléaire nocturne. Dan pourrait peut-être répondre. Je ne pense pas que le cout de production soit différent du jour de la nuit. Par contre, le surplus peut être vendu sur le marché Epex spot et dans ce cas le prix dépend de l’offre et la demande. En l’absence de demande, je suppose que le prix doit être faible. Il peut atteindre des sommets en hiver durant les pics de consommations. Souvent la France paie au prix fort l’électricité qu’elle consomme pour son chauffage électrique.

sunny

C’est pour quand le feu d’artifice?

Sicetaitsimple

Je pense que vous avez comme beaucoup quelques problèmes avec les unités, ce qui, quand on parle d’energie, peut être un vrai problème… Les 80-90€/MWh dont vous parliez un peu au-dessus, je pense que ce sont plutôt des €/kW/an, soit la charge d’investissement annualisée d’un STEP. Pour le coût du nucléaire nocturne, Dan 1 pourra certainement répondre mais pour le prix du MWh marginal c’est de toutes façons en vente libre ici:

sunny

J’ai retrouvé mes notes. Je ne pense pas avoir de problèmes d’unités. “Il faut savoir que le stockage de l’électricité est aujourd’hui coûteux. Le coût de revient du stockage d’une STEP qui est son coût de restitution est de 80 €/ MWh, il est compris entre 300 et 450€/MWh pour la technologie des batteries au Lithium Ion. Le stockage reste donc cher”.

Sicetaitsimple

C’est donné, le stockage! Tiens, je vais pouvoir postuler à l’Ademe, cf un de mes posts récents: Donc, grâce à Sansun, on peut faire un petit calcul, en essayant d’être très généreux: 7000 cycles (environ 20 ans sur un cycle quotidien) avec une profondeur de décharge de 100%, ça fait 35MWh. 15000€ installé disons nous, allez comme ma grand-mère WACC=0 (par de coût de financement), c’est 15000€ pas un de plus, payé avec des billets sortis de sous le matelas ou de la lessiveuse….. Et ben on est pas loin de 400€/MWh restitué (qu’il faut avoir quand même produit ou acheté). C’est donné!

Sicetaitsimple

que si votre chiffre est exact (coût de restitution d’une STEP=80€/MWh) on n’est pas prêt d’en voir de nouvelles en Europe, si vous regardez régulièrement EPEX spot.Celles qui existent fonctionneront, bien entendu, car elles sont payées. J’ai déjà régulièrement expliqué le problème sur Enerzine, malgré la frénésie de certains sur “stockage, stockage, stockage”, il n’y a juste aucune économie du stockage possible aujourd’hui en Europe. Sauf subventions, naturellement.

sunny

On a développé les STEP en France en relation avec le développement du nucléaire, afin de ne pas complétement gacher la production nocturne de nos centrales. C’est au moins quelque chose qui va servir au développement des ENR, au moins pour la gestion de la pointe du soir, vu que les réacteurs vont finir par fermer. C’est le sens de l’histoire en tous cas. Evidemment, je ne vous apprends rien en vous disant qu’on utilise les STEP durant les pics de consommation, à un moment où il serait très couteux de se fournir sur le marché. Le stockage au lithium ion n’a pour l’heure pas d’intérêt (rendez-vous dans 20 ans) sauf pour les systèmes insulaires. Le stockage coute donc très cher et n’est pas la priorité du gestionnaire du réseau. Priorité est donné à l’effacement et à la gestion des flux avec des sytèmes intelligents (gestion du big data, nouveau paradigme avec adaptation de la demande à l’offre, avec des meilleurs prix de l’électricité à la clé pour les consommateur). Votre smart phone déclenchera votre lessive ou votre machine à laver avec une électricité plus propre, sans charbon. Les industriels moduleront en partie leur besoin de consommation en fonction avec des contrats passés avec des agregateurs, voir même directement avec les utilities (ce que cherche à faire GDF/Suez). Tout ça afin de moduler la demande en fonction de l’offre. Si cela peut rassurer certains, AREVA et Schneider sont dans ce business très prometteur.

Bachoubouzouc

“afin de ne pas complétement gacher la production nocturne de nos centrales.” Comment ça, “gâcher” ?

sunny

“PV module average selling prices (ASPs) are expected to decline moderately over the next few years and are forecast to reach $0.51 per watt (W) in 2018.” Cela fait 37 c€ le Watt, en convertissant au cours d’aujourd’hui.

christiana

Poutine qui prendrait pour cible une centrale? Tu crois qu’il est membre de SdN? Il a l’ARME ATOMIQUE, crétin!

christiana

Je ne sais pas si l’industrie se porte bien. Mais l’énergie électrique chère c’est la fin de l’industrie et du reste, c’est la fin de la France, RIP. C’est le seul atout qu’il nous reste! Ce pays est foutu de toutes façons.

christiana

Quelqu’un pour m’expliquer en quoi l’accident de la centrale Lénine n’est pas possible en mer? Est-ce impossible en mer de faire des expérimentation hasardeuses? (Les marins sont parfaits?) Est-ce impossible en mer de désactiver le refroidissement de secours? Est-ce impossible en mer de faire de se torcher avec le protocole? Est-ce impossible en mer de faire de sortir les barres de contrôle qui ne doivent pas sortir? Est-ce impossible en mer de faire de ne pas comprendre le concept anti-réactivité? Est-ce impossible en mer de faire d’introduire trop de réactivité? Est-ce impossible en mer de faire d’avoir un accident de criticité? Est-ce impossible en mer de faire de faire exploser la cuve? Est-ce impossible en mer de faire de mettre le feu au modérateur?

christiana

Vous voulez dire : mettre le consommateur au service du producteur?

Invite

Curieux et instructif à la fois. Le thème de l’article : centrales nucléaires au large (avec des techniques qui ressemblent à celles des plat-formes pétro-gazières); Derniers échanges entre “sicetaitsimple”; “sunny”; “dan1”: la problématique du stockage de l’électricité. Pourquoi une telle dérive ? De fait il existe un problème de stockage : journalier (pointe de l’embauche et de mise en route des installations domestiques le soir); or ce problème est renforcé par l’intrusion de plus en plus importante des énergies intermittentes (éolien et PV) qui peuvent parfaitement ne pas fonctionner au moment où on en a besoin (le PV à la nuit tombante, pas terrible) Pour la pointe saisonnière ce n’est plus un problème de stockage (surtout si la vague de froid dure longtemps) mais un problème de puissance réellement disponible et de capacité de transit sur un réseau correctement interconnecté. On voit donc que l’opportunité de nouvelles centrales nucléaires dans le système ENTSOE et compte tenu de la faible évolution des consommations en Europe, est très lointaine ( sauf à vouloir du CO2 partout), mais que les politiques de subventions massives aux moyens de production intermittents entraîne des abbérations et des risques avérés pour la tenue du réseau 400 kV. Pour les chiffres cités par “sicetaitsimple”; assez d’accord; les derniers projets de PV > 250 kW avec stockage (sous-famille 5 de l’appel d’offre de la CRE pour 50 MW ) ont été retenu sur une valeur d’achat pendant 20 ans des MWh produits aux environ de 400 €; de plus ces stockages sont à base de batteries soit NA/S soit lithium-ion dont la dangerosité n’est pas négligeable; plutôt contradictoire avec les professions de foi écologistes sur le principe de précaution.

sunny

Cela ne peut marcher que si le consommateur y trouve un intérêt financier. Vu que le prix de l’électricité sera de plus en plus chère, de plus en plus d’industriels se tourneront vers cette solution et adapteront leur process en conséquence (tout ne sera pas adaptable évidemment). Pour les particuliers, cela se fera via des nouveaux services proposés par des start up innnovantes via des objets connectées (smart phone, box électrique, …). Le modèle des utilities est en train de changer (voir la citation de Mestrallet GDF Suez, dans un de mes précédents posts).

Stephsea

Si il y a le mot nucléaire dans une news ou même dans un post, il ya aussitôt Bachou’ Dan1 et Sicetait’ qui arrivent sur leur cheval blanc respectif, chacun son style, mais un seul obecjctif : defendre l’ordre ancien, défendre le nucléaire. Ma réponse rapide: 1/ en tant que homme libre revendiqué, je ne suis d’aucune chappelle, d’aucune secte, d’aucune religion. Me traité d’écolo sonne donc à mes oreilles comme une insulte, ou un coup bat. C’est en tout cas la preuve que le débat est fermé avec cet interlocuteur qui me classe “écolo”. Etre objectivement dubitatif sur le nucléaire n’est pas être adepte d’une idéologie! 2/ Il est regrettable que ces interlocuteurs pro-nucléaires soient aussi peu dubitatifs. Pourquoi s’interdisent ils des questions simples? Probablement parcequ’elles n’ont pas de réponse qui les staisfont, ou pas de réponse du tout. Le doute est une vertu, le doute est le préalable à tout débat, le doute est la seule trace évidente que l’on pense librement. Je doute donc je suis… 3/ L’idée d’utiliser les fosses océaniques comme une éventuelles poubelle nucléaire est indicatif soit d’une immense ignorance, soit d’un mépris profond – 11000m – de notre planète, de son équilibre fragiule et des êtres vivants qui y cohabitent. Il n’y a rien à repondre à une telle hypothèse qui est au mieux de l’ordre de la provocation. 4/ Je maintiens intégralement mes arguments de base auxquels Bachou’ ne répond que très superficiellement – c’est dommage. La seule chose qui sauvera peut être le nucléaire un jour sera d’en faire une industrie normale, non irradiante par elle même, ne générant pas de déchets durablement irradiants, ne mettant pas en danger des régions entière en cas d”accident, ne tuant pas les “gentils africains” chargés de l’extrastion du minerai, donc un industrie gérable à l’échelle de une ou deux génerations, et non de mille générations ou plus. 5/ Prétendre que les accidents n’impactent pas toute la planète est juste inaudible aujourd’hui. Cet impact presente des degré et des formes très diverses, mais il est réel et mesurable partout. Fuku a changé tout le Japon, a modifié les relations économiques du Japon avec le monde entier, a modifié la production d’énergie en Europe et ailleurs, a émis des radiations et particules qui sont détectées partout, a mobilisé du matériel, des personnels et des compétences du monde entier, a donc impacté l’ensemble de la planète de nombreuses manières. Le nuage de Tchernobyl lui aussi ne s’est pas arrêté aux frontières… Les champignons et gibiers chassés (parfois illégalement), importés des pays de l’Est nous ramènent tous les jours des doses d’irradiations et des sous produits toxiques jusque dans nos assiettes, encore aujourd’hui. Le nucléaire est un miracle d’ingénierie, certes, mais c’est surtout une impasse technologique dont les suites sont totalement ingérables, à cause de la toxicité et de la durabilité des produits irradiants (donc hautement toxiques) qu’elle génére, qu’elle disperse parfois sur nos têtes, et que nous ne savons pas rendre inoffensifs.

christiana

Quelle histoire de Graveline?

christiana

Et moi? Pourquoi je ne suis pas attaqué? Moi aussi je défends l’ordre ancien, lol! En quoi la “catastrophe” de Fukushima a un impact mondial? Je veux dire, en dehors de l’aspect psy?

Herve

La russie y travaille déja. Ils avaient stoppé ce programme, puis semblent s’y remettre: Le concept peut être interessant. Pour répondre a certains commentaires ci dessus, le fait de pouvoir déplacer la centrale a de nombreux avantages: Construction et déconstruction dans des usines specialisées, pouvoir l’enlever et la remplacer en cas de souci, visite décenale… Reste à voir les les avantages sont supérieurs aux inconvenients. A suivre…

Truffe

Il faut massivement investir dans des centrales atomiques volantes. Car si on suit le raisonnement de ces “scientifiques”, pour éviter la submersion il vaut mieux s’éloigner du niveau de la mer, et donc faire des centrales volantes ! Au plutonium si possible, comme cela ça fait force de dissuasion en mêm temps. Et dire que l’on continue a payer des gens pour raconter de telles absurdités. C’est tout de même plus fréquent dans la filière nucléaire, qu’ailleurs…

Bachoubouzouc

@ Stephsea “Si il y a le mot nucléaire dans une news ou même dans un post, il ya aussitôt Bachou’ Dan1 et Sicetait’ qui arrivent sur leur cheval blanc respectif, chacun son style, mais un seul obecjctif : defendre l’ordre ancien, défendre le nucléaire.” Oui, pour le défendre parce qu’il a été aussitôt attaqué ! Par vous en l’occurence ! “Etre objectivement dubitatif sur le nucléaire n’est pas être adepte d’une idéologie!” Apparemment si, puisque vous répétez cette idéologie sans répondre aux arguments qu’on y oppose. “Il est regrettable que ces interlocuteurs pro-nucléaires soient aussi peu dubitatifs. Pourquoi s’interdisent ils des questions simples? Probablement parcequ’elles n’ont pas de réponse qui les staisfont, ou pas de réponse du tout.” Vous continuez avec vos oeillères : J’ai répondu aux “problèmes” que vous souleviez, et vous faites semblant de ne rien entendre. La preuve : “Je maintiens intégralement mes arguments de base auxquels Bachou’ ne répond que très superficiellement – c’est dommage.” Admirable comment vous rejettez en bloc mes arguments sans rien justifier ! “Les champignons et gibiers chassés (parfois illégalement), importés des pays de l’Est nous ramènent tous les jours des doses d’irradiations et des sous produits toxiques jusque dans nos assiettes, encore aujourd’hui.” Ah bon, vous en avez dans votre assiette vous ? Sérieusement, avez vous la moindre preuve de ce que vous avancez ? D’une “Polution sans retour impactant toute la planète” ? Vous délirez : Les régions de Tchernobyl et Fukushima sont certes lourdement polluées, mais 1) cette pollution n’est pas définitive, elle disparaitra au fur et à mesure de leur décroissance radioactive, et 2) elle n’est pas mondiale, les cartes de contamination le prouvent bien.

Bachoubouzouc

“Le problème des centrales nucléaires c’est d’abord que personne ne veut les financer parce que c’est un investissement trop cher et trop hasardeux” Et pourtant, de nouvelles centrales (par exemple au RU) réussissent à être financées. Etrange, non ? “et que personne ne veut les assurer parce que les dégats sont trop chers et trop hasardeux…” Pourtant chaque réacteur est déjà assuré par son exploitant via un pool d’assureurs privés (Assuratome) à hauteur de 91M€, montant qui sera passé à 700M€ dans la prochaine loi sur la transition énergétique sans qu’aucun de ces assureurs privés ne rechigne. Etrange, non ?

Nicias

Le projet à été présenté au Small Modular Reactors Symposium et fait partie d’une foule de projets américains de réacteurs modulaires.

sunny

Le seul espoir de la filière nucléaire passe par un financement de l’Etat français (pauvre de lui). Vu le niveau de nos hommes politiques, leur esprit d’initiative et leur vision stratégique, il pourrait bien parvenir à se faire financer 2 ou 3 EPR. Aucune chance évidemment de financement par le marché financier qui considère, comme tu le dis, l’investissement dans le nucléaire comme particulièrement hasardeux. Mais moins vite la décision sera prise, moins ce programme aura de chance de passer (ou plus petit il sera). Après, il y a l’Union européenne, qui se sent également concerné et qui pourrait imposer à la France de prendre une assurance contre le risque nucléaire et notemment contre les risques encourus par les autres pays de l’Union. Alors là tout serait terminé.

sunny

Pourriez vous, SVP, expliquer? 700 millions d’euros pour une catastrophe nucléaire ??????????????? C’est la cotisation annuelle par réacteur ou le remboursement du préjudice subi????? Vous avez une idée de ce que coûte chaque année Tchernobyl à l’Ukraine Prennes pas bcp de risque vos assureurs

Delsol

Merci beaucoup pour le lien solarbuzz;ça faisait 3 semaines que je le cherchais . C’est le prix du panneaux non installé ou installé? J’ai pas réussi à savoir . 370 euros en 2018(au cour du dollar ces temps ci) le kwc ;donc 3330 pour 9 Kwc ,ça deviendra très interessant .